Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Liban Pop

Quand la « marraine de Beyrouth », Julia Kassar, garde tous les secrets de la ville

Le nouveau feuilleton de Shahid, « Arrabat Beirut », plonge dans les années 60 de la capitale libanaise, dont les nuits torrides sont cousues par une certaine Madame Juliette.

Quand la « marraine de Beyrouth », Julia Kassar, garde tous les secrets de la ville

Julia Kassar dans le rôle principal de la série « Arrabat Beirut », Madame Juliette. Photo DR

Terrain de jeu glamour pour les stars de cinéma, les artistes et même les espions internationaux, le Beyrouth des années 60, prospère, jeune et frivole, fait encore rêver. Phare cosmopolite, la capitale a peut-être vécu son âge d’or durant cette décennie, et la nouvelle série de Shahid « Arrabat Beirut » (La Marraine de Beyrouth) a choisi de faire revivre sur le petit écran toute l’intensité des nuits de cette époque. Une histoire qui nous emmène au Old Beirut, un cabaret où abondent glamour, sexe et alcool, fréquenté par l’élite de la ville. La gérante, Madame Juliette, est aussi la gardienne de leurs secrets. Mais derrière ces paillettes et les jeux de séduction de ses showgirls, un secret qui lui est propre menace de détruire tout son empire.

Produit par Eagle Films et écrit par Mazen Taha et Nour Chichakli, le feuilleton de 10 épisodes est réalisé par Philippe Asmar qui a travaillé sur tous les petits détails pour replonger avec fidélité dans les années 60. Les costumes, les coiffures, les voitures, les lieux et même les accessoires. Dans le rôle phare de Madame Juliette, c’est l’actrice Julia Kassar qui tire les ficelles du Old Beirut, mais aussi celles de tous les acteurs qui orbitent autour d'elle, se mêlant même de politique. « C’est une femme à la force incroyable, explique Julia Kassar à L’Orient-Le Jour, et elle a également beaucoup d’influence. Elle peut aussi être injuste quand elle contrôle le destin des gens, car elle est avide de pouvoir. » Un personnage qui n’est pas sans rappeler des patronnes de bordels qui ont véritablement existé, et dont la vie n’était sûrement pas simple.

« La vie de Juliette n’est pas facile, souligne Julia. La tentation du pouvoir et son amour pour ce cabaret priment sur tout. Mais quand on bâtit ce genre d’empire, on se fait beaucoup d’ennemis, et Juliette ne laisse personne déceler ses peurs ni son point faible, sa fille qu’elle cache et dont elle a feint le décès, le seul amour qu’elle s’est autorisée, et qu'elle est contrainte de vivre en secret. C’est une femme plongée dans la solitude, protégée par des murs qu’elle a construits et qui l’éloignent des personnes les plus proches. » « Comment refuser un tel rôle ? s’est interrogée Julia Kassar. Je me souviens encore de ma première lecture du scénario qui m’a véritablement envoûtée ! »

Dans son jeu, et sous l’œil avisé de Philippe Asmar, Madame Juliette est un personnage qui conserve son sang-froid, son poker face. Pas de réactions démesurées, ni de cris. « Comme une féline qui guette ses proies », elle observe et se déplace sur son échiquier à la dimension d’une ville, et est entourée par un casting de choix regroupant les Libanais Nadine Rassi, Badih Abou Chakra, Ammar Chalak, Rola Beksmati, Jessy Abdo, Rodney Haddad, Rayane Harake, Élie Mitri, Carole Abboud, Randa Kaady, Gabriel Yammine, mais aussi l’Égyptienne Nour Ghandour et le Syrien Mehyar Khaddour, venu percer un ancien secret entourant la patronne et qui pourrait causer sa chute. Et les histoires s’entremêlent...

Un casting de choix regroupant, de gauche à droite, Mehyar Khaddour, Jessy Abdo, Badih Abou Chacra, Julia Kassar, Rola Beksmati, Carole Abboud, Nour Ghandour, Rodney Haddad et Nadine Rassi. Photo DR

Nostalgie

À bien des égards, la série baigne surtout dans la nostalgie. « On dit toujours que c’était la plus belle des époques, précise Julia Kassar, la dolce vita en quelque sorte. Mais derrière ce bien-être apparent, et dans la vie de ces gens qui vivaient pleinement de nuit comme de jour, les drames étaient bien présents. Le Beyrouth des années 60 était bouillonnant,  et le voir prendre vie ne peut que laisser un goût de nostalgie et d’amertume, même s’il est essentiel que nous ayons de séries qui racontent nos histoires, qui retracent notre passé. » Par ailleurs, le feuilleton, disponible sur la plateforme Shahid et accessible dans l’ensemble du monde arabe, devrait créer une curiosité pour une époque peut-être méconnue du Liban, mais également mettre à l’honneur de nombreux talents libanais, à l’heure où les séries purement locales souffrent encore de la crise économique. « Nos acteurs deviennent une valeur sûre grâce à ces séries panarabes, qui sont quand même libanaises à 90 %, explique Julia Kassar. Ils sont connus davantage, et nous espérons que les producteurs de ce genre de séries tendront la main aux producteurs locaux pour sauver notre industrie télévisée. »

Au-delà du contexte spatio-temporel de la série, le feuilleton se démarque par son affiche qui met à l’honneur de nombreux protagonistes, mais surtout une femme, qui n’est pas jeune, dans le rôle principal. « Cela m’a réjoui de savoir que des scénaristes écrivent pour des âges différents, confie Julia Kassar à L’Orient-Le Jour. C’est important pour les actrices dans le monde arabe, qui sont parfois lésées. Je dois dire que je suis chanceuse et que cela fait quelques années, à la télé comme au cinéma, comme dans Mahbas ou Tramontane, qu’on m’écrit des rôles fantastiques, et que je travaille avec des réalisateurs qui veulent me présenter sous différentes facettes. J’aime avoir confiance et me laisser porter par leur travail. Je crois beaucoup en cette relation et elle s’est concrétisée lors de ma première collaboration avec Philippe Asmar, dans le rôle de Madame Juliette, la marraine de Beyrouth, notre ville, qui n’a pas fini d’inspirer. »

Terrain de jeu glamour pour les stars de cinéma, les artistes et même les espions internationaux, le Beyrouth des années 60, prospère, jeune et frivole, fait encore rêver. Phare cosmopolite, la capitale a peut-être vécu son âge d’or durant cette décennie, et la nouvelle série de Shahid « Arrabat Beirut » (La Marraine de Beyrouth) a choisi de faire revivre sur le petit...

commentaires (1)

Fier de toi cousine

Robert Moumdjian

05 h 59, le 19 janvier 2024

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Fier de toi cousine

    Robert Moumdjian

    05 h 59, le 19 janvier 2024

Retour en haut