Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit parler mercredi à 18 heures pour la troisième fois depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Son discours, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Kassem Soleimani le 3 janvier 2020 en Irak, était loin d’être aussi attendu que les deux précédents. Le Hezbollah a clairement démontré au cours de ces derniers mois qu’il ne souhaite pas entrer dans un conflit de grande ampleur avec Israël, indépendamment de l’évolution de la situation à Gaza.
Mais l’élimination mardi soir, dans la banlieue sud de Beyrouth, du numéro deux du Hamas, Saleh el-Arouri, donne une tout autre portée à la prochaine allocution du sayyed. Jamais, depuis le 8 octobre, le Hezbollah ne s’était trouvé dans une position aussi délicate. Jamais non plus, depuis le déclenchement des hostilités au Liban-Sud, le risque d’une escalade incontrôlable n’avait été aussi élevé.
Saleh el-Arouri est le plus haut commandant du Hamas tué depuis l’opération Déluge al-Aqsa. Cofondateur des brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, il était l’une des cibles prioritaires d’Israël. Installé au Liban depuis plusieurs années, il aurait largement contribué au rapprochement entre le Hamas et le Hezbollah et à la mise en œuvre de la théorie de « l’unité des fronts » qui implique une coordination étroite entre les membres de « l’axe de la résistance » dans leur lutte contre Israël.
Encore plus que son profil, c’est le lieu de son assassinat qui en fait un événement « exceptionnel » dans la séquence actuelle. En tuant le principal leader du Hamas au Liban dans le fief même du Hezbollah, Israël a fait monter l’escalade de plusieurs crans.
L’élimination d’une cible aussi importante que Saleh el-Arouri a dû être mise en balance avec le risque de riposte qu’une telle opération pourrait susciter de la part du parti chiite. Soit l’État hébreu est convaincu que le Hezbollah n’est pas en mesure de répondre à cette attaque et fragilise ainsi la position de son ennemi, tant sur la scène interne que régionale. Soit il cherche au contraire à le provoquer vers une escalade qui entraînerait l’ouverture d’un second front au Liban-Sud, un scénario que les États-Unis cherchent à empêcher par tous les moyens depuis le 7 octobre.
Particularité du moment
Israël est tenté de mener une opération de plus grande ampleur au Liban depuis déjà plusieurs semaines afin de créer une « zone de sécurité » au sud du Litani. Mais une telle opération comporte des risques importants pour l’État hébreu compte tenu de la puissance de frappe du Hezbollah et du refus de Washington de l’avaliser.
L’élimination de Saleh el-Arouri démontre-t-elle que les Israéliens sont prêts à passer à l’action au Liban ? Pas forcément. Mais elle montre qu’ils sont prêts à prendre des risques de taille pour parvenir à leurs objectifs. Les Israéliens testent les lignes rouges du Hezbollah. Il est peu probable que le parti chiite, si prudent depuis le 8 octobre, déclenche une guerre totale contre Israël en raison de la mort d’un commandant palestinien, tout important qu’il fût. Pour rappel, l’axe de la résistance n’a pas vraiment riposté aux assassinats de Imad Moghniyé, de Kassem Soleimani ou plus récemment de Razi Moussavi. La décision d’entrer ou non en guerre dépend d’éléments beaucoup plus stratégiques.
La particularité du moment présent provient toutefois du fait que Saleh el-Arouri n’a pas été tué en Syrie ou même au Liban-Sud, mais dans la banlieue sud. Israël a envoyé deux messages à travers cette opération. Le premier est que personne n’est à l’abri, y compris dans le fief du Hezbollah. Le second est toutefois que sa cible prioritaire reste le Hamas et que le Hezbollah est pour lui secondaire dans cette équation.
Le parti pro-iranien peut-il ne pas riposter à une attaque israélienne de cette ampleur, qui outrepasse largement ce que l’on appelle les règles d’engagement, dans son fief ? Cela paraît, là aussi, peu probable. Le Hezbollah semble ne pas avoir d’autre choix que de répondre pour réaffirmer ses lignes rouges, mais le fera sans doute avec l’objectif de limiter le risque d’une escalade. Cet entre-deux est extrêmement difficile à mesurer. Si le Hezbollah ne fait rien, il ouvre la voie à une multiplication de ce type d’attaques dans son fief. Si sa réponse est trop musclée, elle ouvre la voie à une guerre totale. Hassan Nasrallah va parler deux fois cette semaine. Et cela risque d’être un exercice pour le moins périlleux.
Nos irresponsables politiques feraient mieux de dénoncer la spoliation de notre souveraineté par les proxy iraniens qui ont détruit nos institutions et empêchent le peuple libanais de vivre dignement et en paix en provocant des guerres sur notre sol pour défendre un autre pays et d’autres populations alors que la nôtre agonise depuis qu’ils ont usurpé notre souveraineté. Aucune voix ne s’est élevée pour dénoncer la présence des terroristes et des combattants invités à nous mettre en danger sous prétexte de défendre la Palestine sous peine de nous exterminer. Ils y pensent ces vendus?
10 h 55, le 03 janvier 2024