Rechercher
Rechercher

Politique - Présidentielle

Entre Yarzé et Clemenceau, Frangié se remet sur le devant de la scène

Le chef des Marada, reçu lundi par Joseph Aoun et Walid Joumblatt, relance sa candidature, mais peine encore à convaincre.

Entre Yarzé et Clemenceau, Frangié se remet sur le devant de la scène

Le chef des Marada, Sleiman Frangié, accueilli par le leader druze Walid Joumblatt, à Clemenceau, le 15 janvier 2024. Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

« Aujourd’hui, Sleiman Frangié est le seul candidat (à la présidence de la République) ». Il a suffi que le président de la Chambre, Nabih Berry, tienne ces propos le week-end dernier pour que le chef des Marada, appuyé par le tandem chiite Amal-Hezbollah dans la course pour Baabda, décide d’abandonner son attentisme habituel, et se mobilise en direction de protagonistes dont dépend largement le sort de sa bataille pour la magistrature suprême. C’est du moins l’impression qui se dégage de ses entretiens menés lundi tant avec le leader druze Walid Joumblatt qu’avec le chef de l’armée, Joseph Aoun, l’autre sérieux présidentiable non déclaré, mais perçu comme une figure de troisième voie. Certes, la mobilisation de M. Frangié est de nature à briser quelque peu la monotonie dans laquelle le dossier est noyé depuis plusieurs mois. Mais tout le monde en convient : on est encore loin d’une percée significative. Celle-ci dépend fort probablement de la dynamique diplomatique actuellement en cours et qui devrait mener vers une nouvelle réunion du quintette impliqué dans le dossier libanais (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) avant un retour de l’émissaire français, Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth.

Conscients de cette réalité, les milieux du Parti socialiste progressiste et des Marada confinent ainsi la rencontre-dîner tenue lundi soir à Clemenceau à sa stricte dimension sociale. D’ailleurs, Sleiman Frangié lui-même a donné le ton. « Nous sommes venus à un dîner familial », a-t-il dit à la presse avant de faire son entrée au domicile du leader druze. Outre l’ex-chef du PSP, il y avait son fils, Taymour Joumblatt, ainsi que les députés Waël Bou Faour et Tony Frangié, ce dernier étant le fils du zaïm de Zghorta.

Lire aussi

Le PSP à Bnechaï : un pas de plus vers la nomination d’un chef d’état-major

Dans la même logique, une personnalité proche des Marada balaye toutes les spéculations médiatiques autour des discussions. « Les débats ont porté sur tous les sujets d’actualité, sans que des percées significatives soient opérées », souligne-t-elle à L’Orient-Le Jour, affirmant que la rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés récemment pour ouvrir une nouvelle page entre Moukhtara et Bnechaï. Même son de cloche chez les joumblattistes. « C’était une occasion pour débattre de tous les sujets d’actualité, de la présidentielle à la frontière sud, en passant par la stabilité de l’armée », affirme une figure proche de M. Joumblatt.

Sauf que ces explications sont loin d’être convaincantes. Parce que le dîner de lundi s’est déroulé entre deux partis dont sont tributaires plusieurs dossiers d’actualité, notamment la nomination d’un chef d’état-major (druze) un mois après la prorogation du mandat de Joseph Aoun. Ce dernier, tout comme Walid Joumblatt, presse pour que le gouvernement pourvoie à ce poste et ceux du conseil militaire (organe décisionnel de l’institution militaire). Cette démarche se heurte cependant à un veto des Marada (deux ministres) qui s’opposent à ce qu’un gouvernement sortant procède à des nominations en pleine vacance présidentielle. « Nous nous en tenons à cette position de principe. Et le sujet n’a pas été évoqué lors du dîner », déclare le proche de M. Frangié. Il fait valoir que contrairement aux informations relayées dans la presse, la question n’a pas non plus été abordée avec Joseph Aoun qui avait reçu auparavant le chef des Marada, venu lui présenter ses condoléances à la suite du décès de sa mère. Selon ce proche de Zghorta, le numéro un de l’armée se serait montré ouvert à « collaborer » avec M. Frangié, si ce dernier venait à être élu. Une information que les cercles proches de Yarzé ne confirment pas, préférant limiter la réunion à la dimension sociale.

