Les funérailles des journalistes Saeed al-Taweel et Mohammed Subh, tués lors d’une frappe aérienne israélienne sur la ville de Gaza, le 10 octobre 2023. BASHAR TALEB / AFP
« Le bilan de quatre mois de guerre à Gaza sur le journalisme est tout simplement horrifiant : des journalistes palestiniens tués, blessés et empêchés de travailler sans aucune possibilité de refuge sûr », a dénoncé Reporters Sans Frontières (RSF).
Dans un communiqué publié mercredi, l’organisation a « condamné vivement l'éradication du journalisme et du droit à l'information à Gaza par l'armée israélienne, et appelle les États et les organisations internationales à accroître la pression sur Israël pour mettre immédiatement fin à ce carnage ».
Au moins 84 journalistes ont été tués en 124 jours de conflits, selon les données de RSF. Parmi ces victimes, au moins 20 sont décédés dans le cadre de leur travail journalistique ou en lien avec celui-ci, selon leurs données.
« Les journalistes sont décimés au fil des jours de cette guerre interminable. (Ceux) qui ont survécu à ces quatre mois vivent un enfer quotidien : dans des conditions inhumaines, ils subissent des pénuries de toutes sortes, notamment d'équipements », poursuit l’organisation qui a déposé deux plaintes auprès du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) les 31 octobre et 22 décembre 2023 en lien avec la mort des journalistes et la destruction d'organes de presse dans l'offensive israélienne.
Selon le Syndicat des journalistes palestiniens (PJS), une cinquantaine de médias locaux et internationaux à Gaza ont été totalement ou partiellement détruits par l'armée israélienne depuis le 7 octobre 2023, sans compter le nombre effroyable de morts.
Plaintes
Après que le vidéaste Moustapha Thuraya et le journaliste d'al-Jazeera Hamza Dahdouh ont été tués, le 7 janvier, RSF « a obtenu du procureur de la CPI qu'il inclue les crimes contre les journalistes dans son enquête sur la situation en Palestine », a indiqué RSF. Ce dernier a également demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'examiner d'urgence les violations par Israël de la résolution 2222 sur la protection des journalistes.
Le Committee to protect Journalists (Comité pour la protection des journalistes) fait également état d’au moins 85 journalistes ou de personnes travaillant dans le milieu des médias ont été tués. Par ailleurs, en janvier 2024, le recensement annuel du Comité pour la protection des journalistes avait qualifié Israël comme étant « devenu l’une des plus grandes prisons de journalistes au monde depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza le 7 octobre ». L'Etat hébreu avait été classé en 6ème position avec l'Iran pour avoir emprisonné au moins 17 journalistes.