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Politique - Focus

Nasrallah aux Américains: « Mettez fin à l'agression israélienne à Gaza, et nous parlerons par la suite »

Lors de son discours, le secrétaire général du Hezbollah s’est adressé aux familles impactées par les combats, leur affirmant que leur sacrifices « ont des effets sur toute la région ».

Nasrallah aux Américains: « Mettez fin à l'agression israélienne à Gaza, et nous parlerons par la suite »

Hassan Nasrallah prononçant son discours sur un écran géant lors d'une cérémonie d’hommage à Wisam Tawil, commandant militaire assassiné du Hezbollah, à Kherbet Selm, au Liban-Sud, le dimanche 14 janvier. Photo Mohamoud Zayyat

Comme un air de déjà-vu. Lors de son discours dimanche, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a repris dans les grandes lignes les points forts de son allocution du vendredi 5 janvier, réaffirmant son ouverture à un règlement politique au Liban-Sud avec Israël après la fin de la guerre à Gaza. « Mettez fin à l’agression israélienne à Gaza et nous parlerons par la suite », a-t-il affirmé à l’intention des puissances occidentales, les Américains en tête, qui essayent d’éviter une escalade des affrontements entre l’État hébreu et le parti chiite via un accord diplomatique.

« Ils essayent de nous faire peur et nous obliger à arrêter les combats immédiatement en disant qu’Israël va finir par mener une guerre contre le Liban, a affirmé le chef du Hezbollah lors de sa prise de parole. Toutefois, nous répondons que nous n’avons pas peur de la guerre. Au contraire, cela fait depuis le 8 octobre (date à laquelle la milice chiite a rejoint les affrontements pour soutenir le Hamas palestinien) que nous sommes prêts à cette éventualité. » Il a, dans ce cadre, appelé à avoir peur pour « Israël et pas pour le Liban ». Et d’ironiser : « Les émissaires nous disent même que, dans le cadre de leur passage à la troisième phase de la guerre, les Israéliens ont retiré six de leurs divisons militaires à Gaza pour les stationner à la frontière avec le Liban... Ces soldats, fatigués et démotivés, sont les bienvenus. »

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À défaut d’un accord immédiat, Hochstein prône une solution médiane

Le leader chiite a pris le parole lors d’une cérémonie d’hommage à Wissam Tawil, un commandant militaire du Hezbollah tué par Israël la semaine dernière. Son allocution intervient quelques jours après la visite éclair d’Amos Hochstein, l’émissaire présidentiel américain, qui propose de calmer la situation au Liban-Sud en délimitant la frontière terrestre entre le Liban et Israël, dans le cadre d’un « package deal » comprenant également l’élection d’un président de la République et la reprise économique, plus de quatre ans après le début de la crise financière. Lors de cette tournée, le diplomate US a été informé par les Libanais, notamment le Premier ministre sortant Nagib Mikati et le chef du Parlement Nabih Berry, qu’aucun accord n’était possible avant l’arrêt des affrontements à Gaza. Dès lors, M. Hochstein évoque une « solution médiane temporaire » le temps qu’un accord définitif puisse être mis sur la table. Selon le quotidien pro-Hezbollah al-Akhbar, citant des « visiteurs de Nabih Berry », il a proposé une solution intérmédiaire liée à l’arrêt progressif des hostilités à Gaza qui se reflétera au Liban-Sud. Le maître du perchoir aurait également affirmé qu’il était favorable à une application complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui prévoit d’éloigner le Hezbollah de la frontière en échange du respect par Israël de la souveraineté libanaise, mais qu’aucune négociation n’est possible sans règlement de la question des fermes de Chebaa, qui fait l’objet d’une contestation entre Beyrouth et Damas, mais occupée par Tel-Aviv depuis 1967.

