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Politique - Focus

Mikati-Slim : retour à la case tensions

Le ministre de la Défense s’en prend dans la presse au chef du gouvernement sortant au lendemain de leur réconciliation scellée jeudi.

Mikati-Slim : retour à la case tensions

Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, menant un entretien téléphonique dans son bureau à Beyrouth, le 30 octobre 2023. Joseph Eid/AFP

La réconciliation a fait long feu. Entre le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati et le ministre sortant de la Défense Maurice Slim, la tension règne de nouveau. Et pourtant, les deux hommes s’étaient réunis jeudi pour la première fois après des mois de gel sur fond de désaccord sur l’affaire de la prorogation du chef de l’armée à la faveur d’une médiation du ministre sortant de la Culture Mohammad Mortada. Théoriquement, le processus devait paver la voie à la nomination d’un chef d’état-major, numéro deux de l’institution militaire, une option à laquelle M. Slim – et derrière lui le Courant patriotique libre – est hostile. Sauf que les compteurs semblent être remis à zéro, et le poste ne sera pas rempli avant 2024. Un temps mort qui devrait être mis à profit pour tenter, une nouvelle fois, de combler le fossé entre MM. Mikati et Slim.

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Il a suffi que Maurice Slim s’exprime dans les médias au sujet de son entretien avec M. Mikati, critiquant la manière dont le Grand Sérail a présenté cette entrevue « tenue à la demande du ministre de la Culture », pour que l’on revienne à la case départ. Dans un premier communiqué, la présidence du gouvernement avait indiqué jeudi que le ministre sortant de la Défense se serait dit « désolé » à la suite du « malentendu » survenu récemment, dans une allusion à un virulent échange verbal entre les deux hommes, en marge d’une réunion ministérielle informelle, en octobre dernier. Selon le communiqué, M. Slim aurait réitéré son respect pour le Premier ministre sortant et le prestige de son poste. Les discussions auraient également porté sur la situation au Liban-Sud et l’importance de réglementer l’action de l’institution militaire conformément aux lois en vigueur. « Après la parution du communiqué (publié par la présidence du Conseil à l’issue de la réunion), j’ai appelé le conseiller (de M. Mikati) pour lui dire qu’il était honteux de dire que Mohammad Mortada m’a emmené (au Grand Sérail) comme si j’étais un enfant », a déclaré M. Slim dans des propos publiés vendredi par le quotidien al-Joumhouriya. La présidence du Conseil a, par la suite, distribué un nouveau communiqué dans lequel cette phrase ne figurait pas. « Ce n’est pas avec moi que le ministre de la Défense est venu au Sérail. Il est même arrivé avant moi », confie M. Mortada à L’Orient-Le Jour. « Je ne me suis pas excusé. J’ai demandé au conseiller du Premier ministre de lui dire qu’il a sapé notre accord et je lui ai demandé d’oublier mon adresse », a encore lancé Maurice Slim.

Mikati « choqué »
« Je suis vraiment choqué, a réagi M. Mikati, contacté par notre journal. D’autant que notre réunion s’est tenue dans une atmosphère positive. Et nous nous sommes entendus pour que M. Slim me soumette des candidatures aux postes vacants du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée) avant le 15 janvier ». Et de souligner que rien n’est à attendre avant la fin de la période des fêtes. « Pas de Conseil des ministres avant le 10 janvier », affirme-t-il.

