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Politique - Guerre Israël-Hamas

Frappe israélienne à Jadra : une première frappe en profondeur au Liban et un « indicateur très grave »

Le député du Chouf Bilal Abdallah estime que l'Etat hébreu ne respecte plus aucune règle d’engagement. Pour les experts en revanche, cette frappe s’inscrit dans le prolongement des actions israéliennes.

Frappe israélienne à Jadra : une première frappe en profondeur au Liban et un « indicateur très grave »

Des soldats de l'armée libanaise rassemblés près d'un véhicule détruit après une frappe israélienne, à Jadra dans le Chouf, le 10 février 2024. REUTERS/Aziz Taher

Samedi à la mi-journée, le conflit qui oppose le Hezbollah à Israël a connu une escalade significative : une voiture a été touchée par un drone israélien à Jadra, sur le littoral du Chouf, faisant au moins deux tués et trois blessés graves hospitalisés, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Parmi les morts figurait un combattant du Hezbollah. 

Il s’agit de la deuxième frappe la plus profonde en territoire libanais, à 70 kilomètres de la zone frontalière, et la première dans le caza du Chouf, une région hors du Liban-Sud habitée principalement par des chrétiens et des druzes, et comptant de nombreux habitants musulmans sunnites. L’identité des cibles n’était pas immédiatement identifiée, mais le mouvement islamiste Hamas a affirmé peu après que l’un de ses cadres a échappé à la frappe.

Plus tard dans la journée, le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants, Khalil Mohammad Ali Farès, « sur la voie de Jérusalem », la formule habituelle signifiant mort au combat contre les israéliens. Le communiqué précise que le combattant tué est un habitant de Jadra, sans préciser s’il a été touché dans la frappe, mais il semble probable qu’il en ait été la cible. 

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La première réaction du député Bilal Abdallah, élu joumblattiste du Chouf, est qu’il s’agit d’un « indicateur grave » de cette guerre. « C’est un message clair des Israéliens, à savoir qu’ils se considèrent libres de tout engagement, qu’ils ne respectent plus aucune règle de combat, et qu’ils n’hésitent pas à frapper en plein jour des régions pacifiques et très peuplées », dit-il à L’Orient-Le Jour. Il souligne que le secteur touché par cette frappe est proche d’une église et d’un marché de maraîchers.

En même temps, le député appelle les cadres des formations armées à épargner les lieux sûrs et surpeuplés dans leurs déplacements, et les forces de sécurité libanaises à la vigilance.

Extension des hostilités ?

Selon les experts militaires de différents bords, cette frappe s’inscrit davantage dans la continuité qu’elle ne représente un réel virage dans le combat opposant le Hezbollah à Israël depuis le 8 octobre.

Selon l’analyste Ghassan Hoteit, un ancien général proche du parti chiite, « cette frappe est à placer dans le prolongement de la politique d’assassinats suivie par les Israéliens depuis que la guerre à Gaza est devenue une guerre d’usure et une campagne de vengeance contre le peuple palestinien ». L’expert rappelle que « l’assassinat début janvier de Saleh el-Arouri, un cadre supérieur du Hamas, en plein coeur de la banlieue-sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, revêtait encore plus de gravité que la frappe à Jadra de par la symbolique de cette région ».

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Ainsi, selon le général Hoteit, « ce n’est pas le choix de la région qui prime, mais celui de la cible ». « Et dans ce cas, la cible a échappé à l’attaque, les tués étant des civils qui ont eu le malheur de passer par là », poursuit-il, ce qui pourrait être démenti par la mort du combattant du Hezbollah ce même jour. L’incident, selon lui, n’est pas nécessairement un indicateur d’une extension du conflit.

Pour Khalil Hélou, général à la retraite et analyste, l’incident de Jadra est certes nouveau en raison de la profondeur de la frappe, mais il reste cohérent dans le contexte de l’action israélienne. « Cela fait un bon moment que les frappes contre le Liban-Sud sont de plus grande ampleur que celles du Hezbollah vers l’intérieur israélien », dit-il.

Pour ce qui est de l'attaque de Jadra en particulier, « soit la cible devait leur être très précieuse, ce qui expliquerait qu’ils la suivent où qu’elle aille, soit la cible n’est pas le facteur le plus important, et la profondeur de la frappe devient elle-même le message ». Pour cet ancien militaire, « le message serait que les Israéliens ne reculeraient pas devant une escalade au Liban ».

Les observateurs, poursuit-il, notent que les Israéliens se préparent à cette bataille avec le Hezbollah depuis de nombreuses années. « Toute erreur de calcul du parti pourrait entraîner le pays dans une spirale de violence, surtout que les Américains, qui ne veulent pas la guerre, ont un impact limité sur les Israéliens, comme il est désormais visible », dit-il, prenant pour exemple l’incapacité de Washington à empêcher une attaque contre Rafah, au sud de Gaza, qui serait imminente. 