« Les sacrifices du jihad »

Hassan Nasrallah a d’ailleurs fait savoir que la condition posée par le Hezbollah s’applique également aux autres groupes de l’axe pro-iranien. « Tant que l’agression à Gaza n’est pas terminée, tous les fronts de soutien resteront mobilisés », a-t-il insisté, endossant une nouvelle fois, mais de façon encore plus claire, son rôle de commandant en chef de la « résistance » inspirée de Téhéran. « Si on continue dans cette voie, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, au Yémen ou en Irak, le gouvernement ennemi n’aura d’autre choix que d’accepter les conditions de la résistance, et donc de mettre fin à son agression et de négocier », a-t-il estimé. C’est d’ailleurs lui qui a annoncé que des factions irakiennes sont responsables de l’explosion survenue dimanche matin dans la ville portuaire de Haïfa, dans le nord d’Israël généralement visé par le Hezbollah (peut-être pour se décharger de toute responsabilité). Il s’est également fait le porte-parole des houthis yéménites, frappés en fin de semaine par les Américains et les Britanniques en riposte aux opérations qu’ils mènent en mer Rouge contre les navires israéliens ou se dirigeant vers l’État hébreu. « Alors que les Yéménites avaient assuré que les navires sans lien avec Israël pouvaient se déplacer librement, les Américains ont transformé la mer Rouge en champ de bataille, nuisant à tout le trafic maritime », a-t-il menacé. Toutefois, le dignitaire chiite a, encore une fois, insisté sur le fait que l’Iran n’était pas derrière ces opérations, ne contrôlant, selon lui, pas les agissements de ses « alliés ».

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Quand Beyrouth est poussé par le Hezbollah... vers un accord avec Israël

Mais outre les Américains, et comme c’était le cas la semaine dernière, Hassan Nasrallah s’est également adressé lors de son allocution à sa base populaire, frappée de plein fouet par les affrontements en cours entre Israël et le Hezbollah. « Des familles ont dû quitter leurs maisons en portant leurs meubles sur le dos. Ces familles sont résilientes, car il n’est pas du tout facile d’être loin de sa maison, son village, son école... Ça fait partie des sacrifices du jihad », a-t-il déclaré, comme lorsqu’il s’agit de remonter le moral à des combattants. « Je vous dis que vos sacrifices ne sont pas vains, au contraire, ils ont des effets sur toute la région », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la solidarité et de l’entraide entre les adhérents du parti. Tout au long de son discours, Hassan Nasrallah a également montré Israël comme étant beaucoup plus impacté par les attaques du Hezbollah qu’il n’y paraît. « Le gouvernement de Benjamin Netanyahu fait preuve de mutisme sur les pertes israéliennes, au Liban comme à Gaza », a-t-il affirmé, estimant que le nombre de soldats tués par sa milice est « de deux à cinq fois plus élevé » que le chiffre officiel (neuf soldats). « Par exemple, a-t-il dit, dans notre attaque contre la base de Meron, 18 des 20 missiles Kornet lancés ont atteint leur cible, tuant des soldats israéliens, ce qu’Israël n’a jamais reconnu. » L’opération contre cette base a été présentée par le Hezbollah comme une réplique à l’assassinat, le 2 janvier, de Saleh el-Arouri, numéro deux du Hamas, en pleine banlieue sud de Beyrouth. C’est en réponse à cette frappe qu’Israël a éliminé Wissam Tawil, décrit comme la tête pensante derrière les tirs sur le Meron, auquel Nasrallah a rendu hommage dans son discours. Pas un mot, par contre, sur une riposte potentielle à son assassinat.

Comme un air de déjà-vu. Lors de son discours dimanche, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a repris dans les grandes lignes les points forts de son allocution du vendredi 5 janvier, réaffirmant son ouverture à un règlement politique au Liban-Sud avec Israël après la fin de la guerre à Gaza. « Mettez fin à l’agression israélienne à Gaza et nous...

commentaires (19)

Il me semble que HN a parlé aussi des journalistes et généraux de l'entité sioniste. Parler de soldats démotivés, cela me fait rire.

