Rechercher
Rechercher

Cirage et volutes de paix

Maintenant qu’Israéliens et Palestiniens se sont quelque peu calmés autour de Gaza, notre classe politique s’en est rapidement retournée à ses occupations pourries… et Jean-Yves Le Drian à ses moutons noirs favoris.

Le premier d’entre eux n’est pas le perdreau de l’année, et du haut de son extrait de naissance, bien plus de trois quarts de siècle le contemplent. Istiz Nabeuh est vissé sur son perchoir et enfile les émissaires étrangers désœuvrés. Parfaitement bilingue, il manie à merveille la langue arabe et la langue de bois. Pour le français, il a dû se contenter du langage des signes. Même placé sous la férule de ses copains barbus, eux-mêmes supplétifs des mollahs iraniens, le vieux déshérité savoure son rôle de patriarche politique et s’emploie à éloigner autant que faire se peut le calice de l’élection présidentielle. Pas fou, il n’est pas pressé de se voir affublé d’un énergumène qui lui donnera des instructions en lui faisant la gueule. Sa pratique désastreuse d’Orangina l’a passablement recuit.

Quant au second, il gaspille son essence dans des va-et-vient foireux entre le Grand Sérail et Aïn el-Tiné, muni de sa liste de réformes, que l’Ancêtre législatif rêverait d’utiliser pour caler un vieux buffet branlant. Glabre du haut, imberbe du bas, tiré à quatre épingles sur une carrure de chauffeur routier, Mikou n’est pas tout à fait le mannequin rêvé pour tirer le Liban du cirage, et encore moins jouer les fiers-à-bras face au parti poilu et à son patron flingueur. Lui, on le verrait plutôt attablé dans un resto-gastro postillonnant des combines financières face à des margoulins suiffeux, qui en revanche sont très peu comestibles.

Entre-temps, les prix flambent et le chômage s’accélère. Seule la croissance a pris le chemin inverse et plonge dans des profondeurs abyssales. On s’était dit un moment qu’on allait peut-être y trouver du gaz. Peau de balle ! En guise de boom économique, c’est plutôt le boum-boum israélo-barbu au Liban-Sud qu’il nous a fallu déguster. Alors, forcément, ça vocifère dans le landernau.

En vain. Les yeux sont toujours braqués sur Gaza où le médiateur qatari multiplie les sucreries réciproques de bonne volonté. Les Israéliens s’engagent à ronronner dans le calme pour un bout de temps, et les islamistes à bichonner leurs otages restants pour les rendre présentables. L’émirat promet dans la foulée d’inonder l’enclave de ses largesses. Une manne dont la population meurtrie ne verra sans doute pas même la couleur verte.

Avec quelques tours de manivelle de retard, l’Union européenne a trouvé moyen de se féliciter de cette première série de papotages indirects. Éternels angelots, ses grands pontes voient déjà Palestiniens et Israéliens, main dans la main, regarder ensemble dans la même direction. Ils ont raison : avec le Captagon qui pullule au Proche-Orient, Juifs et Arabes seront un jour suffisamment défoncés pour signer la paix.

gabynasr@lorientlejour.com

Maintenant qu’Israéliens et Palestiniens se sont quelque peu calmés autour de Gaza, notre classe politique s’en est rapidement retournée à ses occupations pourries… et Jean-Yves Le Drian à ses moutons noirs favoris. Le premier d’entre eux n’est pas le perdreau de l’année, et du haut de son extrait de naissance, bien plus de trois quarts de siècle le contemplent. Istiz Nabeuh...

commentaires (3)

Glaçante vérité que celle qui prévaut à Gaza. Un pays qui a été créé sur le dos d'une population qui ne demandait rien se voit occupé à tout détruire et raser dans le but évident de rendre ce territoire inhabitable pour de nombreuses années. Il est temps que les nations soi-disant démocratiques éprises des droits de l'Homme présentent à l'état criminel la note de la remise en état des espaces détruits. Ceci sans compter que es obus et autres matériels militaires utilisés leur sont offerts. L'aide américaine se divise en deux moitiés: L'une pour Israël et l'autre pour le reste du monde.

Joseph ADJADJ

11 h 36, le 06 décembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Glaçante vérité que celle qui prévaut à Gaza. Un pays qui a été créé sur le dos d'une population qui ne demandait rien se voit occupé à tout détruire et raser dans le but évident de rendre ce territoire inhabitable pour de nombreuses années. Il est temps que les nations soi-disant démocratiques éprises des droits de l'Homme présentent à l'état criminel la note de la remise en état des espaces détruits. Ceci sans compter que es obus et autres matériels militaires utilisés leur sont offerts. L'aide américaine se divise en deux moitiés: L'une pour Israël et l'autre pour le reste du monde.

    Joseph ADJADJ

    11 h 36, le 06 décembre 2023

  • Il fallait écrire non le "Dictionnaire amoureux du Liban", c’est déjà fait, mais "Le monde politique libanais pour les nuls". Comment des parrains piétinent tous les principes de la bonne gouvernance, avec l’étiquette de politiciens pour rester au pouvoir des années durant. À lire dans ce journal, il y a quarante ans jour pour jour, une lettre d’une enfant de mon pays écrire : "Et surtout ne les laissez pas avoir honte de leur propre pays". De la honte, j'en ai déjà eu...

    Nabil

    11 h 55, le 01 décembre 2023

  • "...sur une carrure de chauffeur routier", une annonce parue récemment dans la presse : Entreprise cherchant homme ou femme sachant décharger seul(e) un camion. De préférence, avoir une carrure de déménageur, en dix lettres.

    Nabil

    01 h 58, le 01 décembre 2023

Retour en haut