Samedi à la mi-journée, le conflit qui oppose le Hezbollah à Israël a connu une escalade significative : une voiture a été touchée par un drone israélien à Jadra, sur le littoral du Chouf, faisant au moins deux tués et trois blessés graves hospitalisés, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Parmi les morts figurait un combattant du Hezbollah. Il s’agit de la deuxième...
commentaires (9)

Si le HB n’avait jamais existé, notre pays aurait été un havre de paix et « the place to be » pour tous les investisseurs et les touristes du monde. Avant l’arrivée de ces mercenaires sur nos frontières, le Liban n’avait jamais eu de problème de voisinage avec Israël, c’était plutôt la Syrie qui nous cherchait moise. Depuis la présence du HB le pays ne cesse d’être ruiné et détruit pour le plus grand bonheur d’Israël. Alors qu’on ne vienne pas nous parler de résistance pour l’amour de celui qu’ils vénèrent. Israël a trouvé en HB l’allié idéal pour saquer notre Liban jadis concurrent économique

Sissi zayyat

12 h 49, le 12 février 2024

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Si le HB n’avait jamais existé, notre pays aurait été un havre de paix et « the place to be » pour tous les investisseurs et les touristes du monde. Avant l’arrivée de ces mercenaires sur nos frontières, le Liban n’avait jamais eu de problème de voisinage avec Israël, c’était plutôt la Syrie qui nous cherchait moise. Depuis la présence du HB le pays ne cesse d’être ruiné et détruit pour le plus grand bonheur d’Israël. Alors qu’on ne vienne pas nous parler de résistance pour l’amour de celui qu’ils vénèrent. Israël a trouvé en HB l’allié idéal pour saquer notre Liban jadis concurrent économique

    Sissi zayyat

    12 h 49, le 12 février 2024

  • -1

    Ca va mieux en le disant

    23 h 23, le 11 février 2024

  • L’avis des experts, des politiciens et autres stratèges ! Mais passons, la guerre est ainsi ; une frappe fait oublier l’autre. Je cite : ""Une première frappe en profondeur au Liban"". En quoi cette frappe fait partie des primeurs ? Encore en mémoire, la précédente, début janvier, avait pour cible un dirigeant du Hamas à Beyrouth, plus loin en profondeur que celle-ci. Et quelle précision du tir !

    NABIL

    16 h 24, le 11 février 2024

  • Imaginons un seul instant que le Hezbollah soit un parti sans armes ! Que serait-il advenu de nos frontières ? Un question cruciale en ce moment que je me pose jour et nuit ! Les sionistes nous ont déjà inondés de réfugiés palestiniens , alors que le Hezb n'existait pas encore ! Maintenant qu'il existe , on nous envoie deux millions de réfugiés syriens anti-Bachar qui , une fois armés , taquineront ce même Hezb par la porte de derrière ! Quel plan maléfique ces sionistes !

    Chucri Abboud

    13 h 36, le 11 février 2024

  • Plus de mauvaises nouvelles: Selon un expert de stratégie militaire, de finance et de relations humaines, et de 50% de sciences médicales et chocolatier : "la route du Qods, est desormais considérée beaucoup plus dangereuse que les autostrades du liban. Ceux là sont mal gérés et l'autre est mal tenue. .. apparemment le ministre des travaux farfelus prépare un plan de 12452 points mais qui ne sera jamais présenté aux huberlus du la vallée du parlement "... Bien sûr, à vérifier

    Wlek Sanferlou

    11 h 09, le 11 février 2024

  • - EST-CE QU,ON S,ETAIT ENTENDU, - SUR DES REGLES D,ENGAGEMENT ? - A MOINS QU,ON PARLE DU PING PONG, - AUQUEL SOUSCRIVIT LE BARBU. - MAIS QUI SE MUA EN DES TROMBES, - DE DESASTREUSES ESCALADES, - D,EPOUVANTABLES CANONNADES, - ET DE CATASTROPHIQUES BOMBES. - LE RAYON D,ACTION S,ETENDIT. - IL S,AVENTURE EN PROFONDEUR. - VOUS DEVREZ BRIGUER L,AGRESSEUR, - JUSQU,A SON ULTIME REDUIT. - SINON, C,EST QUE DANS LA REMISE, - VOUS FUTES PLANTES, MERCENAIRES, - CONTRE LE PAYS ET VOS FRERES, - LES SOUMETTANT A LA MAINMISE, - ET PAR DES ARMES LE LANGAGE, - LES MAINTENANT TOUS EN OTAGE.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    11 h 08, le 11 février 2024

  • Ce qu’il y a de grave dans cet incident , ce n’est pas la frappe israélienne en profondeur, c’est les décisions sans contrôle aucun de la milice , qui fait ce qu’elle veut , pire que les palestiniens en 1975, et entraîne ce qui reste du pays dans une catastrophe de plus,

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 28, le 11 février 2024

  • "Toute erreur de calcul du parti pourrait entraîner le pays dans une spirale de violence". Il ne s’agirait d’ailleurs pas nécessairement d’une erreur. Nasrallah est bien capable, comme en 2006, de provoquer l’explosion délibérément. Il a bien montré à l’époque combien la destruction du Liban lui importait peu.

    Yves Prevost

    08 h 07, le 11 février 2024

  • Parler de "règles d'engagement" avec les morts، les destructions, les évacuations, c'est lamentable. Si elles existent, ces règles sont décidées par qui et au nom de qui?

    M.E

    20 h 24, le 10 février 2024

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