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Moyen-Orient - Conflit

Des "volontaires" tentent de maintenir l'ordre à Rafah dévastée par la guerre

Membres des « Comités populaires de protection » autoproclamés, visage masqué de noir, ils patrouillent dans Rafah, une ville où sont massés, selon l'ONU, près d'un million et demi de Palestiniens.

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Des membres masqués des "Comités populaires de protection", certains armés de matraques, patrouillent dans les rues de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, le 6 mars 2024. Photo AFP/SAID KHATIB

Ils veulent réguler l'impossible trafic ou contrôler l'explosion des prix des denrées. A Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, des "volontaires" tentent de maintenir l'ordre après cinq mois d'une guerre qui a détruit toute normalité et toute règle dans le territoire palestinien.

Membres des "Comités populaires de protection" autoproclamés, visage masqué de noir, ils patrouillent dans Rafah, une ville où sont massés, selon l'ONU, près d'un million et demi de Palestiniens. Nombre de civils, chassés par l'offensive israélienne dans le nord puis le centre et le sud de la bande de Gaza, ont trouvé refuge dans ce bout de territoire bordant la frontière fermée avec l'Egypte.

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"Nous sommes des centaines de volontaires pour maintenir la sécurité et protéger les citoyens, organiser les marchés et les transports", affirme Abou Mahmoud, 28 ans.

Les prix des denrées alimentaires, lorsqu’elles sont disponibles, ont explosé, en raison des restrictions drastiques imposées par l'armée israélienne sur les convois entrant à Rafah depuis l'Egypte.

Le ministère de l’Economie du Hamas, le mouvement islamiste palestinien contrôlant la bande de Gaza, qu'Israël a juré de détruire après l'attaque sans précédent du 7 octobre sur son territoire, établit une liste quotidienne de prix pour les denrées de base comme les légumes.

Les "comités populaires de protection" tentent de les faire respecter. "Nous repérons les commerçants qui font monter les prix", raconte Abou Islam, 29 ans, membre d'une des équipes de sept membres patrouillant un marché dans le camp de réfugiés du centre de Rafah.

Un commerçant se plaint auprès de la patrouille: un de ses voisins de marché vend un kilo de sucre 80 shekels (22 dollars) au lieu des 65 shekels officiellement décrétés par le Hamas. Avant la guerre, le kilo de sucre coûtait deux shekels.

"On travaille pour le peuple"

La guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante des commandos du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a fait 1.160 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

L'offensive israélienne en représailles dans la bande de Gaza a fait plus de 30.700 morts, essentiellement des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé du Hamas, et provoqué une crise humanitaire majeure. 

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Les institutions se sont effondrées dans le territoire palestinien, où règne le chaos. Alors que la famine menace selon l'ONU, des convois d'aide sont pillés et une distribution d'aide jeudi dernier a tourné au drame dans la ville de Gaza, se soldant par des dizaines de morts, tués dans une bousculade ou par des tirs israéliens selon les versions.

"Nous travaillons pour le peuple et nous tentons d'être aussi dignes de confiance que possible", affirme Abou Islam. "Quiconque a un fusil peut s'en servir", ajoute-t-il, mais tous les membres de son équipe, sauf un, sont armés de bâtons.

Les "comités populaires de protection" sont apparus il y a quelques semaines à Rafah, dans la foulée d'une frappe sur une voiture de police qui a tué plusieurs fonctionnaires le 10 février. Les patrouilles policières sont depuis devenues très rares, selon un correspondant de l'AFP à Rafah.

Les volontaires régulent aussi le trafic, pour ouvrir le passage à une ambulance, un camion d'aide ou une voiture des Nations unies, dans le camp de réfugiés surpeuplé.

Abou Ahmed, un déplacé de 61 ans venu de la ville de Gaza, se félicite de leur présence. "Nous les remercions pour leurs efforts", dit-il, louant surtout leur action pour "maintenir des prix raisonnables".

Ils veulent réguler l'impossible trafic ou contrôler l'explosion des prix des denrées. A Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, des "volontaires" tentent de maintenir l'ordre après cinq mois d'une guerre qui a détruit toute normalité et toute règle dans le territoire palestinien.

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