L'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a fait savoir samedi que le parti qu'il a conduit, le Courant du Futur, allait « intensifier » son travail, mais pas dans le domaine politique, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Le fils du défunt Rafic Hariri, assassiné à Beyrouth le 14 février 2005, s'est entretenu samedi avec plusieurs personnalités politiques et religieuses locales à la Maison du Centre, trois jours après l'hommage national rendu à son père auquel il a participé.
« Le Courant du Futur est resté en retrait durant ces deux ans, mais nous allons désormais intensifier notre travail. Pas dans la politique, mais nous assurons que toute tentative de restreindre les responsables du Courant du Futur, au sein de l’État et en dehors de l’État, ne restera pas sans réponse », a affirmé celui qui avait annoncé la suspension de ses activités politiques, dans un discours prononcé le 24 janvier 2022.
Revenant sur cette date, Saad Hariri a ajouté : « J'ai pris cette décision lorsque j'ai vu que les vieux visages se répétaient, avec les mêmes prises de positions et la même mentalité. En tant que courant politique, le Courant du Futur ne pourra pas réussir, alors que c'est le but de tout travail politique », a-t-il poursuivi.
« Moi, ma pratique était différente »
« La phase que traverse le Liban actuellement est une période de folie politique. Chaque camp se croit plus grand que le pays, et s'entête dans ses positions. Moi, ma pratique politique était différente. Nous avons tissé un lien conflictuel avec le Hezbollah, et nous avons fait état de tous les désaccords qui avaient cours avec les autres acteurs » de la scène politique libanaise, a-t-il affirmé. « Je ne me suis jamais soucié de ce qu'on disait de moi, car mon principal but était de concrétiser les succès et les réformes. Malheureusement, la mentalité présente m'a amené à penser que je n'ai rien réussi, et c'est pourquoi j'ai suspendu mon travail politique. Peut-être qu'un jour, les gens verront ce que j'ai subi en tentatives de trahison et d'accusations massives. »
Et l'ex-Premier ministre de conclure ainsi : « Si j'étais resté dans la politique, j'aurais été forcé de négocier de nouveau, de me prêter à des arrangements et de les assumer seul, alors qu'une telle responsabilité incombe à tout le monde. Aujourd'hui, tout le monde dit aimer Saad Hariri. J'ai décidé de m'écarter et de laisser les gens voir la vérité. »
M. Hariri réside désormais aux Émirats arabes unis. Mais son retour à Beyrouth cette année était scruté de près, autant par les figures politiques que par les partisans du Courant du Futur. Certains espèrent en effet qu'il réintégrera la scène politique libanaise, alors que depuis son départ la communauté sunnite ne parvient pas à s'unir autour d'un leader.
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Il pleure sur son sort et parle de trahison en oubliant les siennes. Qui a abandonné le mouvement du 14 Mars et négocié avec le Hezbollah en 2008? Qui a lâché la candidature présidentielle de Geagea au profit de Franjieh sans prévenir poussant celle de Aoun? Ce fut probablement une tactique pour l'imposer sachant que les Chrétiens ne voudrait pas de Franjieh. Qui a quitté le pays pour ne pas assumer ses erreurs une fois le masque tombé? Quand au milliards perdus ça n'a jamais été de ses sous mais de ceux du contribuable! Demandez donc aux Libanais qui risque de perdre le labeur d'une vie!
Pierre Christo Hadjigeorgiou
11 h 29, le 19 février 2024