Trois secouristes du Hezbollah tués dans une frappe israélienne au Liban-Sud : Jour 150 de la guerre de Gaza

Photo fournie par le bureau de presse du Hezbollah

"Nous n'avons pas encore utilisé toutes nos armes. Les réserves d'armes pour une guerre ouverte n'ont pas encore été déployées, et l'ennemi le sait", a lancé le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad, dans un discours tenu à Kfar Melki, village du caza de Saïda.

"L'ennemi tente de s'infiltrer par endroits pour prétendre qu'il se tient aux règles de dissuasion, mais il y a des ratés ici et là. L'ennemi sait que s'il veut violer les règles de dissuasion, il aura de gros problèmes", a-t-il poursuivi. "Nous espérons que l'ennemi fautera et s'engagera dans son erreur."

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Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

La Maison Blanche a déclaré qu'un cessez-le-feu temporaire à Gaza était essentiel à la conclusion d'un accord sur les otages et a appelé le Hamas à accepter les conditions actuellement sur la table, alors que des pourparlers visant à obtenir une trêve sont en cours au Caire, rapporte l'AFP.

Trois personnes suspectées d'avoir volé plus de 21 tonnes de produits agricoles dans des vergers de localités du Liban-Sud, évacuées par leurs habitants à cause des affrontements en cours entre le Hezbollah et Israël, ont été arrêtées fin février, ont annoncé les Forces de sécurité intérieure. 

Retrouvez ici tous les détails de cette affaire. 

Une équipe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'est rendue ce week-end dans deux hôpitaux du nord de la bande de Gaza, a décrit une situation « sinistre », avec dix enfants morts de faim dans un des deux établissements, déclare le chef de l'OMS.

L'équipe de l'OMS a visité les hôpitaux Kamal Adwane à Beit Lahia et al-Awda à Jabaliya. « Il s'agit de la première visite depuis le début du mois d'octobre 2023, en dépit de nos efforts pour avoir un accès régulier au nord de la bande de Gaza », écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. Il a décrit « une situation particulièrement épouvantable à al-Awda, dont l'un des bâtiments a été détruit ». L'hôpital Kamal Adwane, le seul hôpital pédiatrique du nord de l'enclave palestinienne, « déborde de patients ». « Le manque de nourriture a entraîné la mort de dix enfants », poursuit-il.

Au total, le ministère de la Santé du Hamas fait état d'au moins 16 enfants morts de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza.

Israël a annoncé le rappel de son ambassadeur auprès de l'ONU pour consultations, accusant les Nations unies de passivité face au Hamas juste avant la publication d'un rapport sur les violences sexuelles présumément commises par le mouvement palestinien le 7 octobre, rapporte l'AFP.

"J'ai ordonné à notre ambassadeur auprès de l'ONU, Gilad Erdan, de retourner en Israël pour des consultations immédiates suite à la tentative de passer sous silence le rapport sérieux de l'ONU sur les viols massifs commis par le Hamas et ses alliés le 7 octobre", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Israël Katz dans un message publié sur X.

Les derniers développements au Liban-Sud :

– Des avions de combat israéliens ont ciblé une zone située entre Bint Jbeil et Aïnata (caza de Bint Jbeil) et des ambulances se sont rendues sur place, a indiqué une source sécuritaire à notre correspondant dans la région.

– Selon des habitants, une frappe aérienne israélienne a visé une maison dans la localité de Soultaniyé, dans le même caza. Aucun blessé n'a été signalé jusqu'à présent.

Selon notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah, c'est la première fois que ce village est ciblé par Israël depuis le 8 octobre. 

Le ministère libanais de la Santé a condamné la "frappe aérienne qui a visé les installations de la Défense civile de l'Association de santé islamique (affiliée au Hezbollah) à Adaïssé (caza de Marjayoun), qui a tué trois membres du personnel médical et en a blessé deux autres", dans un communiqué.