Dorfler lazare

17 h 11, le 15 janvier 2024

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Commentaires (19)

  • Il me semble que HN a parlé aussi des journalistes et généraux de l'entité sioniste. Parler de soldats démotivés, cela me fait rire.

    Dorfler lazare

    17 h 11, le 15 janvier 2024

  • Un-shtayn, connu pour ses calculs concis sur le revers d'une enveloppe: 156 martyrs ÷ 52 semaines par an = nbr de discours fleuve par semaine, que doit nous débiter sa samaha. Please please issraiiil, arrêter notre torture

    Wlek Sanferlou

    13 h 43, le 15 janvier 2024

  • Talk is cheap when it comes to the displaced families. Lebanon has neither benefit nor any stake in the war that Hezbollah has dragged an unwilling and destitute country into . The hezb has already led us into the abyss now he’s doubling down and digging deeper.

    EL KHALIL ABDALLAH

    13 h 30, le 15 janvier 2024

  • Il essaie de vendre son tapis iranien volant aux américains, what a silly joke et entre-temps il sacrifie le Liban qu’il a abandonné depuis belle lurette pour sa cause iranienne.

    Wow

    13 h 09, le 15 janvier 2024

  • La liberté et l'honneur ont un prix exorbitant (se référant aux conditions de notre vie ici-bas). Certains abandonneraient le respect de leur âme pour jouir de quelques plaisirs sur terre : toute la difficulté des épreuves qui nous pousse à ne pas arriver à déterminer clairement nos ennemis ou nos amis. Attention ! Si nous ne comprenons pas la ruse du diable qui nous donne des petites choses et nous enlève les grandes ! Car l'homme n'emporte rien d'autre, que sa vertu et ses bonnes œuvres.

    peacepeiche@gmail.com

    11 h 07, le 15 janvier 2024

  • traîtrise

    Attié Adel

    10 h 31, le 15 janvier 2024

  • C’est Hassoun qui donne les directives aux américains pour arrêter la guerre et s’imposer comme le sauveur et le seul décideur du sort de la région maintenant? En qualité de quoi SVP? Il mise sur les armes qu’il détient et sur l’appui de ses maîtres qui sont dans leurs petites chaussettes suite aux attentats qu’ils viennent de subir sur leur sol? Au lieu de veiller sur leur peuple, il le menace de représailles si par malheur il oserait réclamer ses droits à la dignité et à la sécurité. Quelle prouesse de ce régime sanguinaire. A suivre…

    Sissi zayyat

    10 h 27, le 15 janvier 2024

  • Cause toujours tu nous intéresses.On attend comme pour les Houthis une réplique qui convient pour voir sa réaction. Il parle de l’armée israélienne fatiguée par 100 jours de guerre pour défendre leur population alors que ses combattants envoyés au casse pipe ont déjà plusieurs combats et plusieurs défaites dans les gencives. En Syrie, au Yémen, et partout où ils ont été dépêché pour servir de chair à canon pour les beaux yeux des Mollahs. Les libanais refusent d’être sacrifiés pour le barbu qui ne cesse de faire monter les enchères afin de faire plier en se servant des civils morts pour rien.

    Sissi zayyat

    10 h 15, le 15 janvier 2024

  • de fanfaronnades a fanfaronnades, grace a lui et ses semblables on recule a une vitesse grande v....mais lui a une vision sur 300 ans, quand il sera beaucoup trop tard pour lui demander des comptes

    Elementaire

    08 h 10, le 15 janvier 2024

  • Nasrallah dit des victimes civiles du Liban-Sud que "leurs sacrifices ont des effets sur toute la région". Je pense que leurs parents et amis seront heureux de l’apprendre!. Le mot "sacrifice" est parfaitement bien choisi. Il s’agit bien de sacrifices humains offerts au dieu de la guerre pour une cause qui leur est totalement étrangère.

    Yves Prevost

    08 h 09, le 15 janvier 2024

  • La seule capacite du Hezb est sa capacite de nuire au Liban. Pour le reste, c'est des rodomontades sans effet, en tout cas en ce qui concerne Israel. Apres avoir mis le Liban entier en faillite, voila que le Hezb est lui meme failli.

