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Économie - Repère

Hydrocarbures offshore au Liban : ce que le Conseil des ministres doit étudier ce vendredi

Un troisième round d’attribution de licences d’exploration et d’exploitation a été lancé fin décembre 2023.

Hydrocarbures offshore au Liban : ce que le Conseil des ministres doit étudier ce vendredi

La plateforme TransOcean Barents. Photo AR/Marinetraffic

Le dossier des réserves potentielles d’hydrocarbures offshore du Liban est loin d’être enterré en raison des événements à Gaza et de leurs répercussions au Liban-Sud, à en croire l’ordre du jour du Conseil des ministres prévu ce vendredi, qui lui consacre ses deux premiers points. L’Orient-Le Jour fait le point sur les informations connues.

Modification d’un décret servant de base aux contrats

Le gouvernement doit d’abord examiner et approuver un projet de modification du décret servant de base aux contrats d’exploration et d’exploitation des blocs de la zone économique exclusive (ZEE) libanaise. Il s’agit des contrats que l’État libanais a par exemple signé en 2018 avec le consortium mené par le Français TotalEnergies pour explorer les blocs n° 4 et n°9 de la ZEE.

Les modifications doivent réintroduire certaines clauses incluses dans les contrats signés en 2018 mais qui avaient été retirées en 2019 afin de renforcer l’attractivité du second round d’attribution lancé alors pour plusieurs autres blocs de la ZEE.

L’une d’elle prévoit notamment d’imposer un minimum de 80 % « de recrutement de Libanais » par les sociétés qui se sont vu attribuer des licences d’exploration et d’exploitation. Une autre prévoit que dans le cadre d’un appel d’offre lancé par ces sociétés, les entreprises libanaises candidatant puissent l’emporter avec des offres aux prix 10 % plus élevés que des concurrents étrangers. Une différence qui passe à 5 % pour les procédures portant sur des contrats de fourniture de produits fabriqués au Liban.

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Validation des offres pour les blocs n° 8 et n°10

L’intégration de ces modifications est d’autant plus importante que l’exécutif doit examiner les deux offres séparées déposées par le consortium composé par TotalEnergies aux côtés de l'Italien Eni et de QatarEnergy pour chacun des blocs n° 8 et n° 10 mis en jeu par le Liban à l’issue de plusieurs redémarrages d’un second round d’attribution infructueux depuis 2019.

Fin juin 2023, la Lebanese Petroleum Association (LPA) a prolongé une nouvelle fois et jusqu’au 2 octobre 2023 le délai en cours pour les dépôts de dossier dans la procédure d’attribution. Le consortium– dans lequel QatarEnergy a remplacé début 2023 le Russe Novatek parti fin 2022 sur fond de tensions entre l’Occident et la Russie autour de l’Ukraine -, a déposé ses deux offres à l’issue de ce délai.

Selon la source précitée, les dossiers ont été étudiés par la LPA qui ont ensuite présenté des ajustements au ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad. Tout le dossier a ensuite été soumis au Conseil des ministres qui doit s’accorder sur la version définitive des licences exclusives que le Liban choisira octroyer au consortium, qui aura encore le choix de les accepter ou non. Les offres déposées par le consortium sont valables 6 mois, comme le prévoient les modalités de l’appel d’offres lancé par la LPA.

Pour mémoire

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État des lieux du dossier

Véritablement lancé en 2017 après plusieurs années de blocages internes, le processus d’attribution de licences d’exploration et d’exploration de la ZEE libanaise afin d’y confirmer les potentielles réserves de gaz, avance depuis au ralenti.

En 2018, le consortium TotalEnergies/Eni/Novatek a remporté les premières licences pour les blocs n° 4 et n°9. L’exploration du bloc n° 4 (situé en face des côtes de Batroun, au Liban-Nord) a été réalisée en 2020 et n’a pas permis de détecter un gisement exploitable. En octobre 2023, le consortium (amputé de Novatek, mais encore sans QatarEnergy) a fini par rendre sa licence pour ce bloc et de ne pas y continuer ses opérations.

Le processus d’exploration du bloc n° 9 de la ZEE (en face des côtes du Liban) a lui été retardé durant plusieurs années et il a fallu attendre que le Liban et Israël signent en octobre 2022 un accord historique délimitant enfin leur frontière maritime pour qu’il redémarre. Lancé l’année suivante, le forage d’exploration de gaz offshore dans le bloc n° 9 n’a pas permis de trouver de traces de gaz.

Le second round d’attribution de nouvelle licence, a lui été lancé en 2019. Portant d’abord sur une partie des blocs restants, il a été étendu à la totalité de ceux qui n’étaient pas attribués, restant longtemps sans réponse, tandis que le Liban a traversé une crise multidimensionnelle qui a éclaté à la fin de la même année.

Enfin, un troisième round d’attribution a été lancé fin décembre 2023 et porte sur tous les blocs de la ZEE à l'exception du n° 9, étant donné que les licences pour les n° 8 et n° 10 n’ont pas encore été attribuées. La date limite pour le dépôt des offres est fixée au 2 juillet 2024. Le lancement d’une étude sismique en trois dimensions (3D) des fonds-marins du bloc n°8 de la ZEE a lui été suspendu en raison des troubles liés à la guerre à Gaza.

Le dossier des réserves potentielles d’hydrocarbures offshore du Liban est loin d’être enterré en raison des événements à Gaza et de leurs répercussions au Liban-Sud, à en croire l’ordre du jour du Conseil des ministres prévu ce vendredi, qui lui consacre ses deux premiers points. L’Orient-Le Jour fait le point sur les informations connues.Modification d’un décret servant de...

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