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Nos Lecteurs ont la Parole

Halima, Nabila, Jamila, Farha et moi !

La nuit s’étirait sur leurs terres écrasées, brûlées et massacrées. Réprimées, opprimées, tyrannisées, elles ont crié à la liberté sacrée. Parce qu’elles l’ont osé, elles furent prises au piège, arrachées à la vie et arrêtées. Leur destin se referma dans les fers de l’iniquité, de l’abus et de l’illégalité. Leurs vies, jadis tissées de rêves et d’espoirs, basculèrent dans le tourment, l’épouvante et le désarroi.

Le visage pâle, le dos courbé, l’âme brisée, les menottes serrées autour de leurs poignets, intimidées, bousculées, violentées, elles se retrouvèrent submergées, noyées, étouffées par des accusations de fil en aiguille tissées. Leurs cris de détresse se perdirent dans les méandres d’un lourd silence, étranglés par la cruauté de leurs geôliers. Les rues qu’elles avaient autrefois foulées criant la liberté semblaient dépeuplées, abandonnées, désertées.

Dans le noir de leur cachot, elles se noyèrent dans la frayeur, l’épouvante et la terreur. Leurs cœurs battaient au rythme d’une symphonie d’afflictions et d’appréhensions. Leurs âmes tourmentées gisaient dans la séquestration, la réclusion et l’isolation. Prisonnières, sans défense, retenues recluses dans un abîme sauvage, leurs yeux, autrefois empreints d’éclats de la liberté, baignèrent dans le néant et la captivité. Les murs froids témoignaient devant leurs regards, jadis passionnés, des cicatrices de celles qui les avaient précédées, d’autres exécutions, d’autres victimes et d’autres disparitions. Ils semblaient hurler des supplices, des souffrances et combien de désolations.

Halima, Nabila, Jamila, Farha, prisonnières de guerre, devenaient un jouet brisé entre des mains sans pitié. Leur chair meurtrie serait témoin des cicatrices de brutalités infligées, chaque balafre une note douloureuse qui viendrait marquer leur âme mortifiée. Ravageur, destructeur, dévastateur, le trou devint leur seul univers. Dans son obscurité suffocante, le temps s’étirait en un fil ténu, entrelaçant les jours et les nuits dans un interminable chapelet de souffrance. Elles perdirent vite la notion du temps, chaque minute semblait une perpétuité, chaque heure une éternité.

Dans la solitude de leur cellule, insultées, indignées, offensées, elles continuèrent de rêver, de lever leurs prières vers l’Éternel pour une liberté qu’elles espéraient.

Même les visites leur furent prohibées. Il leur a fallu de la ténacité, de l’audace et de la témérité pour résister, sans parler, sans gémir et sans pleurer.

Et puis, un jour, le grincement métallique de la porte de leurs cellules s’ouvrit. Elles franchirent le seuil de l’emprisonnement, hésitantes, chancelantes, pour courir vers un monde dont elles avaient presque oublié la destinée. Dehors, chaque pas résonna comme une affirmation, une proclamation d’une vie retrouvée.

Sur le chemin de la liberté, elles frôlèrent une foule de visages familiers. Des yeux embués par des larmes retenues, des étreintes chargées d’une émotion trop longtemps contenue. Leurs yeux, autrefois éteints, s’illuminèrent à la vue des êtres chers qu’elles avaient crus à jamais perdus. Elles valsèrent au rythme d’une danse qui résonna comme un hymne à la vie. Leur joie teintée de mélancolie se dessina sur leurs visages endurcis et vieillis. Incrédules, elles craignirent que leur bonheur ne s’évanouisse comme une illusion, une chimère ou une aberration.

Elles sont dans les rues, mais celles-ci sont désormais des couloirs de ruines, les bâtiments un amas de débris. Écoles et hôpitaux, tout fut ravagé. Sous les décombres gisaient des milliers de martyrs… Les massacres avaient détruit leurs maisons, tué leurs familles, brûlé leurs mémoires. Il ne leur restait rien, un amas de cendres, de la poussière, des souvenirs que le vent se plaisait à balancer à son gré.

Perçant un silence lourd, des avions survolaient Gaza assombrie par la fumée. Des bombes étaient lâchées pour faire encore plus de morts et plus de blessés.

La guerre est toujours là, dans chaque débris éparpillé, dans chaque coin affligé. La cruauté, la férocité et l’atrocité régnaient en maîtresses sur Gaza brisée, anéantie, cassée. Leur libération ne fut qu’un mensonge. D’une minuscule et noire cellule à une grande et froide prison, l’horizon n’était que tombeau et caveau.

Épuisées, lasses, exténuées, elles s’agenouillèrent, embrassèrent leur terre brûlée et, les yeux vers le ciel levés, elles n’avaient qu’un hymne à chanter, celui de la liberté.

Alors, de toute leur voix, elles se mirent à chanter…

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

La nuit s’étirait sur leurs terres écrasées, brûlées et massacrées. Réprimées, opprimées, tyrannisées, elles ont crié à la liberté sacrée. Parce qu’elles l’ont osé, elles furent prises au piège, arrachées à la vie et arrêtées. Leur destin se referma dans les fers de l’iniquité, de l’abus et de l’illégalité. Leurs vies, jadis tissées de rêves et...

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Je n’ai pas bien compris c’est Hamas ou Israël ?

Eleni Caridopoulou

11 h 49, le 14 décembre 2023

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Commentaires (1)

  • Je n’ai pas bien compris c’est Hamas ou Israël ?

    Eleni Caridopoulou

    11 h 49, le 14 décembre 2023

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