    Michel Trad

    22 h 39, le 14 janvier 2024

  • Le Secrétaire général n’est pas défaitiste. Il connaît bien à l’avance l’issue des combats à grande échelle, comme celles des négociations. Il préfère sortir gagnant par la voie diplomatique, au grand regret des hystérisés par la cause palestinienne qui rêvaient d’un "pourvu qu’il nous remet ça"… Je lui reconnais des qualités essentielles, le pragmatisme, le sens de la prise du risque, et surtout la patience d’un feu vert qui n’arrive pas. Assez de morts dans ses rangs, et le spectacle de désolation de Gaza très chère à son cœur n’ont pas eu raison de son moral, mais il préfère le dialogue ..

    Nabil

    21 h 47, le 14 janvier 2024

  • Personellement je ne vois aucune issue ax problemes du Moyen-Orient sans la neutralisatioin TOTALE de l'Iran. Il s'en suivra beaucoup d'economie de malheurs dans tous les domaines a moyen et long termes.

    Remy Martin

    21 h 15, le 14 janvier 2024

  • Il vit en dehors de la réalité Il ne considère aucun Aucun intérêt pour le Liban et pour les libanais

    william semaan

    20 h 43, le 14 janvier 2024

  • Dis Hassan Le Grand, conmbien de Libanais ont quitter leur maisons de par ta faute ? Le diras-tu jamais ?

    Remy Martin

    20 h 35, le 14 janvier 2024

  • BLA...BLA..BLA ....Comme toujours il parle pour ne Rien dire...

    Emile G

    20 h 28, le 14 janvier 2024

  • Il vaut mieux un mauvais arrangement qu’un bon procès de honore Balzac. Une mauvaise paix qu’une bonne guerre de Mohamed MELHEM . Qui veut la paix prépare la guerre d’un officier prussien Clausewitz. Donc, faisons la mauvaise paix que la bonne guerre..Allez Biden, mettez vous à l’ouvrage, et vous Macron, et vous Trudeau. Si je choisis Macron, c’est parce que c’est mon président, si je choisis Biden, c’est parce qu’il est le président de la plus grande puissance mondiale et si j’ai choisis Trudeau, c’est parce qu’il un très bon et brave premier ministre tout comme son père due j’admirais beauco

    Mohamed Melhem

    20 h 22, le 14 janvier 2024

  • -METTEZ FIN A L,AGRESSION, -POURQUOI SEULE ISRAELIENNE ? -LES FLOTTES ET LES AVIONS ? -DE LES CITER, PLUS LA PEINE ? -L,URGENCE EST DE DISCUTER, -DE FAIRE DES CONCESSIONS, - PAR MIKO ET PAR PERCHE, -POUR DE LOCALES CESSIONS, -EN EXEMPLE LA MAINMISE, -ET LE FRANJU POUR SURPRISE ? -PACTISER AVEC LE DIABLE, -CONTRE SES FRERES AFFABLES ? -C,EST PLUS QU,UN PIEGE EN LA MISE. - C,EST UNE ABJECTE TRAITRISE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 49, le 14 janvier 2024

  • Mais oui, mais oui... Ils n'ont pas peur de mourir et c'est pour cela qu'ils ont laissé Gaza toute seule... Parler ? Pourquoi nous devrions parler avec quelqu'un qui ne croit pas du tout, ni à une démocratie, ni à un état Laïc ! Ne rêve que de mettre dehors toutes personnes, de n'importe quelles ethnies dehors du Liban ou du Moyen-Orient. Pourquoi je parlerais avec un personne que je sais pertinemment, qu'il ne laissera jamais tomber ses armes. Qui un moment où un autre, va se retourner et nous donner un coup de coteau dans le dos. Pourquoi je parlerais avec Nasrallah ?

    Marwan Takchi

    19 h 40, le 14 janvier 2024

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