Samedi à la mi-journée, le conflit qui oppose le Hezbollah à Israël a connu une escalade significative : une voiture a été touchée par un drone israélien à Jadra, sur le littoral du Chouf, faisant au moins deux tués et trois blessés graves hospitalisés, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Parmi les morts figurait un combattant du Hezbollah.
Il s’agit de la deuxième frappe la plus profonde en territoire libanais, à 70 kilomètres de la zone frontalière, et la première dans le caza du Chouf, une région hors du Liban-Sud habitée principalement par des chrétiens et des druzes, et comptant de nombreux habitants musulmans sunnites. L’identité des cibles n’était pas immédiatement identifiée, mais le mouvement islamiste Hamas a affirmé peu après que l’un de ses cadres a échappé à la frappe.
Plus tard dans la journée, le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants, Khalil Mohammad Ali Farès, « sur la voie de Jérusalem », la formule habituelle signifiant mort au combat contre les israéliens. Le communiqué précise que le combattant tué est un habitant de Jadra, sans préciser s’il a été touché dans la frappe, mais il semble probable qu’il en ait été la cible.
La première réaction du député Bilal Abdallah, élu joumblattiste du Chouf, est qu’il s’agit d’un « indicateur grave » de cette guerre. « C’est un message clair des Israéliens, à savoir qu’ils se considèrent libres de tout engagement, qu’ils ne respectent plus aucune règle de combat, et qu’ils n’hésitent pas à frapper en plein jour des régions pacifiques et très peuplées », dit-il à L’Orient-Le Jour. Il souligne que le secteur touché par cette frappe est proche d’une église et d’un marché de maraîchers.
En même temps, le député appelle les cadres des formations armées à épargner les lieux sûrs et surpeuplés dans leurs déplacements, et les forces de sécurité libanaises à la vigilance.
Extension des hostilités ?
Selon les experts militaires de différents bords, cette frappe s’inscrit davantage dans la continuité qu’elle ne représente un réel virage dans le combat opposant le Hezbollah à Israël depuis le 8 octobre.
Selon l’analyste Ghassan Hoteit, un ancien général proche du parti chiite, « cette frappe est à placer dans le prolongement de la politique d’assassinats suivie par les Israéliens depuis que la guerre à Gaza est devenue une guerre d’usure et une campagne de vengeance contre le peuple palestinien ». L’expert rappelle que « l’assassinat début janvier de Saleh el-Arouri, un cadre supérieur du Hamas, en plein coeur de la banlieue-sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, revêtait encore plus de gravité que la frappe à Jadra de par la symbolique de cette région ».
Ainsi, selon le général Hoteit, « ce n’est pas le choix de la région qui prime, mais celui de la cible ». « Et dans ce cas, la cible a échappé à l’attaque, les tués étant des civils qui ont eu le malheur de passer par là », poursuit-il, ce qui pourrait être démenti par la mort du combattant du Hezbollah ce même jour. L’incident, selon lui, n’est pas nécessairement un indicateur d’une extension du conflit.
Pour Khalil Hélou, général à la retraite et analyste, l’incident de Jadra est certes nouveau en raison de la profondeur de la frappe, mais il reste cohérent dans le contexte de l’action israélienne. « Cela fait un bon moment que les frappes contre le Liban-Sud sont de plus grande ampleur que celles du Hezbollah vers l’intérieur israélien », dit-il.
Pour ce qui est de l'attaque de Jadra en particulier, « soit la cible devait leur être très précieuse, ce qui expliquerait qu’ils la suivent où qu’elle aille, soit la cible n’est pas le facteur le plus important, et la profondeur de la frappe devient elle-même le message ». Pour cet ancien militaire, « le message serait que les Israéliens ne reculeraient pas devant une escalade au Liban ».
Les observateurs, poursuit-il, notent que les Israéliens se préparent à cette bataille avec le Hezbollah depuis de nombreuses années. « Toute erreur de calcul du parti pourrait entraîner le pays dans une spirale de violence, surtout que les Américains, qui ne veulent pas la guerre, ont un impact limité sur les Israéliens, comme il est désormais visible », dit-il, prenant pour exemple l’incapacité de Washington à empêcher une attaque contre Rafah, au sud de Gaza, qui serait imminente.
Si le HB n’avait jamais existé, notre pays aurait été un havre de paix et « the place to be » pour tous les investisseurs et les touristes du monde. Avant l’arrivée de ces mercenaires sur nos frontières, le Liban n’avait jamais eu de problème de voisinage avec Israël, c’était plutôt la Syrie qui nous cherchait moise. Depuis la présence du HB le pays ne cesse d’être ruiné et détruit pour le plus grand bonheur d’Israël. Alors qu’on ne vienne pas nous parler de résistance pour l’amour de celui qu’ils vénèrent. Israël a trouvé en HB l’allié idéal pour saquer notre Liban jadis concurrent économique
12 h 49, le 12 février 2024