Longtemps droit dans ses pantoufles, le chef du parti des mille et une barbes donne la désagréable impression de vouloir soudain aller à Canossa. Alors quoi ? si lui le tirailleur impénitent, lui qui voulait tout casser pour libérer la Palestine, la Syrie, le Yémen, le Timor oriental et les îles Galapagos, commence maintenant à glaglater du dentier, on n’est pas sortis de l’auberge ! Et c’est bien dommage, pour un mec qui avait systématiquement une idée derrière la tête. Très loin derrière, toujours !
Au moment où l’on s’y attendait le moins, le Barbu flingueur a eu semble-t-il un éclair de lucidité. À la bonne heure ! Il lui a quand même fallu une bonne vingtaine d’années pour comprendre qu’il ne suffisait pas d’entasser une quincaillerie militaire qui vaut son pesant de caviar iranien, creuser des kilomètres de tunnels pour ses spadassins, leur installer la clim, l’eau chaude et le téléphone à fil… si c’est pour laisser en surface ses ouailles à loilpé se prendre des projectiles bariolés, et les villages alentour se transformer en parkings battus par les vents ! Crise de conscience et dilemme cornélien : ce n’est plus le couteau qu’on remue dans la plaie, mais plutôt la brosse dans la cuvette des WC.
Seulement, comme le rétropédalage officiel n’est pas son genre de beauté, l’Homo barbudens a discrètement rangé turban et index frétilleur pour ensuite charger Mikou-les-miquettes d’aller à la manœuvre en tapinois. Le Premier ministre sortant saisit aussitôt la baballe au bond et se met à buller des « petites phrases » énigmatiques par jets prostatiques, ressuscitant du coup les papotages diplomatiques et dépoussiérant dans la foulée l’armistice de 1949. Si la combine réussit, la prose guerrière du jovial Mohammad Raad et ses numéros d’héroïsme face caméra vont bien nous manquer.
Il reste qu’à toujours vouloir greffer leurs fantasmes sur la réalité et à prendre les vessies pour des lampes au xénon, les Libanais finissent par oublier le bouvier d’au-delà de la frontière sud et ses complices agités de la kippa. Pour Benjaminator, le concept appliqué à Gaza est d’une simplicité bambine : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, la totalité de la vaisselle, l’intégralité de la cuisine… et l’ensemble des occupants de la maison par la même occasion. Et là, Mikou aura beau gesticuler en faisant le joli cœur devant les diplomates, ce n’est pas lui qui a le doigt sur la gâchette.
Bref, l’Hébreu en chef attend son heure, et il est sacrément gonflé ! Cela fait des années que nos barbus maison se goinfrent de missiles pour étoffer leur bric-à-brac de suppositoires métalliques géants introduits en douce, pendant que lui sifflotait en regardant ailleurs… C’est cocasse soudain qu’une poignée de roquettes et quelques drones lui restent en travers de la gorge. Dans le genre faux-cul, difficile de faire mieux !
Alors, guerre totale ou simple raclée saisonnière ? Faudra sans doute attendre que le temps fasse son œuvre. Même s’il est vrai que le pire dans le pire, c’est l’attente du pire.
gabynasr@lorientlejour.com
Ah que c'est joliment dit, tout ca!!! Bravo Gaby. Jamais, au grand jamais cet energumene enturbanne n'osera faire le pas qui lui coutera ainsi qu'a son fameux parti d'etre rase et elimine: Meme si on souhaite qu'il fasse ce mauvais pas fatal et qu'on en finisse!!! Mais, encore une fois, lui et ses parrains ne savent que brandir leurs milliers de "suppositoires metalliques" ha, ha, ha, sans jamais oser les utiliser> Qu'est-ce qu'ils sont vaillants et courageux, ces bavards impenitents et pretentieux agents a la solde des autes enturbannes fanatiques iraniens.
19 h 24, le 12 janvier 2024