Le ministère a dénoncé la "persistance de l'armée israélienne à répéter ses attaques contre les centres de santé", précisant que sept personnes ont été tuées dans de telles attaques contre du personnel sanitaire depuis le 8 octobre, dix autres blessées et dix-sept ambulances détruites ou endommagées.

Le ministère de la Santé a encore rappelé que ces attaques violent les lois internationales, en particulier la Convention de Genève, qui souligne la nécessité de rendre neutres les centres de soins de santé et le personnel médical, afin de leur permettre d'accomplir leurs tâches humanitaires sans entrave.

L'armée israélienne a accusé l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) d'employer "plus de 450 terroristes" à Gaza, en se basant sur ses services de renseignement, rapporte l'AFP.

"Selon les services de renseignement, plus de 450 terroristes appartenant à des organisations terroristes dans la bande de Gaza, principalement le Hamas, sont aussi employés par l'Unrwa", a affirmé l'armée dans un communiqué.

Le Hamas ignore "qui est vivant ou mort" parmi les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, a déclaré à l'AFP l'un de ses hauts responsables.

"Nous ne savons pas exactement qui parmi eux est vivant ou mort, tué par les frappes (israéliennes) ou la faim", a assuré depuis Le Caire ce cadre du mouvement, Bassem Naim. "Des prisonniers sont détenus par de nombreux groupes dans différents endroits", a-t-il ajouté.

La Défense civile de l'Association de santé islamique, organe du Hezbollah, a annoncé la mort de trois de ses membres dans la frappe israélienne ayant visé Adaïssé (caza de Marjeyoun) : Hussein Ibrahim, né en 1970 et originaire de Adaïssé, Ali Souaidane et Abbas Hojeir, respectivement nés en 1962 et en 1993 et tous deux originaires de Adchit, dans le caza de Nabatiyé.

L'organisation précise que l'attaque israélienne qui les a tués "est la troisième de ce type sur des centres de la Défense civile depuis le début de cette guerre", après celle de Hanine, le 11 janvier, qui avait fait deux morts, et celle de Blida du 22 février, dans laquelle avaient également été tués deux secouristes. Cela porte à 232 le nombre de membres du Hezbollah tués au Liban et en Syrie depuis le début des accrochages entre le parti et Israël le 8 octobre, selon notre décompte.

Lors d'une conférence de presse à Beyrouth, Oussama Hamdane, un représentant du Hamas, a appelé les Palestiniens "de tout le Moyen-Orient" à "faire de chaque journée une lutte pendant le mois de Ramadan", les exhortant ainsi que les pays de la région à "ne pas observer passivement alors que la faim affecte" les habitants de Gaza et "les tue". 

M. Hamdane a encore évoqué les négociations pour un cessez-le-feu éventuel qui ont démontré selon lui "la flexibilité du Hamas, qui se base sur son inquiétude pour le bien-être de son peuple". "Ce qu'Israël n'a pas pu accomplir sur le champ de bataille ne peut être gagné sur le terrain politique", a-t-il lancé. 

L'émissaire américain Amos Hochstein a poursuivi sa tournée au Liban en s'entretenant avec l'ex-président du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt à Clémenceau, ainsi qu'avec le ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad ou encore le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun.

M. Hochstein est accompagné de l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Lisa Johnson, et aborde "les efforts pour aboutir à une trêve" au Liban-Sud.

Outre l'attaque israélienne sur Adaïssé, voici les derniers développements le long de la frontière libano-israélienne :

Le Hezbollah a revendiqué deux attaques, menées à 16h10 et 16h15, sur les sites israéliens de Sammaka et Ramtha, tous deux situés sur les hauteurs de Kfarchouba.

⚡️ L'attaque récente menée par Israël sur Adaïssé, village du caza de Marjeyoun au Liban-Sud, a fait trois morts et un blessé, rapportent deux sources sécuritaire et médicale à notre correspondant dans la région.

Cette attaque a ciblé un centre de l'Association de santé islamique, organisation affiliée au Hezbollah, et l'a complètement détruit, touchant également des habitations proches.

Il n'était pas immédiatement clair si les personnes tuées étaient des secouristes, des membres du Hezbollah ou des civils.

