Kfardebian, capitale des stations d’hiver dans les pays arabes

L’Organisation arabe du Tourisme, une entité œuvrant dans le cadre du Conseil des ministres du Tourisme de la Ligue arabe, a désigné Kfardebian dans le Kesrouan capitale des stations d’hiver dans les pays arabes.

Ce titre a été décerné samedi dans la localité même aux représentants de la municipalité par le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, et le secrétaire général de l’organisation, Chérif Attia.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, était présent pour assister aux festivités organisées en marge de la remise de la distinction. Celles-ci comprenaient une tournée dans la localité qui possède une des principales stations de ski du Liban (Faqra) et un site accueillant des ruines de l'époque romaine et byzantine à 1 500 mètres d’altitude.

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— Al Jadeed News (@ALJADEEDNEWS) February 24, 2024

Acte de foi et d'amour pour le Liban

Le président du conseil municipal de Kfardebiane, Bassam Salamé, a salué les pays arabes « qui n'ont jamais cessé de soutenir le Liban dans toutes les situations ». « Votre présence aujourd'hui est un acte de foi et d'amour pour le Liban de demain et pour son rôle pionnier dans les pays arabes », a-t-il déclaré.

Le ministre du Tourisme n’a pas répondu à nos appels visant à préciser le processus de sélection. Selon la chaîne LBCI, l’Organisation arabe du Tourisme a choisi Kfardebiane parmi d’autres destinations dans les 22 pays arabes au regard de la qualité de ses pistes de ski, comparées au reste du Moyen-Orient ainsi que celle de son secteur de l’Horeca (hospitalité et restauration).

C’est en tout cas une bonne nouvelle pour les hôteliers libanais qui ont le moins profité de la forte hausse d’activité enregistré par le secteur touristique l’été dernier. Également présent, le président du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, a affirmé que la sélection de Kfardebian comme capitale arabe du tourisme hivernal pour 2024 « montre les avantages différentiels du Liban dans le tourisme en général et le tourisme d'hiver en particulier », soulignant « l’impact positif » de ce titre sur le reste du secteur. Il a aussi appelé à un retour de la stabilité dans la région, alors que la bonne dynamique affichée par le tourisme en 2023 a été pénalisée par la guerre à Gaza et ses débordements quotidiens au Liban-Sud.

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Le Liban a reçu 1,4 million de visiteurs sur les 9 premiers mois de l’année, selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 26 % avant que n'éclate la guerre à Gaza et ne change la donne. Malgré cela, le taux d’occupation des hôtels 4 et 5 étoiles a atteint 41 % en 2023 selon un récent rapport du cabinet de conseil Ernst & Young. Ce niveau, qui donne une idée approximative de l’activité de l’ensemble du secteur hôtelier libanais, est bien en dessous de la moyenne des 13 pays arabes retenus dans l’étude pour l’année (64 %). Il affiche même une nette baisse par rapport aux 48,4 % enregistrés en 2022.

Les performances mitigées du secteur s’expliquent par le fait qu’une majorité des visiteurs qui ont débarqué au Liban sont issus de la diaspora, venus passer leurs vacances avec leurs familles restées au pays. Le secteur hôtelier subit de plus une concurrence de plus en plus rude des plateformes de réservation de logement du type Airbnb, et doit aussi compter avec le fait que certains hôtels de luxe de la capitale n’ont toujours pas rouvert leurs portes après la cascade d’événements qui ont marqué la fin de 2019 et l’année 2020 : contestation du 17 octobre 2019, début de la crise économique, confinement dû au Covid, explosion au port le 4 août 2020...