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Société - Climat

Les écoles francophones du Liban se mettent à l’heure des négociations climatiques

Un programme de simulation en prévision de la COP28 a été mis en place par l’AFD et l’AEFE dans plusieurs établissements depuis l’automne dernier.

Les écoles francophones du Liban se mettent à l’heure des négociations climatiques

Jour de simulation des négociations au lycée Alphonse de Lamartine à Tripoli : les élèves endossent le rôle des pays et arborent leurs drapeaux. Photo lycée Alphonse de Lamartine

Dans les couloirs de la COP28, le sommet climatique qui s’est déroulé à Dubaï en décembre 2023, les négociations allaient bon train entre chefs d’État, ministres, organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, et d'autres. Parallèlement (ou presque), des élèves au Liban ont endossé les rôles des uns et des autres, dans un jeu de simulation destiné à les plonger dans l’atmosphère passionnante, mais ardue, des négociations pour la lutte contre le réchauffement climatique.

L’idée est venue du bureau de l’Agence française de développement (AFD) au Liban, qui s’appuie sur un programme lancé par le bureau de sensibilisation du siège de cette organisation en France. « Ce bureau a préparé un kit pédagogique appelé “Simulation d’une négociation climatique”, mis en œuvre pour la première fois en Égypte en prévision de la COP27, qui avait lieu à Charm el-Cheikh, en 2022 », explique à L’Orient-Le Jour Nariman Nehmé, chargée de mission au sein de l’AFD à Beyrouth.

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Une fois lancée l’idée d’une adaptation de ce programme au Liban, l’AFD a contacté l’organisation mère en France et entamé une collaboration avec le Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France, ainsi que l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), pour le choix des écoles, qui s’est concentré cette fois sur les établissements homologués. Huit écoles ont répondu à l’appel, impliquant quelque 400 élèves du secondaire (une seule a préféré confier cette tâche à des élèves de quatrième). Certaines activités ont été organisées en décembre, d’autres ont été reportées au début de cette année et sont toujours en cours.

Qu’est-ce que la COP (conférence des parties) ? Dans quel contexte international ces discussions ont-elles lieu ? Quelles sont les positions de tel ou tel pays ? Quels sont les deux axes de ces négociations que sont l’adaptation au changement climatique et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre ? Autant de questions auxquelles élèves et professeurs doivent répondre, en se basant sur ce kit qui leur donne le bagage nécessaire pour comprendre les rouages de ces négociations entre plus de 190 pays. 

Si certains élèves défendaient les couleurs d'un pays donné, d'autres sont entrés dans la peau des activistes qui plaident pour une solution à ce problème mondial. Photo lycée Alphonse de Lamartine

« Les élèves se sont préparés pendant six semaines avant le jour de simulation où devait se tenir une session de discussion autour de la déclaration finale de la COP28 », raconte Charles Barbet, enseignant d’histoire-géographie détaché à l’AEFE au lycée Alphonse de Lamartine à Tripoli. Il insiste beaucoup sur cette étape qui a été très formatrice pour les jeunes de classe de seconde. « Certains ont dû endosser les rôles de parties dont ils ne partagent pas vraiment les valeurs (à l’instar de pays qui tentent d’entraver les négociations, NDLR) », explique-t-il. Mais, « au final, cette expérience leur aura appris beaucoup plus qu’un cours », résume l'enseignant.

Déclamation de discours, collaboration, raisonnement, et surtout connaissances autour de ce sujet épineux ont été autant de compétences instruites au cours de cette expérimentation. Et le plus important, c’est qu’ils se sont amusés, assure M. Barbet, et que cela a aiguisé leur curiosité par rapport à la question climatique et environnementale.

L'une des compétences acquises par les élèves au cours de cette activité est celle de l'oral, puisqu'ils ont dû prononcer les discours censés défendre le point de vue du pays qu'ils représentent. Photo lycée Alphonse de Lamartine

Cette activité n’est pas destinée à rester orpheline, assure Nariman Nehmé. Pour elle, l’objectif ultime de pareilles activités est de susciter une prise de conscience chez les jeunes. « Au Liban, nous sommes confrontés à un contexte de faible capacité d'adaptation et de ressources limitées pour faire face aux défis environnementaux. Il est important de susciter une prise de conscience et un débat chez les jeunes pour les inviter à s’impliquer activement dans la protection de l'environnement ». En tout cas, l’appel à poursuivre ces activités trouve un écho, du moins au lycée Alphonse de Lamartine, qui compte poursuivre les efforts, et peut-être organiser une nouvelle simulation en 2024, en prévision de la COP29 en Azerbaïdjan. 

Dans les couloirs de la COP28, le sommet climatique qui s’est déroulé à Dubaï en décembre 2023, les négociations allaient bon train entre chefs d’État, ministres, organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, et d'autres. Parallèlement (ou presque), des élèves au Liban ont endossé les rôles des uns et des autres, dans un jeu de simulation destiné à les plonger dans...

commentaires (3)

Dans le sillage d'une simulation éducative et inspirante des négociations sur le climat et l’environnement par nos élèves au Liban, nous avons vu émerger une nouvelle génération prête à embrasser le rôle de chevaliers de la table ronde des négociations, plutôt que de se murer dans l'immobilisme. Ces jeunes, armés de dialogue et d'ouverture, sont la preuve vivante que le futur du Liban peut être façonné par l'entente et la collaboration, loin des divisions. Nous sommes plus que jamais motivés à soutenir cet élan, encourageant ainsi nos futurs leaders à bâtir des ponts, non des murs.

Strunc Emile

14 h 07, le 28 février 2024

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Commentaires (3)

  • Dans le sillage d'une simulation éducative et inspirante des négociations sur le climat et l’environnement par nos élèves au Liban, nous avons vu émerger une nouvelle génération prête à embrasser le rôle de chevaliers de la table ronde des négociations, plutôt que de se murer dans l'immobilisme. Ces jeunes, armés de dialogue et d'ouverture, sont la preuve vivante que le futur du Liban peut être façonné par l'entente et la collaboration, loin des divisions. Nous sommes plus que jamais motivés à soutenir cet élan, encourageant ainsi nos futurs leaders à bâtir des ponts, non des murs.

    Strunc Emile

    14 h 07, le 28 février 2024

  • C’est la nouvelle la plus positive depuis un certain temps que je lis sur le Liban. Mettre des élèves en situation pour négocier ce sujet complexe et délicat avec des intérêts très souvent contradictoires est très formateur pour la jeunesse libanaise. Comme quoi il reste toujours une fenêtre d’espoir dans ce pauvre pays.

    Ghazal Michel

    09 h 45, le 26 février 2024

  • Excellente initiative ! Esperons qu'un jour proche ces gosses, empecherons leurs parents en bagnole de jeter leurs poubelles par la fenetre ...

    Remy Martin

    19 h 25, le 25 février 2024

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