Photo Mohammad Yassine

Une trêve à Gaza entre Israël et le Hamas "ne s'étendra pas systématiquement au Liban", a déclaré l’émissaire américain Amos Hochstein a estimé lundi, depuis Beyrouth à l'issue de son entretien avec le chef du Parlement Nabih Berry.

"Nous travaillons avec des partenaires internationaux pour favoriser une solution pacifique au Liban", a affirmé M. Hochstein, estimant que "l'escalade est dangereuse. Il n'existe pas de guerre limitée." Selon lui, "une escalade n'aidera ni les Libanais ni les Israéliens à regagner leurs domiciles", majoritairement évacués depuis début octobre 2023 des deux côtés de la frontière.

➡️ Retrouvez ici l'ensemble des déclarations d'Amos Hochstein lors de sa visite.

Les derniers développements au Liban-Sud :

– Israël a pris pour cible une habitation à Adaïssé (caza de Marjeyoun). Des ambulances et des équipes de secours de l'Association islamique, affiliée au Hezbollah, et des Scouts d'al-Rissala, organisation affiliée au mouvement Amal, se sont rendues sur les lieux de l'attaque.

– Le Hezbollah a déclaré avoir visé à 15h20 des dispositifs d'espionnage sur le site israélien de Roueissat el-Alam près des hauteurs de Kfarchouba.

— L'artillerie israélienne a bombardé les abords de Kfarchouba (caza de Hasbaya) et de Markaba (caza de Marjeyoun). Des ambulances se sont rendues sur le site de la frappe à Markaba, selon des résidents locaux.

– Les tirs d'artillerie israéliens ont visé Wadi Bayad dans la périphérie nord du village de Houla (Marjeyoun), ont indiqué des habitants à notre correspondant dans la région.

– Des avions de combat israéliens ont effectué un raid sur la périphérie de Naqoura (Tyr), selon une source de sécurité.

– Israël a visé Kfar Kila (caza de Marjeyoun) avec des tirs de mitrailleuses, depuis la ville israélienne de Metoula, qui lui fait face.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait discuter des efforts de la Turquie pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza avec le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors de leurs entretiens prévus cette semaine à Ankara, selon une source diplomatique turque citée par Reuters et reprise par Al Jazeera.

S'exprimant lors d'un forum diplomatique en Turquie le week-end dernier, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riad Malki avait déclaré que M. Abbas se rendrait à Ankara mardi et rencontrerait M. Erdogan. "La Turquie fournit une aide humanitaire importante à Gaza en coordination avec l'Égypte depuis le début des attaques israéliennes. Dans ce cadre, les opérations d'aide humanitaire seront également discutées lors des réunions avec le président Abbas", a déclaré la source diplomatique précitée.

La Turquie, qui a sévèrement critiqué Israël pour ses attaques contre Gaza et soutenu les mesures visant à le faire juger pour génocide par la Cour pénale internationale, a appelé à plusieurs reprises à une trêve. Cependant, Ankara n'est pas directement impliquée dans les pourparlers.

Le mouvement Amal a déclaré dans un communiqué lundi que toute "tentative israélienne d'attaquer le territoire libanais sera combattue par tous les (membres) de la résistance avec la même détermination" que lors des années précédentes.

Le mouvement chiite allié du Hezbollah a publié cette déclaration après que ce dernier a annoncé avoir déjoué deux tentatives d'infiltration israéliennes dans la nuit d'hier à aujourd'hui.

"Les gangs au pouvoir dans l'entité sioniste poussent les choses vers une nouvelle escalade en tentant de pénétrer les frontières et d'imposer des pressions, avant la visite de l'envoyé américain à Beyrouth", a déclaré le mouvement Amal. Il a ajouté que les pressions israéliennes "ne parviendront pas à imposer les réalités politiques liées au Liban".

"La position libanaise est claire et demande l'arrêt de l'agression sioniste, l'obligation pour l'ennemi de se retirer de tous nos territoires occupés sans restrictions ni conditions, et l'obligation d'appliquer effectivement et sérieusement la résolution 1701."

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne au cours des deux dernières heures :

- Des avions de combat israéliens ont visé le village de Chihine (caza de Tyr), rapporte notre correspondant au Liban-Sud.

- L'armée israélienne a annoncé avoir attaqué le site libanais de lancement du missile anti-char qui avait frappé plus tôt dans la journée la région de Margaliot dans le nord d'Israël, rapporte le Haaretz. Selon le journal israélien, un travailleur étranger indien de 30 ans a été tué et que neuf autres Indiens ont été blessés dans cette attaque, qui n'a pas été revendiquée jusqu'ici.

- L'armée israélienne a également déclaré avoir pris pour cible « un site militaire du Hezbollah et un autre bâtiment appartenant au parti chiite, situés dans deux endroits distincts au Liban-Sud », selon le Haaretz.

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad s'exprimant lors d'une cérémonie religieuse au Liban-Sud, le 4 mars 2024. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah

« Notre confrontation avec l'ennemi israélien à ce stade est délicate et extrêmement sensible parce que ses calculs sont compliqués », a affirmé le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad lors d'une cérémonie religieuse au Liban-Sud.

« Toute délinquance ou paresse peuvent conduire à des résultats non calculés et indésirables. C'est pourquoi nous versons du sang et sacrifions des vies. Nous savons où nous allons et parviendrons au final à tordre le bras de l'ennemi et le vaincre », a-t-il ajouté.

M. Raad a enfin estimé que « l'ennemi a échappé aux règles de dissuasion auxquelles il tente de se soustraire de temps à autre ». « La douleur qui en résulte ne nous dissuadera pas de continuer à affronter cet ennemi jusqu'à ce qu'il devienne soumis, que son projet soit renversé et que nous l'empêchons de poursuivre son agression contre Gaza », a-t-il conclu.

L’émissaire américain Amos Hochstein est arrivé à l’Aéroport international de Beyrouth, selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).

Le diplomate US revient en pleines négociations sur une trêve à Gaza pour le mois du ramadan et sur fond de tensions exacerbées entre le Hezbollah et Israël qui, depuis quelques jours, s’affrontent bien au-delà des règles d’engagement.

Le ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l'Agence al-Markaziya, a appelé la communauté internationale à « assumer la responsabilité des mesures israéliennes provocatrices qui visent le Liban ».

⚡️ Un travailleur étranger a été tué et sept autres blessés par un tir de missile anti-char depuis le Liban-Sud visant Margaliot, dans le nord d'Israël, a indiqué le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, cité par le Haaretz.

Une de ces personnes a été légèrement blessée, deux autres sont dans un état grave et quatre dans un état modéré.

Cette attaque n'a pas été revendiquée jusqu'ici. 

L'armée israélienne a annoncé avoir démoli le domicile d'un membre du Hamas accusé d'avoir tué l'an dernier une Israélo-britannique et ses deux filles en Cisjordanie occupée, selon l'AFP.

Toujours en Cisjordanie, un Palestinien de 16 ans a été tué avant l'aube lors d'une opération israélienne dans un camp de réfugiés, selon le ministère palestinien de la Santé.

L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "lancé une opération dans la ville de Naplouse afin de démolir le domicile du terroriste" Moaz Masri. Selon un témoin, l'armée israélienne a bouclé le quartier d'al-Makhfiya et encerclé l'immeuble de ce membre du Hamas, avant de faire exploser son appartement familial vers deux heures du matin (00h00 GMT).

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne en fin de matinée :

- Des tirs d'artillerie israéliens ont visé l'entrée nord du village de Houla (caza de Marjeyoun), rapporte notre correspondant au Liban-Sud en citant des habitants de la région.

- Deux hommes ont été blessés par un missile anti-char à Margaliot, dans le nord d'Israël, selon le Haaretz. L'un d'eux a été légèrement blessé et l'autre présente une blessure modérée à sévère.

