Rechercher
Rechercher

Campus - SPORT

La NDU se dote d’un centre de réflexion sur les performances sportives des pays

Un think tank sportif vient d’être créé à l’Université Notre-Dame de Louaizé. Premier en son genre dans le monde, le groupe de réflexion, ou Centre international pour la politique et la gouvernance du sport, a pour mission de classer les pays selon leurs performances sportives, en se basant sur des résultats et des calculs.

La NDU se dote d’un centre de réflexion sur les performances sportives des pays

Nadim Nassif, chercheur et professeur associé en sciences des sports à l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU), créateur des nouveaux outils de classement, qui dirigera le nouveau centre. Photo NDU

Précis, confirmé, fiable et global. Le Classement mondial des pays dans le sport d’élite (World Ranking of Countries in Elite Sport, ou WRCES) est surtout, au regard de son créateur, Nadim Nassif, chercheur et professeur associé en sciences des sports à l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU), « plus équitable » que les classements traditionnels. La preuve par neuf.S’appuyant sur des critères scientifiques et des normes académiques internationalement reconnus, l’enseignant-chercheur a entamé depuis 2012 des recherches pour trouver une alternative à la méthode traditionnelle de classification dans le domaine des sports. Et c’est ainsi qu’il a réussi en 2014 à établir une plateforme d’évaluation plus holistique visant à classer les pays en fonction de leurs performances sportives avec le WRCES. Innovant, ce classement permet de mesurer la performance de tous les pays dans tous les sports reconnus après avoir attribué à chaque discipline un coefficient. Bien plus, croisé avec le produit intérieur brut (PIB) d’un pays, avec les taux d’obésité et de malnutrition de la population, il permet d’analyser la performance des dispositifs sportifs de chaque pays. « Depuis 1896, date des premiers Jeux olympiques modernes, les autorités sportives et les journalistes utilisent le tableau des médailles olympiques qui n’est même pas un classement officiel et a beaucoup de limitations et d’inexactitudes », avance Nadim Nassif. Et le chercheur d’élaborer : « Dans ces classements, les sports ne sont pas pondérés. Le basket-ball est un sport très populaire et très universel, mais il offre uniquement deux médailles (masculine et féminine) alors que d’autres sports, moins connus, offrent dix ou vingt médailles. » « Nous avons voulu améliorer cette pondération. C’est la raison pour laquelle nous avons instauré un système de pointage par sport avant de multiplier ces points par des coefficients de popularité et d’universalité pour chaque sport », explique-t-il avant d’ajouter : « Si nous prenons le dernier tableau des Jeux d’hiver et d’été et combinons les deux tableaux de médailles, nous constatons que seuls 94 pays ont remporté des médailles, alors qu’il y a 206 pays participants. Il convient de noter qu’à partir de 2014, nous parvenons à classifier les 206 pays. »

Œuvrer pour la reconnaissance de ces classements

Sponsorisé depuis 2023 par une firme privée, à savoir Cellnutrition Sports, le classement adopté jusque-là par la Finlande est utilisé principalement par des chercheurs. Il fera bientôt l’objet d’une campagne destinée à le promouvoir auprès des instances et autorités sportives internationales par le biais de World Sports Rankings, société filiale de Cellnutrition Sports, qui s’appropriera prochainement tous les classements. Parallèlement, le professeur Nadim Nassif mènera le groupe de réflexion. Il sera assisté par trois autres collaborateurs, dont deux Libanais, Maya Gabriel et Andrew Alnghayoui, ainsi que John Kelleher, le CEO de Cellnutrition Sports. Le think tank aura pour tâche tout d’abord de s’assurer de la durabilité de ces classements, de leur conférer ensuite un aspect scientifique et académique solide mais aussi d’œuvrer à ce qu’ils soient reconnus et adoptés de par le monde. Car établir des classements a une finalité bien claire et précise. Il s’agit de permettre à tous les comités olympiques, à toutes les fédérations et autorités sportives du monde d’utiliser ces classements et d’adopter des décisions politiques éclairées, à la lumière de données exactes, objectives et cohérentes.Nadim Nassif est créateur de trois autres classements, à savoir le WRCS Merit Ranking (calcul du mérite par rapport au PIB de chaque pays), le WFCR ou le World Fittest Country Ranking (calculé par rapport aux taux d’obésité et de taux de malnutrition, au WRCS et au WRCS Merit Ranking), ainsi que le World Sport Power Index (WSPI) qui va dans le côté géopolitique du sport et mesure la puissance sportive d’un pays en tenant compte non seulement de ses résultats dans les compétitions internationales mais également de sa capacité à organiser des événements sportifs ainsi que de la visibilité de ses ligues professionnelles. Le chercheur et auteur tient à préciser que ces outils « servent à classer tous les pays du monde par rapport à leurs performances sportives, à la condition physique de leurs populations tout comme à leur capacité à faire un impact géopolitique à travers le sport », soulignant au passage que grâce à ces indices, il a pu faire des corrélations entre les résultats sportifs, le PIB, la population, la recherche scientifique et la géographie. Constat : les deux facteurs les plus importants pour réussir sont le PIB et la recherche scientifique. La population, elle, a une faible corrélation. « Plus vous avez de l’argent et plus vous avez un savoir scientifique, plus vous aurez la chance de réussir dans le sport », observe-t-il.Et le Liban, dans tout cela ? « Le sport est un miroir, un reflet de la société. La corruption dans notre pays, le manque de transparence dans nos instances officielles se retrouvent dans le sport et, du coup, vous avez des pays qui ont un PIB inférieur ou bien similaire au nôtre, mais parce qu’ils ont une meilleure transparence ou bien une meilleure organisation sportive, ils arrivent à avoir de meilleurs résultats, à l’instar de la Croatie », rétorque-t-il. « On est moins bons que nos moyens financiers, mais on peut être beaucoup mieux que nos moyens financiers si nous développons une bonne gouvernance », conclut-il.À bon entendeur, salut ! Pour en savoir plus:

https://www.ndu.edu.lb/international-center-for-sport-policy-and-governance/home

Précis, confirmé, fiable et global. Le Classement mondial des pays dans le sport d’élite (World Ranking of Countries in Elite Sport, ou WRCES) est surtout, au regard de son créateur, Nadim Nassif, chercheur et professeur associé en sciences des sports à l’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU), « plus équitable » que les classements traditionnels. La preuve par...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut