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Société - Guerre Hamas-Israël

Au Liban-Sud, la peur de voir les bombardements reprendre, après la fin de la trêve à Gaza

Aucun exode ne s'est produit pour l'instant, selon divers témoignages d'habitants.

Au Liban-Sud, la peur de voir les bombardements reprendre, après la fin de la trêve à Gaza

Hussein Jaber, un villageois de Mhaibib au Liban-Sud, constate, le 28 novembre 2023, les dégâts dans sa maison touchée par un bombardement israélien. Photo Reuters/Aziz Taher

Avec l’effondrement, vendredi, de la trêve entre Israël et le Hamas, les bombardements israéliens ont repris de plus belle sur la bande de Gaza dès 7h du matin, après une accalmie de sept jours, fauchant la vie de dizaines de Palestiniens, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Toutefois, un calme précaire régnait pour l’instant sur le front du Liban-Sud, qui a été actif dès le 8 octobre, au lendemain des attaques du Hamas contre Israël, lorsque le Hezbollah avait bombardé le territoire de l'État hébreu.

Les habitants du Liban-Sud vivent dans la peur de se retrouver de nouveau coincés entre les bombardements israéliens et ceux du Hezbollah, et craignent surtout de voir leurs villages, leurs habitations et leurs proches touchés par les pilonnages.

« J'espérais que le calme dure »

« Les routes entre les localités sont quasiment vides », raconte Mohammad*, un habitant de Houla. « Depuis la fin de la trêve, les habitants sont extrêmement prudents et ne se déplacent qu’en cas de nécessité alors que, les jours précédents, l’activité était redevenue normale », dit-il.

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Dans cette localité, les conversations tournent toutes autour du conflit. « Chacun se demande si les affrontements reprendront (entre le Hezbollah et Israël) », confie-t-il. Le père de famille raconte avoir passé la semaine dans son village avec sa famille pendant l'arrêt des hostilités. « C’était calme et j’espérais que cela dure », observe-t-il. Mais aujourd’hui, depuis la fin de la trêve à Gaza, il ne cache pas sa peur pour les siens et a même décidé de repartir à Beyrouth chez des proches qui les ont hébergés dès le début du conflit. « Au village, le bruit des bombardements et des avions est si effrayant que nous n’en dormions pas », avoue-t-il.

Cela ne veut pas dire pour autant que les habitants de la zone frontalière ont pris le chemin de l’exode, mais plutôt qu’ils prennent leurs précautions et optent pour la prudence, qu’ils anticipent, taraudés par la peur.

 « La vie en paix n’a pas d’égal »

Fatmé, une mère de quatre enfants de Kfar Kila, espère de tout son cœur que la trêve sera reconduite. « La vie en paix n’a pas d’égal », résume-t-elle, évoquant la frayeur des bombardements, les bruits des avions, mais aussi les difficultés de l’exil chez des proches, loin de chez soi, avec un budget serré.

« Il semble que nous devrons nous résoudre à refaire nos valises pour repartir », se désole-t-elle, se disant « prête à plier bagage à la première bombe », pour protéger sa famille. Car le village a été la cible de bombardements intensifs depuis le début du conflit, faisant une victime, une femme âgée. Et elle ne voudrait pas qu’elle et les siens « reçoivent des bombes sur la tête ».

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Selon le président de la municipalité de Houla, Chakib Koteiche, si la population « a bien le droit d’avoir peur, une poignée seulement de familles ont quitté le village en prévision d’une reprise du conflit ». Il rappelle dans ce cadre que 130 maisons ont été endommagées par les derniers bombardements israéliens.

De son côté, le président de la municipalité de Naqoura, Abbas Awada, reconnaît que la « peur se propage ». Les habitants préfèrent toutefois attendre avant de quitter leurs maisons, car « ils n’ont plus les moyens de partir », après avoir dépensé les maigres économies qu’ils avaient amassées, les semaines précédentes.

Le conflit en cours a déjà fait plus d'une centaine de morts au Liban, en majorité des combattants du Hezbollah (86 selon nos chiffres, 80 selon Reuters), et au moins 13 civils tués, dont 3 journalistes libanais.

*Les personnes citées n'ont pas souhaité communiquer leurs noms de famille

Avec l’effondrement, vendredi, de la trêve entre Israël et le Hamas, les bombardements israéliens ont repris de plus belle sur la bande de Gaza dès 7h du matin, après une accalmie de sept jours, fauchant la vie de dizaines de Palestiniens, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Toutefois, un calme précaire régnait pour l’instant sur le front du Liban-Sud, qui a été...

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