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Politique - Focus

Le PSP à Bnechaï : un pas de plus vers la nomination d’un chef d’état-major

Les Marada font preuve de « pragmatisme » et se montrent prêts à faciliter la désignation de Hassane Audi au poste de numéro deux de l’armée.

Le PSP à Bnechaï : un pas de plus vers la nomination d’un chef d’état-major

De gauche à droite : les députés Waël Bou Faour et Taymour Joumblatt, le chef des Marada, Sleiman Frangié, et son fils Tony, député, à Zghorta, le 26 décembre 2023. Photo tirée du compte X de Sleiman Frangié

Nécessité fait loi. Telle est la principale conclusion à tirer de la réunion tenue mardi à Bnechaï entre le leader des Marada, Sleiman Frangié, et une délégation joumblattiste menée par le chef du Parti socialiste progressiste, Taymour Joumblatt, pour discuter (principalement) de la nomination d’un nouveau chef d’état-major de l’armée, après la prorogation du mandat de son chef, Joseph Aoun. Alors que la désignation du numéro deux de l’institution militaire se heurtait jusque-là au niet des Marada, ces derniers semblent avoir mis de l’eau dans leur vin et accordé leur feu vert à une telle démarche. Les regards sont donc désormais braqués sur le Conseil des ministres qui devrait se réunir en janvier pour concrétiser cet accord.

La délégation joumblattiste s’est rendue à Zghorta une semaine après un entretien qui avait eu lieu le 19 décembre à Beyrouth entre Tony Frangié, député Marada, et son collègue joumblattiste Waël Bou Faour, tous deux présents lors de la réunion de mardi. « Les Marada sont conscients de l’importance de ne pas garder vacant le poste de chef d’état-major et se montrent prêts à faciliter la démarche », se félicite via L’Orient-Le Jour M. Bou Faour. Le parti de Sleiman Frangié a-t-il donc abandonné sa position de principe refusant toute nomination à un poste-clé avant l’élection d’un nouveau président de la République ? « Théoriquement, nous sommes toujours contre la désignation d’un chef d’état-major de la part d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes. Mais il faut faire preuve d’un peu de pragmatisme. Quand nous voyons que le bon fonctionnement de toute une institution est tributaire de notre position, nous ne pouvons pas continuer à nous montrer rigides », répond le ministre sortant de l’Information, Ziad Makary (Marada), à L’OLJ. Cet assouplissement fait dire à Waël Bou Faour que le Conseil des ministres devrait se réunir dans la première moitié du mois de janvier pour désigner Hassane Audi, officier druze appuyé par l’ex-chef du PSP Walid Joumblatt, au poste de numéro deux de la troupe.

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Sauf que contrairement à ce qu’espère Moukhtara, la position des Marada ne suffit pas à elle seule pour que le problème soit résolu. D’autant qu’il revient au ministre sortant de la Défense, Maurice Slim (proche du Courant patriotique libre), de proposer les candidatures au poste de chef d’état-major et au reste des sièges vacants du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée). Une démarche qu’il ne semble pas prêt à lancer alors que ses rapports avec le Premier ministre Nagib Mikati sont rompus depuis que leur réconciliation scellée jeudi dernier est tombée à l’eau. Le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, indique dans ce cadre qu’il poursuivra sa mission de bons offices entre les deux hommes après les fêtes de fin d’année. « Si le ministre de la Défense ne propose pas de candidat, il faut penser à une autre solution », dit M. Makary, à l’heure où l’une des formules circulant dans les coulisses politiques voudrait que le Conseil des ministres prenne les mesures adéquates si Maurice Slim « manque à ses responsabilités ».

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Outre l’affaire du chef d’état-major, les Marada et les joumblattistes ont évoqué mardi le dossier de la présidentielle, sur lequel ils divergent. Sleiman Frangié est le candidat soutenu par le camp du 8 Mars pour la magistrature suprême alors que le PSP prône une position plus centriste et appelle à l’élection d’une figure de compromis. « Nous avons évoqué cette question de manière rapide », déclare Waël Bou Faour. Ziad Makary, lui, donne un peu plus de détails. « Nous avons certainement parlé de la présidentielle, tout en reconnaissant que nos divergences demeurent entières », dit-il, faisant savoir que le chef des Marada demeure dans la course pour Baabda. « Mais cela ne nous empêche pas de poursuivre le dialogue avec le PSP et le reste des protagonistes », ajoute le ministre de l’Information. C’est également dans ce cadre qu’il inscrit le dîner du leader zghortiote avec le général Joseph Aoun, perçu comme un des plus sérieux candidats à la présidence de la République. « Sleiman Frangié veut assurer qu’il peut dialoguer et parler avec tout le monde », conclut M. Makary.  

Nécessité fait loi. Telle est la principale conclusion à tirer de la réunion tenue mardi à Bnechaï entre le leader des Marada, Sleiman Frangié, et une délégation joumblattiste menée par le chef du Parti socialiste progressiste, Taymour Joumblatt, pour discuter (principalement) de la nomination d’un nouveau chef d’état-major de l’armée, après la prorogation du mandat...

commentaires (2)

Si les Maradas veulent vraiment sauver leur pays, ils n’ont qu’à déclarer, le plus tôt possible, le renoncement de leur leader à la présidentielle. C’est le seul moyen de sortir de cette impasse dans laquelle HN a mis notre pays pour pouvoir en disposer comme il lui plait, profitant de tous les vides qu’il crée à mesure que les postes se vident pour pouvoir les remplir à son goût et selon son agenda établi par les iraniens. Un acte courageux de la part de Frangieh, qui pourrait le propulser au stade du patriote qui augmenterait ses chances pour les prochaines élections présidentielles.

Sissi zayyat

11 h 05, le 30 décembre 2023

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Commentaires (2)

  • Si les Maradas veulent vraiment sauver leur pays, ils n’ont qu’à déclarer, le plus tôt possible, le renoncement de leur leader à la présidentielle. C’est le seul moyen de sortir de cette impasse dans laquelle HN a mis notre pays pour pouvoir en disposer comme il lui plait, profitant de tous les vides qu’il crée à mesure que les postes se vident pour pouvoir les remplir à son goût et selon son agenda établi par les iraniens. Un acte courageux de la part de Frangieh, qui pourrait le propulser au stade du patriote qui augmenterait ses chances pour les prochaines élections présidentielles.

    Sissi zayyat

    11 h 05, le 30 décembre 2023

  • Comment « un » Marada peut-il faire avancer le problème de la vacance du poste de l’état-major réservé à la communauté Druze ?

    Hitti arlette

    21 h 25, le 29 décembre 2023

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