- Les sirènes d'alarme ont retenti en Galilée à la suite d'une « infiltration aérienne suspecte », rapporte le Haaretz.

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L’ambassadeur d’Égypte à Beyrouth, Ala’ Moussa à son arrivée vendredi 1er mars 2024 au Sérail. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Enfin, dans un entretien accordé à notre journal, l’ambassadeur d’Égypte à Beyrouth, Ala' Moussa, estime qu’ « il faut se préparer à toutes les éventualités » sur le front sud.

Mounir Rabih vous livre les détails de cette entrevue.

Amos Hochstein à Beyrouth en janvier 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

De son côté, Rita Sassine se penche sur les enjeux de la nouvelle visite de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui devrait arriver à Beyrouth incessamment sous peu. Il revient en pleines négociations sur une trêve à Gaza pour le mois du ramadan et alors que les tensions entre le Hezbollah et Israël, exacerbées ces dernières semaines, ont poussé des responsables américains à exprimer leurs inquiétudes quant à une éventuelle incursion terrestre israélienne au Liban.

Voici pourquoi cette visite n'est pas comme les autres.

"Le 8 octobre dernier, le Hezbollah nous a entraînés de force dans un conflit dans lequel le Liban n’a absolument rien à gagner. Si seulement l’ouverture du « front de soutien » avait permis de stopper ou d’atténuer le carnage en cours à Gaza, l’on aurait pu le défendre. Mais son seul effet a été de livrer tout le sud du pays au désir de vengeance des Israéliens et de faire peser sur le Liban la menace d’une nouvelle déflagration de violence de grande ampleur."

A découvrir ce matin, l'édito d'Anthony Samrani.

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne au cours de la dernière heure :

Des avions de combat israéliens ont visé une habitation dans la zone de Khallet Wardé à Aïta el-Chaab (caza de Bint Jbeil), ont indiqué des habitants à notre correspondant au Liban-Sud.

Aucune information concernant des blessés n'a filtré jusqu'ici.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a dit sa crainte que la guerre à Gaza ne conduise « à une conflagration beaucoup plus large », devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.

« Je suis profondément préoccupé par le fait que dans cette poudrière, toute étincelle pourrait conduire à une conflagration beaucoup plus large », a souligné Volker Türk, ajoutant que « cela aurait des implications pour tous les pays du Moyen-Orient, et pour bien d'autres au-delà », selon des propos rapportés par l'AFP.

Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah, a déclaré que « la résistance s'est préparée à toutes les possibilités d'escalade pour parvenir à une victoire plus importante que celle de juillet 2006 ».

En 2006, le Hezbollah et Israël se sont livrés à une guerre de 34 jours qui a tué plus de 1.100 Libanais et plus de 150 Israéliens.

« Au Liban, nous poursuivons nos opérations sur le terrain pour soutenir Gaza et protéger notre peuple et notre pays, et nos réponses aux (attaques israéliennes sont plus sévères qu'auparavant), a-t-il ajouté lors d'une cérémonie à Dibaal (Liban-Sud) commémorant la mort de deux combattants du Hezbollah, tués dans les combats entre le parti chiite et Israël à la frontière libano-israélienne.

Pour Nabil Kaouk, les opérations de la résistance « qui se poursuivent depuis cinq mois prouvent que toutes les pressions militaires et politiques n'ont pas réussi à briser la décision de la résistance de soutenir Gaza ».

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 30.534 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

Il a également fait état, dans un communiqué, de 124 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 71.920 blessés dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Toujours à la frontière libano-israélienne, dans la nuit de dimanche à lundi :

- Entre 21h et 21h30 : des avions de chasse israéliens ont tiré deux volées de missiles sur des habitations du village de Aïta el-Chaab (caza de Bint Jbeil), selon des sources sécuritaires relayées par notre correspondant dans la région. Avant ces frappes, Israël avait bombardé la périphérie du village.

- À 21h30 : des avions israéliens ont détruit une habitation non habitée à Kfar Kila (caza de Marjeyoun), sans faire de victimes.

