L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri (g) reçu par le mufti de la République Abdellatif Deriane à Dar el-Fatwa, le 18 février 2024. Photo ANI
De retour à Beyrouth depuis quelques jours pour commémorer l'assassinat de son père, l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri s'est concerté dimanche avec le mufti de la République Abdellatif Deriane au sujet de la présidentielle au Liban, de la situation de la communauté sunnite et de la guerre à Gaza.
Saad Hariri, qui avait annoncé la suspension de ses activités politiques le 24 janvier 2022, a fait savoir samedi que le parti qu'il a conduit, le Courant du Futur, allait « intensifier » son travail, mais pas dans le domaine politique. Lors de la commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février, le leader sunnite a envoyé plusieurs messages à l'interne aussi bien qu'à l'externe, laissant entendre que son parti restait incontournable pour tout règlement de la crise libanaise.
Selon un communiqué de Dar el-Fatwa, le mufti de la République et M. Hariri ont discuté de la « situation des sunnites, de leur mobilisation et du renforcement de l'unité nationale entre les Libanais ». « Dar el-Fatwa tient à ce que ses fils, les musulmans et les Libanais en général, sauvent leur pays de l'effondrement, limitent le chaos et travaillent ensemble pour mettre en œuvre les aspirations de la population qui souffre d'une série de crises, jusqu'à ce qu'un président rassembleur soit élu et qu'un gouvernement de plein pouvoir, à même de gagner la confiance du peuple et des députés, soit formé », souligne le texte.
Le mufti a également affirmé que « le Liban ne peut se redresser que grâce à la coopération et la solidarité entre toutes ses composantes et à l'aide des frères et des amis ». Il a dans ce cadre salué les « efforts fournis par le quintette pour sortir de l'impasse présidentielle en dépit des difficultés auxquelles il est confronté sur la scène locale qui est divisée ».
Des représentants des États-Unis, de la France, de l'Arabie saoudite, de l'Égypte et du Qatar tentent de débloquer depuis plus d'un an l'élection présidentielle, alors que le pays est en proie à une vacance à la magistrature suprême depuis octobre 2022.
Abdellatif Deriane a enfin estimé que l'expansion de l'agression sioniste à Gaza et au Liban-Sud est un « crime » et une « preuve de l'échec du gouvernement israélien ». Le Hezbollah et l'État hébreu sont engagés dans des hostilités à la frontière-sud du Liban depuis le 8 octobre.
Saad Hariri et le mufti Deriane s'étaient déjà entretenus dans le courant de la semaine, mais à la Maison du Centre, résidence beyrouthine des Hariri.
commentaires (1)
M. Derriane devrait insuffler un peu de courage à son poulain et à toute sa communauté. Il a toujours été un homme d’honneur et de paroles et n’a jamais dévié de ses convictions contrairement aux autres, au risque de froisser et même de pousser les vendus dans leur retranchement. Si tous les leaders sunnites adoptaient la même attitude que M. Derriane le Liban sera sauvé sans larmes ni sang, juste avec une union sacrée signe de patriotisme et de courage face à tous les usurpateurs de notre pays. C’est aussi valable pour tous les chrétiens qui prétendent vouloir sauver leur pays.
Sissi zayyat
10 h 58, le 19 février 2024