Yohann Abdelnour, en première année de master en illustration et titulaire d’un master en animation de l’ALBA, et Jana Kinj, en deuxième année de licence en animation 2D/3D, ont souhaité relever, avec Élio Sahyoun, Hassan Ali et Carlo Hamamy, étudiants en première année de master en animation 2D/3D, un défi de taille : donner vie, en 24 heures seulement, à un film d’animation de 30 secondes. Leur objectif : se surpasser en tentant une expérience inédite leur permettant de découvrir leurs capacités tout en représentant leur pays à l’international. Cette compétition, baptisée « California State University 24 HR Contest », a été créée par le professeur d’animation Aubry Mintz à Long Beach, en Californie, il y a 21 ans, et a rassemblé cette année 431 équipes concurrentes formées d’étudiants en provenance des quatre coins du monde. Si la compétition s’est tenue en ligne du 13 au 14 octobre, les résultats ont été annoncés le 20 du même mois. L’équipe formée de cinq étudiants de l’ALBA s’est distinguée en se plaçant en 2e position, avec le film court Onion Skins. « Ce qui nous a poussés à tenter cette expérience, c’est notre passion commune pour l’animation. De plus, l’industrie de l’animation, et en particulier l’animation 2D, est pratiquement inexistante au Liban. Participer à cette compétition et arriver à se distinguer des autres talents contribuent à mettre en lumière cet art dans notre propre pays », souligne Yohann Abdelnour. « Conscients qu’il s’agit d’un exercice difficile, nous étions déterminés à relever le défi tout comme d’autres étudiants issus d’écoles d’animation réputées comme l’Institut d’arts de Californie (CalArts). Bien que ces jeunes aient pu disposer dans leurs pays de davantage de moyens pour se former, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons souhaité nous surpasser lors de cette compétition exigeante », précise pour sa part Élio Sahyoun.
Une course contre la montre
Grâce à leur créativité débordante et à leur détermination, les cinq étudiants ont réussi à créer dans les locaux de leur université un film d’animation de 30 secondes. Celui-ci met en scène un ours en peluche et une licorne qui sortent de l’écran d’une télévision, lors de la projection d’une émission destinée aux enfants, et sèment le chaos dans une ville. « La consigne consistait à produire un film d’animation court, captivant, que tout le monde pourrait apprécier. Les membres du jury ont aimé regarder cette histoire simple par laquelle nous avons souhaité montrer que l’animation constitue un divertissement qui peut intéresser toutes les générations », note Hassan Ali. Les étudiants ont vécu intensément cette expérience qui leur a permis de s’aventurer en terre inconnue et de relever un véritable challenge artistique. Une fois la compétition lancée, le groupe a commencé par créer les éléments de l’histoire à raconter. « Jana et moi-même nous nous sommes chargés de dessiner les arrière-plans et de créer les personnages tandis qu’Élio, Hassan et Yohann ont travaillé sur l’animatique (le story board animé). Une fois celle-ci réalisée, nous avons modifié ce qui ne nous plaisait pas jusqu’à être satisfaits du résultat final », raconte Carlo Hamamy. « Bien que les tâches aient été réparties sur les membres du groupe, nous nous sommes entraidés constamment. La communication entre nous tous était indispensable, tout comme le fait de veiller à ne pas s’attarder sur l’exécution d’un travail et rester concentrés », souligne quant à elle Jana Kinj. Si cet exercice leur a permis d’apprendre à travailler sous pression et en équipe, il a également contribué à les rapprocher. Ces jeunes artistes se réjouissent d’avoir pu bénéficier, grâce au prix qu’ils ont remporté, de plusieurs abonnements pour pouvoir utiliser des logiciels d’animation et parfaire leur formation. « Nous considérons qu’il s’agit également d’une victoire pour le Liban dans le domaine de l’animation. Nous espérons que cela inspirera d’autres jeunes animateurs à donner le meilleur d’eux-mêmes et à ne pas perdre espoir même si, en cette période de crises, il est difficile de réaliser ses ambitions », confie Yohann Abdelnour. Cette distinction insuffle à ces cinq jeunes talents l’énergie nécessaire pour poursuivre leurs rêves artistiques malgré les défis auxquels ils devront sans doute faire face.
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