- À 21h45 : le Hezbollah a visé à l'aide d'obus d'artillerie une « force israélienne » qui « se déplaçait » à proximité du site israélien de Malikiya, face au village libanais de Houla (caza de Marjeyoun), selon un communiqué publié par le parti chiite.

- Entre 22h et minuit : plus de 15 obus d'artillerie israéliens sont tombés à la périphérie de Aïtaroun (caza Bint Jbeil), Meïs el-Jabal et Blida (caza de Marjeyoun).

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne dans la nuit de dimanche à lundi :

* Le Hezbollah a annoncé avoir déjoué deux tentatives d'infiltration israéliennes.

* Le parti chiite a affirmé avoir pris pour cible à 23h45 une force israélienne qui tentait de « s'infiltrer au Liban » dans la région de Wadi Qatmoun, située en face du village libanais de Rmeich (caza de Bint Jbeil).

* Il a également annoncé avoir visé, à l'aide d'un engin explosif, une force israélienne de la brigade Golani qui tentait de « s'infiltrer au Liban » dans la localité de Khirbet Zarit, située en face du village libanais de Ramiyé (Bint Jbeil). Le Hezbollah a également affirmé avoir visé ces soldats avec des obus d'artillerie.

Dans la nuit du 21 au 22 janvier, le Hezbollah avait annoncé avoir ciblé une force israélienne dans les environs de la caserne israélienne de Zarit qui « se préparait à mener une agression à l'intérieur du territoire libanais ». Il n'était pas clair si le parti voulait dire que la force tentait de s'infiltrer au Liban ce jour-là.

Enfin, lundi à Washington, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris doit rencontrer le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.

Ministre sans portefeuille et ex-ministre de la Défense d'Israël, Benny Gantz rencontrera aussi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan ainsi qu'Antony Blinken, selon des responsables américains.

Une trêve pourrait être signée d'ici "24-48 heures" si Israël "accepte les demandes du Hamas", a dit dimanche à l'AFP un haut responsable du mouvement palestinien, sous couvert d'anonymat.

Elles incluent "le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l'aide humanitaire" de l'ordre de "400 à 500 camions par jour", a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement. Le Hamas réclame également un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza.

Les médias égyptiens, cité par l'AFP, des représentants du Qatar et des États-Unis se trouvent au Caire, où des envoyés du Hamas devaient leur "donner une réponse à la proposition élaborée à Paris" fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste palestinien.

La proposition des médiateurs porte sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 des 130 otages israéliens - dont 31 seraient morts - encore retenus à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël.

L'objectif est de parvenir à une trêve dans les hostilités avant le début du mois du jeûne musulman, qui commence cette année le 10 ou 11 mars.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a de son côté affirmé sur le réseau social X qu'il "est impératif que nous augmentions le flux d'aide vers Gaza".

La guerre, qui dure depuis près de cinq mois, a provoqué une catastrophe humanitaire et la famine est "quasiment inévitable" pour 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population de Gaza, d'après Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha, l'agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Face aux difficultés de l'acheminer par la route dans le territoire bouclé par Israël, plusieurs pays ont mené des parachutages d'aide sur la bande de Gaza ces dernières semaines, dont les États-Unis samedi.

La situation à Gaza ce matin :

La vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza, faisant pression sur Israël qui continue de combattre inlassablement le Hamas dans le territoire palestinien menacé de famine.

"Étant donné l'ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table des négociations" entre Israël et le Hamas, a déclaré dimanche Mme Harris, première haute responsable américaine à appeler ouvertement à un tel cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé.

En demandant également le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prendre des mesures pour accroître l'aide dans la bande de Gaza - menacée de famine selon l'ONU - elle a aussi formulé la critique la plus virulente à ce jour à l'encontre d'Israël de la part d'un haut fonctionnaire américain depuis le début de la guerre.

Bonjour et bienvenue sur notre couverture en direct de ce 150e jour de la guerre de Gaza et de ses répercussions en Cisjordanie, au Liban-Sud, en mer Rouge et dans le Moyen-Orient en général.