À l’issue d’un entretien, vendredi, avec le patriarche maronite Béchara Raï, le Premier ministre sortant n’a pas manqué de tacler Maurice Slim. « Il semble que l’on a demandé au ministre de changer d’avis après l’entrevue, comme nous l’avons lu dans la presse. Je sais qui le lui a demandé », a-t-il ajouté, dans une allusion évidente au chef du CPL Gebran Bassil, hostile tant à la prorogation du mandat de Joseph Aoun qu’à la nomination de son adjoint. « Quel enfantillage ! » commente pour L’OLJ la vice-présidente du CPL pour les affaires politiques Martine Najm Koteily. « Je ne suis pas au courant d’un contact effectué jeudi entre le directoire du parti et le ministre de la Défense », dit-elle, en réponse aux accusations implicites de M. Mikati. Elle tient toutefois à souligner que « le Premier ministre ne peut pas contrevenir à la Constitution puis se réconcilier du jour au lendemain avec son ministre comme si de rien n’était ». Maurice Slim n’a pas répondu aux sollicitations de notre journal pour un commentaire.

De son côté, le ministre sortant de la Culture, mandaté par le gouvernement démissionnaire avec le feu vert du Hezbollah, pour mener la médiation entre MM. Mikati et Slim, a déjà entamé une nouvelle mission de bons offices. Il s’est dans ce cadre entretenu vendredi avec le Premier ministre sortant. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, il a sciemment tenu à mettre en lumière l’atmosphère « positive dans laquelle a eu lieu l’entretien de jeudi », réduisant la portée de la nouvelle polémique entre les deux hommes. « Ce qui s’est passé n’est qu’un nuage passager », a-t-il dit. 

La réconciliation a fait long feu. Entre le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati et le ministre sortant de la Défense Maurice Slim, la tension règne de nouveau. Et pourtant, les deux hommes s’étaient réunis jeudi pour la première fois après des mois de gel sur fond de désaccord sur l’affaire de la prorogation du chef de l’armée à la faveur d’une médiation du ministre...

commentaires (4)

Comme par hasard, le Slim n’ose pas s’attaquer à son ami qui l’a traîné pour assister à cette réunion, le ministre de la culture, alors il se déchaîne sur le PM sortant, sachant qu’il n’a pas de parti fort derrière lui. Mikati joue au pacificateur et c’est un rôle qui a ses avantages mais surtout ses inconvénients avec des vendus qui se sentent forts grâce à leur alliance avec les usurpateurs de leur pays, et du coup se croient tout permis pour soutirer des avantages et faire parler d’eux pour exister. Ce bras de fer enclenché par leur leader n’augure rien de bon pour eux. Ils sont cuits.

Sissi zayyat

11 h 53, le 23 décembre 2023

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Commentaires (4)

  • Comme par hasard, le Slim n’ose pas s’attaquer à son ami qui l’a traîné pour assister à cette réunion, le ministre de la culture, alors il se déchaîne sur le PM sortant, sachant qu’il n’a pas de parti fort derrière lui. Mikati joue au pacificateur et c’est un rôle qui a ses avantages mais surtout ses inconvénients avec des vendus qui se sentent forts grâce à leur alliance avec les usurpateurs de leur pays, et du coup se croient tout permis pour soutirer des avantages et faire parler d’eux pour exister. Ce bras de fer enclenché par leur leader n’augure rien de bon pour eux. Ils sont cuits.

    Sissi zayyat

    11 h 53, le 23 décembre 2023

  • On dirait des bébés dans une cour de récréation. Pas étonnant de voir où en est le pays avec des hommes politiques de ce niveau.

    K1000

    11 h 53, le 23 décembre 2023

  • - LE LONG ET L,HOMME DU COURT. - L,UN FORME PAR LE PERCHE, - L,AUTRE AUX ORDRES SANS RECOURT, - SANS FATIGUE ONT CHEVAUCHE, - TOUS LES POSSIBLES TERRAINS. - POUR SE RETROUVER SANS FREINS. - LE CASSE-TETE EST NICHE, - D,UNE PART CHEZ LE BEAU-FILS, - DE L,AUTRE CHEZ LE FAUCHE, - ET SE RETORDENT LES FILS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 03, le 23 décembre 2023

  • Partout où ils passent, il n'y a que mort et désolation.

    Jules Lola

    09 h 39, le 23 décembre 2023

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