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Société - Rétrospective

Retour, en chiffres et en images, sur l'année 2023 au Liban

Éducation, santé, inflation, saisie de drogues, trafic à l’aéroport de Beyrouth... « L’Orient-Le Jour » fait le bilan.

Retour, en chiffres et en images, sur l'année 2023 au Liban

La statue des Martyrs à Beyrouth, en octobre 2023. Photo Mohammad Yassine

En cette fin d’année, le constat est clair : 2023 n’était ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. Le Liban entame bientôt son quinzième mois de vacance présidentielle, les députés ayant échoué à élire un successeur à Michel Aoun. La livre libanaise a connu de nouveaux plongeons historiques face au dollar. L’enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth est toujours paralysée. L’inflation affiche une nette hausse.

2023 était également ponctuée de secousses sécuritaires. Début août, un échange de tirs entre des éléments du Hezbollah et des habitants de Kahalé, survenu à la suite du renversement d’un camion du parti chiite transportant des munitions, fait un mort dans les rangs de chaque partie. Deux mois plus tard, le pays se retrouve entraîné dans des hostilités meurtrières opposant le parti de Dieu à Israël au lendemain de l’opération Déluge al-Aqsa à Gaza.

Le Liban n’a pas été épargné non plus par le séisme meurtrier qui a frappé la Turquie en février, tuant une dizaine de Libanais et occasionnant des dégâts, notamment dans le Nord.

Sur une note plus positive, les chiffres enregistrés à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) affichent, malgré tout, une amélioration par rapport à ceux de 2022.

À quelques heures du réveillon, L’Orient-Le Jour revient, en chiffres et en images, sur le bilan de l’année 2023 au Liban.

Retour en images 



Retour en chiffres

- Trafic à l’Aéroport international de Beyrouth

Les chiffres fournis à L’Orient-Le Jour par l’Aéroport international de Beyrouth, qui couvrent uniquement les onze premiers mois de l’année, affichent une hausse du nombre total de passagers (6 621 374) par rapport à celui de 2022 (6 352 004 entre janvier et décembre).


Dans le détail, le Liban a enregistré cette année 3 215 786 passagers à l’arrivée, avec un pic de 503 852 voyageurs en juillet, contre 3 119 767 passagers sur la totalité l’année 2022. Le mois de novembre a connu le nombre d’arrivées le moins élevé (151 846) cette année, un chiffre probablement lié au déclenchement du conflit Hamas-Israël le 7 octobre qui a dégénéré en une guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban-Sud. Au niveau des départs, on comptabilise 3 394 562 personnes jusqu’à fin novembre 2023, contre 3 188 621 passagers ayant décollé durant l’année 2022.

Sur le plan touristique, les chiffres ont également été impactés par la guerre à Gaza. Selon le président de l’Association des agences de voyages et de tourisme au Liban (Attal) Jean Abboud, le Liban a accueilli cette année, jusqu’au mois d’octobre, 1 400 000 touristes (dont 40 % d’Européens et 30 % d’Arabes), contre 1 700 000 touristes sur la totalité de l’année 2022. « Les chiffres étaient prometteurs au début de l’année, mais il y a eu beaucoup d’annulations de vols, notamment depuis l’Europe, à la suite du déclenchement du conflit », a-t-il expliqué. M. Abboud a toutefois précisé que la demande à Noël est grande et « presque similaire » à celle de 2022.

- Éducation, nourriture et santé

Dans une étude menée en novembre auprès de quelque 2 153 ménages (1 228 Libanais ; 534 réfugiés syriens ; 391 réfugiés palestiniens), l’Unicef dresse un triste constat : les crises multiples que traverse le Liban impacte de plus en plus durement les enfants.

- 16 % des familles envoient leurs enfants travailler pour compléter le revenu du ménage.

- 26 % des ménages ont affirmé que leurs enfants n’étaient pas scolarisés.

- 38 % des ménages déclarent que leurs enfants sont anxieux et 24 % qu’ils sont déprimés au quotidien.

- 81 % des familles ont réduit leurs dépenses de santé.

- 84 % des ménages ont dû emprunter de l’argent ou acheter à crédit pour se procurer des produits alimentaires essentiels.

Les chiffres sont nettement plus élevés :

- dans le Sud, où 46 % des ménages déclarent que leurs enfants sont anxieux et 29 % déprimés. À Nabatiyé, les chiffres sont particulièrement inquiétant, s’élevant respectivement à 46 et 33 % ;

- au sein des familles palestiniennes, 47 % des enfants se disant anxieux et 30 % déprimés.

Infographie Guilhem Dorandeu

- Saisies de drogues

Selon des données fournies par l’armée libanaise couvrant les mois de janvier à juillet, le hashish et le captagon étaient en tête des drogues saisies cette année.



- Le taux de change de la livre libanaise

Sur fond de crises économique et politique, la monnaie nationale a fait des montagnes russes, voyant sa valeur plus que doublée entre début et fin 2023.

Depuis fin juillet, le taux de change oscille autour de 89 500 LL pour un dollar, contre 42 500 début janvier. Entre ces deux valeurs, la monnaie nationale a connu un record historique le 21 mars, le dollar franchissant brièvement le cap des 140 000 LL. C’est en injectant des dollars sur le marché et en majorant le taux de Sayrafa que la Banque du Liban (BDL) a réussi à contrer cette hausse.

En février 2023, l’ancien taux de change officiel de 1 507,5 LL/dollar, désormais devenu dérisoire, est passé à 15 000 LL/dollar.

- L’inflation

Pour la troisième année consécutive, le taux d’inflation moyen concernant les prix en livres libanaises durant les onze premiers mois de l’année a affiché un résultat à trois chiffres au Liban, soit 225,1%. Ce taux, calculé à partir de la moyenne de l’inflation en glissement annuel des 12 mois de l’année, était de 171,2 % en 2022.

La hausse du taux d’inflation moyen s’explique par la majoration, entre autres, des prix des télécoms et de l’électricité, l’instabilité du taux de change dollar/livre et la dollarisation des prix dans les supermarchés.

En cette fin d’année, le constat est clair : 2023 n’était ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. Le Liban entame bientôt son quinzième mois de vacance présidentielle, les députés ayant échoué à élire un successeur à Michel Aoun. La livre libanaise a connu de nouveaux plongeons historiques face au dollar. L’enquête sur la double explosion meurtrière au port de...

commentaires (2)

26 % des ménages ont affirmé que leurs enfants n’étaient pas scolarisés !!!! Nos mammifères qui sévissent en politique au Liban ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actes en bloquant toute amélioration de la vie quotidienne, nous assistons là à la perte totale d'une génération, bien entendu leurs progénitures n'étant pas concernés..

C…

09 h 54, le 01 janvier 2024

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Commentaires (2)

  • 26 % des ménages ont affirmé que leurs enfants n’étaient pas scolarisés !!!! Nos mammifères qui sévissent en politique au Liban ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actes en bloquant toute amélioration de la vie quotidienne, nous assistons là à la perte totale d'une génération, bien entendu leurs progénitures n'étant pas concernés..

    C…

    09 h 54, le 01 janvier 2024

  • Avant d’élire un président de la république, reformez d’abord l’ensemble des élections à savoir en priorité une élection législative, une élection de présidence du conseil, enfin une élection présidentielle. Et surtout pas de défaut de quorum à la quatrième assemblée pour élire le président, une majorité simple suffira.

    Mohamed Melhem

    06 h 58, le 31 décembre 2023

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