Pour mémoire

Le « déluge d’al-Aqsa », une carte gagnante pour Frangié ?

Pourtant, il s’agit de la seconde rencontre entre les deux hommes en l’espace de quelques semaines. Le message, principalement adressé à leur adversaire commun, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, est clair : les deux présidentiables entendent entretenir une relation de coopération en attendant que sonne l’heure du scrutin. Pour cela, Moukhtara est, sans le moindre doute, un passage obligé, les huit députés joumblattistes pouvant faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre. Sur ce plan, Walid Joumblatt a réussi son habituel jeu d’équilibriste : il a appuyé le camp de l’opposition dans son soutien à deux candidats, Michel Moawad et Jihad Azour, tout en appelant à un dialogue avec le Hezbollah pour élire un président qui ferait l’objet d’une entente élargie. « Nous n’avons pas changé de position. Nous sommes pour toute démarche axée sur le consensus », commente un responsable du PSP sous couvert d’anonymat. Une façon pour Moukhtara de démentir les spéculations autour d’un troc entre un feu vert des Marada à la nomination d’un chef d’état-major en contrepartie d’un appui joumblattiste à la candidature Frangié.

Berry « met à nu » l’opposition
D'ailleurs, rien ne prête à croire qu’une entente pourrait être atteinte dans un avenir proche. Car l’heure semble être au durcissement de ton. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a ainsi haussé la barre face aux anti-Hezbollah : « Sleiman Frangié est le seul candidat. Et je suis prêt à ouvrir les portes du Parlement quand ils (les protagonistes politiques) s’entendront sur son élection », a-t-il tonné dans des propos rapportés samedi dernier par le quotidien pro-Hezbollah al-Akhbar. Outre le fait de tourner définitivement la page de son initiative lancée en août dernier (des séances électorales avec des tours de vote successifs précédées d’un dialogue d’une semaine), Nabih Berry a voulu poser son équation « Frangié ou personne », comme pour tenter de mettre l’opposition dos au mur. Mais la réaction de ce camp n’a pas tardé. C’est le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui s’en est chargé. Il s’est adressé samedi, via X, au chef du législatif en ces termes : « Nous sommes prêts à participer à toute séance électorale que vous convoquerez jusqu’à l’élection d’un président à l’issue de tours de vote successifs, tout en respectant le droit de chaque député ou bloc parlementaire de voter comme bon lui semble. Mieux vaut tard que jamais », a-t-il écrit. « Nous n’avons jamais caché notre soutien à Sleiman Frangié. Nous avons uniquement mis à nu le camp adverse qui n’arrive pas à s’entendre sur un candidat, Jihad Azour s’étant retiré de la scène », explique un proche de Aïn el-Tiné. Il indique dans ce cadre que M. Berry ne se mobilisera pas avant la réunion du quintette attendue entre fin janvier et début février. Une source diplomatique française précise que ni le lieu ni la date d’une telle rencontre n’ont encore été définis.

« Aujourd’hui, Sleiman Frangié est le seul candidat (à la présidence de la République) ». Il a suffi que le président de la Chambre, Nabih Berry, tienne ces propos le week-end dernier pour que le chef des Marada, appuyé par le tandem chiite Amal-Hezbollah dans la course pour Baabda, décide d’abandonner son attentisme habituel, et se mobilise en direction de...

commentaires (7)

