Des élus de la banlieue-sud refusent de recevoir les ordures de 3 cazas du Mont-Liban à partir du 1er janvier

La Fédération des municipalités de la banlieue-sud de Beyrouth refusera de recevoir les déchets des cazas du Chouf, de Aley et de Baabda à partir du 1er janvier 2024, du fait de la saturation prochaine de la décharge de Costa Brava à Choueifate, a annoncé jeudi son président, Mohammad Dergham, lors d’une conférence de presse en son bureau.

M. Dergham a expliqué que l’incapacité de Costa Brava à recevoir une trop grande quantité de déchets quotidiennement -quelque 1 750 tonnes alors qu’elle n’est conçue que pour 1 000 tonnes, selon lui- fait craindre un « nouveau tsunami » d’ordures dans les rues de la banlieue-sud, si les déchets de tous ces cazas continuent d’y être déversés. Il propose donc que la décharge soit dorénavant limitée à la banlieue-sud et à Choueifate.

La décharge de Costa Brava se trouve dans le périmètre de la municipalité de Choueifate, au sud de Beyrouth, dont le vice-président était présent à la conférence de presse. C’est l’une des deux décharges officielles créées en 2016 pour mettre fin à la crise des déchets, qui a éclaté en 2015 avec la fermeture de la décharge de Naamé, plus au sud. Elle a déjà été agrandie une fois en 2018, ayant été précocément saturée – elle devait durer cinq ans. L’autre décharge au nord de Beyrouth, celle de Bourj Hammoud-Jdeidé, a elle aussi été agrandie en 2021.

Si les cazas du Chouf, Aley et Baabda ne peuvent plus envoyer leurs ordures à Costa Brava, cela signifie qu’une nouvelle crise des déchets se profile à l’horizon, parce qu’aucune alternative n’est prévue pour le moment.

Lors de la conférence de presse, les élus de la banlieue-sud ont demandé aux autorités d’assumer leurs responsabilités, d’assurer des alternatives pour les autres cazas, et de mettre en application la feuille de route du ministère pour la gestion des déchets, qui prévoit des solutions à plus long terme. Ils ont également demandé que soit réactivé le centre de tri de Amroussié, censé desservir cette décharge, et qui est à l'arrêt depuis des années.

Ce n’est pas la première fois que la Fédération des municipalités de la banlieue-sud menace de fermer la route aux déchets de certains cazas, sachant que la décharge est supposée être gérée par un entrepreneur ayant un contrat avec le gouvernement, et non par les municipalités. Des interventions politiques mettent généralement fin à ce genre de crises ponctuelles, mais le secteur des déchets ne pourra pas éternellement échapper à l’explosion avec la saturation des décharges principales.