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Culture - Récital

Boris Berezovsky : une technique époustouflante et phénoménale

Le grand B.B. est de retour. Le colosse Boris Berezovsky nous revient pour la 10ᵉ fois dans le cadre du Festival al-Bustan. Une technique époustouflante et magistrale, mais cela ne suffit pas pour un bon récital.

Boris Berezovsky : une technique époustouflante et phénoménale

Le colosse Boris Berezovsky nous revient pour la 10ᵉ fois dans le cadre du Festival al-Bustan. Photo DR

L’autorité de Boris Berezovsky s'impose à nous d'emblée. Comme entrée en matière, la Pathétique de Beethoven qui était loin de l'être. En effet, cette 8e Sonate pour piano, avec son grave introductif motif sombre, saccadé, presque violent, en était absente. Berezovsky la joue correctement comme un exercice de style, avec cependant un second mouvement qui a influencé plusieurs chanteurs et chanteuses dont Louise Tucker avec son Midnight Blue.

Passons vite. Passons encore plus vite sur le Scherzo n° 2 de Mily Balakirev, une œuvre dépourvue de musique qui fut rajoutée au programme. Toujours est-il que Berezovsky est un musicien éminent, racé, fiévreux, un caractère qui convient mieux à cette Grande Sonate pour le pianoforte, 11ᵉ sonate, qui remplace la sonate Quasi una fantasia, prévue auparavant.

Pourquoi ce changement de programme ? Est-ce que le compositeur russe  Sergueï Liapounov s'est inspiré des Études d'exécution transcendante de Franz Liszt ? Certes, Lesghinka est la pièce la plus jouée des études, c'est un morceau de très haute bravoure, qui ne cache pas sa parenté avec Islamey de Balakirev. Notre virtuose est tout à fait à son aise dans ce répertoire russe, mais il faudra attendre la seconde partie du récital pour que Berezovsky nous montre son vrai talent.

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Prokofiev lui-même a transcrit pour le piano quelques-unes de ses œuvres instrumentales, dont les pièces de son ballet Roméo et Juliette. À la fois féroce, tendre et soyeuse, la qualité de l'intelligence de l'interprète saute à nos oreilles, ainsi que la richesse et la diversité de sa fabuleuse technique, la plasticité de son invention pianistique si sublimement imbriquée dans cette musique. Une grande version, du très grand piano, une telle œuvre restituée, c'est-à-dire avec une plénitude de musique. Après cet enchantement vient le désenchantement avec le deuxième Scherzo de Chopin. L'interprétation est originale et personnelle, moins convaincante, les attaques sont dures, surtout dans le grave, un jeu qui se situe plutôt dans les extrêmes, entre violence et caresse, plutôt que dans une gradation de nuances différenciées. Quel dommage d'avoir remplacé L'oiseau de feu de Stravinski par cette ineptie musicale qu'est Islamey de Balakirev. Réputée pour ses acrobaties digitales, c'est son œuvre la plus célèbre, considérée comme la pièce la plus difficile et périlleuse de tout le répertoire pianistique.

Plus tard, Ravel, avec Scarbo de Gaspard de la nuit, voulait en composer une encore plus difficile.

Berezovsky, qui a conclu son récital en un feu d'artifice étincelant, a laissé son public pantois devant tant de vélocité et d'agilité digitale.

L’autorité de Boris Berezovsky s'impose à nous d'emblée. Comme entrée en matière, la Pathétique de Beethoven qui était loin de l'être. En effet, cette 8e Sonate pour piano, avec son grave introductif motif sombre, saccadé, presque violent, en était absente. Berezovsky la joue correctement comme un exercice de style, avec cependant un second mouvement qui a influencé plusieurs...

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