-BATAILLE ... RIRES... POUR LA -MAGISTRATURE SUPREME ! -QUI CROIRAIT CE BLA BLA BLA, -SERAIT LA SOTTISE MEME. -NON QUE LE FRANJU PAR VENT, -N,EST PAS LE SEUL PRESIDENT, -GUERRE ET CESSIONS AUX FRONTIERES, -ET BONS POINTS AUX MERCENAIRES, -SACREMENT DE LEUR MAINMISE, -ET LE FRANJU SUR LA MISE. -LES LIBRES DONT LES CHRETIENS, -SOUS CONTROLE AMERICAIN, -AVEC HOCHSTEIN CONCOCTE, -PAR MIKO ET LE PERCHE.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 32, le 17 janvier 2024

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • -BATAILLE ... RIRES... POUR LA -MAGISTRATURE SUPREME ! -QUI CROIRAIT CE BLA BLA BLA, -SERAIT LA SOTTISE MEME. -NON QUE LE FRANJU PAR VENT, -N,EST PAS LE SEUL PRESIDENT, -GUERRE ET CESSIONS AUX FRONTIERES, -ET BONS POINTS AUX MERCENAIRES, -SACREMENT DE LEUR MAINMISE, -ET LE FRANJU SUR LA MISE. -LES LIBRES DONT LES CHRETIENS, -SOUS CONTROLE AMERICAIN, -AVEC HOCHSTEIN CONCOCTE, -PAR MIKO ET LE PERCHE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 32, le 17 janvier 2024

  • On s’attendait à un sursaut de patriotisme de la part de ce Frangieh qui dit vouloir sauver son pays. Il devrait renoncer de lui même à cette candidature pour que son nom reste dans l’histoire comme celui qui tirer son pays d’une mort certaine. Est ce que ce moment viendra? Parce que s’il le fait, il gagnerait haut la main les prochaines présidentielles au premier tour puisqu’il aurait prouvé son patriotisme en contrant les projets des fossoyeurs de notre pays. Ils se sèment la division pour gagner? Prouvons leur qu’ils se trompent de pays et d’hommes.

    Sissi zayyat

    14 h 08, le 17 janvier 2024

  • Pas gonflé du tout le Berry. Il avoue donc ne vouloir ouvrir les portes du parlement qu’il prend pour son propre salon sauf s’il a l’accord de tous sur le président marionette qu’ils ont choisi de nous imposer. Plus culotté tu meurs.

    Sissi zayyat

    13 h 13, le 17 janvier 2024

  • LA PREMIÈRE BALLE MORTELLE TIRÉE CONTRE LE BEAU LIBAN PROSPÈRE EST SORTIE EN SURPRISE DE LA BOUCHE DE KAMAL JOUMBLATT QUAND IL A VOTÉ SLEIMAN FRANGIÉ PRÉSIDENT QUI A SACCAGÉ LE PAYS. WALID FINIRA PAR IMITER SON PÈRE AVEC SLEIMAN FRANGIÉ 2 QUI VA ACHEVER LE PAYS. SAUVE QUI PEUT.

    Gebran Eid

    08 h 44, le 17 janvier 2024

  • "Je suis prêt à ouvrir les portes du Parlement quand ils (les protagonistes politiques) s’entendront sur son élection". Le cynisme de Berry est remarquable! Il crie haut et fort e qu’il n’avait jusqu’à présent exprimé qu’à demi-mot: "Il n’y aura pas d’élection tant que vous ne serez pas tous d’accord pour élire mon candidat"! Belle leçon de démocratie à la libanaise!

    Yves Prevost

    07 h 22, le 17 janvier 2024

  • L'algorithme des politiciens ratés

    Abdallah Barakat

    00 h 15, le 17 janvier 2024

  • Un feu vert des Marada à la nomination d’un chef d’état-major… En évoquant ce feu vert de la part des Marada on croirait avoir affaire à un parti d’ au moins six députés alors qu’il n’en compte qu’un seul : le fils prodige de Soliman le Magnifique

    Hitti arlette

    21 h 45, le 16 janvier 2024

Retour en haut