Yohann Abdelnour et Nour Haïdar, un duo de talent primé au ITFS

Nour Haïdar, titulaire d’un master en illustration et bande dessinée, et Yohann Abdelnour, qui a obtenu en juillet dernier son master en animation, sont deux jeunes talents formés à l’Académie libanaise des beaux-arts – Université de Balamand, qui se sont distingués lors de la 30e édition du célèbre Festival de films d’animation de Stuttgart (ITFS). En concourant dans la catégorie « Crazy Horse Session – 48h Animation Jam », ces deux artistes ont constitué l’une des sept équipes finalistes ayant été retenues en avril dernier pour relever un défi de taille : créer, en 48 heures en ligne, un court-métrage d’animation. Tout comme douze autres jeunes illustrateurs et animateurs âgés de moins de trente ans en provenance d’Inde, d’Allemagne, de Suisse, de Hollande et d’Espagne, le duo a redoublé d’efforts pour créer en direct un film animé, dont la durée est comprise entre 30 secondes et 2 minutes, tournant autour du personnage de Trixi, la mascotte du festival. Ce défi technique et artistique a été relevé avec brio, puisque les jeunes Libanais ont remporté le premier prix pour leur court-métrage animé d’une minute et 15 secondes baptisé What’s Next ?

Affiche du court-métrage « What’s Next » de Nour Haïdar et Yohann Abdelnour.

Une compétition particulière

C’est à partir du Liban, et plus précisément de leur campus universitaire, que le duo a pu prendre part en direct à cette compétition internationale unique en son genre pendant 48 heures intenses. « Le thème nous a été annoncé en ligne, et nous avons commencé par mettre en commun nos idées avant de décider du concept final et de répartir les tâches à exécuter », précise Nour Haïdar, qui indique qu’à l’occasion du 30e anniversaire de l’ITFS, les animations produites devaient retracer le parcours évolutif de la mascotte Trixi. Le premier jour, les jeunes artistes se sont concentrés sur la création des personnages et du storyboard, ils ont également constitué un brouillon de leur film d’animation. « Le second jour a été bien plus intense et principalement consacré à l’exécution des scènes restantes, qui constituaient près de 70 % du court-métrage, avec le son. Nous avons travaillé sans interruption pour respecter les délais. Nous n’avons pas dormi ce jour-là, et cela a porté ses fruits car nous avons eu le temps d’apporter les dernières modifications à notre travail », raconte Yohann Abdelnour. Les deux collègues ont donc réussi, à force de détermination, à utiliser intelligemment le temps dont ils disposaient. Le jury, formé d’experts en animation, a particulièrement aimé le style expérimental du film qui permet de rendre compte des métamorphoses de Trixi et le sens du détail de ses réalisateurs qui ont exprimé, image par image, l’étendue de leur talent et de leur créativité.

Une expérience à renouveler

Fiers que leur film ait été projeté au cours de la 30e édition de l’ITFS, Nour Haïdar et Yohann Abdelnour se réjouissent de pouvoir faire partie du jury de la compétition « Crazy Horse Session – 48h Animation Jam » en 2024. Ils attendent impatiemment de pouvoir s’envoler pour l’Allemagne dans quelques mois afin de participer à cette prochaine édition de l’ITFS, qui se déroulera à Stuttgart du 23 au 28 avril 2024. Ce qu’ils retiennent surtout de cette expérience particulière, c’est qu’en travaillant pour la première fois ensemble, Nour en tant qu’illustratrice et Yohann en tant qu’animateur, ils ont pu constater très vite qu’il y a une certaine harmonie dans leur manière de créer. « Nous avons réussi à combiner nos styles, de manière cohérente, et à adopter un rythme de travail constant et efficace », affirme Nour. Yohann acquiesce et ajoute : « Cette compétition nous a fait découvrir le potentiel que nous pouvons avoir en travaillant en duo. Nous avons appris à partager nos compétences. Nous imaginons toutes les autres possibilités qui peuvent s’offrir à nous en développant sur la durée d’autres projets et en disposant de plus de moyens. » Le jeune homme poursuit actuellement un autre master à l’ALBA, ayant opté cette fois-ci pour l’illustration afin de parfaire sa formation. Nour, qui travaille en tant qu’illustratrice indépendante, passe quant à elle de nombreuses heures à apprendre de manière autonome l’animation. Les deux jeunes artistes comptent bien renouveler très bientôt leur collaboration et sont déterminés à créer une série de courts-métrages qui permettront de propulser l’animation au Liban vers de nouveaux sommets.