Le patriarche maronite Béchara Raï a salué dimanche la « bonne volonté » des députés qui viennent de proroger d'un an le mandat du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, permettant ainsi au Liban d'éviter un nouveau vide à la tête des institutions alors que la présidence de la République est vacante depuis plus d'un an.
Au cours de son homélie dominicale à Bkerké, Mgr Raï a remercié « ceux qui ont permis au Liban d'éviter le danger d'une crise politique et sécuritaire, grâce à la décision prise par le Parlement de prolonger d'un an le mandat du commandant de l'armée et des chefs des services de sécurité ». « La bonne volonté, qui a pris le dessus sur les intérêts personnels, a pris en compte l'intérêt national », a affirmé le chef de l'Eglise maronite. Le mufti de la République Abdellatif Deriane a lui aussi salué la loi adoptée par le Parlement en faveur de laquelle le patron de la troupe et tous les chefs sécuritaires, dont le directeur des Forces de sécurité intérieures Imad Osman (sunnite), ont vu leur mandat prorogés d'un an. « La décision de la Chambre est un exploit et un besoin national face aux menaces qui guettent le pays », a estimé la plus haute autorité religieuse sunnite. Le patriarche Raï a en outre abordé la crise présidentielle alors que le pays est sans chef d'État depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun. « Nous prions également pour que la bonne volonté des membres du Parlement se poursuive, afin qu'ils réalisent qu'il ne peut pas y avoir d'État sans président... La Chambre devrait se réunir rapidement et élire un président, car sans l'autorité de ce dernier, il n'y a pas d'institutions constitutionnelles », a poursuivi Mgr Raï. Et de lancer : « Que les parlementaires de la nation réalisent que le chaos politique, la violation de la Constitution, les conflits internes et les dissensions aux dépens de l’État et des citoyens ne peuvent être résolus qu'à travers l'existence d'un chef d'Etat compétent, intègre et non corrompu qui met l'intérêt national au-dessus de toute autre considération ».Selon la Constitution, le Parlement ne devrait se réunir qu'en collège électoral pour choisir un nouveau président. Sauf que le chef du Législatif, Nabih Berry, a déjà convoqué la Chambre à plusieurs reprises et légiféré sur des questions qualifiées d'urgentes, selon la « législation de nécessité », un concept qu'il a lui-même mis en place et qui est dénoncé par de nombreux juristes et politiciens comme étant contraire à la Constitution. Douze sessions parlementaires ont été consacrées à l'élection d'un président de la République depuis septembre 2022, mais elles ont toutes échoué, faute de consensus politique.
commentaires (3)
On se sent obligé de féliciter les collaborateurs d’avoir enfin fait leur devoir de sauver le pays? Comme quoi leur plan fonctionne à merveille. Ils privent les libanais de leurs droits les plus essentiels pour lesquels ils payent leurs impôts comme, l’accès à leur argent volé par leurs soins l’eau ou l’électricité, et lorsqu’ils daignent leur accorder quelques heures d’électricité ou une heure à l’accès à l’eau puis quelques dollars par mois, ils se sentent obligés de les remercier de leur générosité et leur bonne volonté. Il faut les déloger à coup de pieds, c’est tout ce qu’ils méritent
Sissi zayyat
12 h 05, le 18 décembre 2023