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Nos Lecteurs ont la Parole

365 jours de réclusion volontaire

Le 19 janvier 2024 marquera le 365e jour de la réclusion volontaire et délibérée de Melhem Khalaf dans l’enceinte du Parlement en faveur de l’application stricte et rigoureuse des dispositions de notre Constitution nationale. Constitution malheureusement bien malmenée ces derniers temps par les nombreux carriéristes aux commandes de notre destinée.

En tant que citoyen libanais, je ne peux, à cette occasion, que saluer cette prise de position de principe et rendre hommage à cet homme respectable et de grande valeur. Un homme d’État, sans aucun doute.

Une initiative estimable de la part de M. Khalaf qui ne manque pas de nous rappeler la grève de la faim entamée par l’imam disparu Moussa Sadr pour protester contre la guerre civile au Liban.

Melhem Khalaf représente – avec quelques rares autres députés valables, sérieux, aux principes inébranlables – un modèle de civisme, un exemple de dévouement et de patriotisme pour les Libanais dotés d’un minimum de culture citoyenne. Il porte en son âme et conscience la douleur et l’amertume de voir notre Liban péricliter à vue d’œil comme peau de chagrin. Il s’efforce de se battre, tant bien que mal, et dans la mesure de ses possibilités, pour essayer, d’une part, de montrer la primauté et l’importance du texte constitutionnel qui est le document fondamental de la nation. Et d’autre part, pour faire prendre conscience de l’urgente nécessité de l’application des dispositions de cette pièce capitale dans le sort des nations et l’avenir des peuples et qui représente, après tout, la « loi des lois ».

Il lutte donc, encore et encore, par principe et sans céder d’un pouce, pour l’application de la Constitution qui stipule que le Parlement devient, ipso facto, un collège électoral afin d’élire un président, en cas de vacance de la première magistrature de l’État.

Même si, dans son for intérieur, il sait parfaitement bien qu’il symbolise, jusqu’à nouvel ordre, le cri orphelin, la voix solitaire qui hurle dans le désert...

Certains petits esprits ignorants, au lieu de l’appuyer, ne serait-ce que moralement, se permettent de proférer quelques pointes, mêlées de sarcasme, à l’encontre de son initiative. D’autres se permettent de minimiser la portée de son action en prétendant d’avance son improductivité et qu’elle relève de la manœuvre théâtrale.

Admettons, rien que pour les égards et les considérations du débat, qu’il y a une part de vérité dans ces propos. Il faut reconnaître que l’authenticité de Melhem Khalaf fait gravement défaut à celles et ceux qui le critiquent. Certains de ses détracteurs font partie des classes populaires qui oublient que ce député, profondément nationaliste, se barricade, en fin de compte, dans l’enceinte du Parlement rien que pour eux et pour leurs intérêts vitaux. D’autres font partie de ses confrères parlementaires. Et, comble de l’aberrance, c’est là où le bât blesse le plus, vu que ces derniers doivent être les premiers à militer scrupuleusement pour une application stricte et rigoureuse de la Constitution, afin que nous ayons un président de haut calibre, de grande qualité, à la hauteur des attentes et des espérances. Nous le méritons pleinement, après les dernières années de poudre aux yeux et de grandes déceptions subies.

Il suffit de penser au parcours de Melhem Khalaf, militant acharné en faveur d’un État de droit, contrairement à l’État policier qui gagne du terrain, de plus en plus, de nos jours. Aux valeurs qu’il véhicule, à son apport personnel au niveau de l’association Offre-Joie, dont il est le père fondateur, pour que notre Liban soit plus beau, plus juste et plus digne. À ce qu’il a essayé de faire en faveur des avocats lorsqu’il a été élu bâtonnier à la tête de l’ordre des avocats de Beyrouth pour rendre à la profession ses lettres de noblesse. Sans omettre le fait, également, qu’il a toujours été aux côtés des causes justes et, par conséquent, de toute victime d’injustice ou de manque de dignité humaine. En particulier de toute personne détenue arbitrairement par la caste actuelle au pouvoir et ses acolytes. (J’insiste sur le fait qu’il s’agit bel et bien d’une caste, avec toutes ses caractéristiques, pour la simple raison qu’on est face à un groupe fermé, inepte et inapte, qui occupe une place prépondérante dans la hiérarchie politique, qui est, de surcroît, extrêmement jaloux de ses privilèges et prérogatives et qui n’en démord nullement).

Melhem Khalaf, respect, gratitude et reconnaissance de la part de chaque Libanaise et Libanais qui souffre de voir le pays en plein déclin et en grave dégradation à tous les niveaux. De la part, surtout, de nombreux Libanais qui tiennent en grande estime une telle initiative louable.

Nous reconnaissons le mérite, la valeur et notamment la grandeur d’une telle prise de position, rien de plus courageuse. Malheureusement, rares sont nos députés actuellement qui méritent le titre d’Excellence. Melhem Khalaf, encore une fois, grand merci et chapeau bas, Excellence.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

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Le 19 janvier 2024 marquera le 365e jour de la réclusion volontaire et délibérée de Melhem Khalaf dans l’enceinte du Parlement en faveur de l’application stricte et rigoureuse des dispositions de notre Constitution nationale. Constitution malheureusement bien malmenée ces derniers temps par les nombreux carriéristes aux commandes de notre destinée. En tant que citoyen...

commentaires (1)

Merci Mr. Azar. J’aurais aimé que l’OLJ publie l’article en première page pour que qu’un plus grand nombre de libanais le lisent et comprennent ce que c’est que l’intégrité et être informé sur l’incapacité et le manque d’intégrité de ceux qu’ils ont réelus.

Staub Grace

08 h 40, le 17 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • Merci Mr. Azar. J’aurais aimé que l’OLJ publie l’article en première page pour que qu’un plus grand nombre de libanais le lisent et comprennent ce que c’est que l’intégrité et être informé sur l’incapacité et le manque d’intégrité de ceux qu’ils ont réelus.

    Staub Grace

    08 h 40, le 17 janvier 2024

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