"Les règles d'affrontement à la frontière sud entre le Liban et Israël demeurent inchangées, mais il n'y a aucune garantie internationale qui puisse nous rassurer", a déclaré dimanche le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati, dans une interview télévisée à la chaîne turque TRT relayée par le Sérail sur X.
"Avec cette mentalité criminelle qu'a l'ennemi israélien, qui tue enfants, femmes et personnes âgées, qui force à l'émigration et à la destruction, quelles garanties peuvent être données ?", a-t-il poursuivi. Avant d'ajouter : "Nous ne voulons pas de guerre et nous réclamons la paix, mais en même temps nous voulons que personne ne profane le territoire libanais." Le Sérail conclut en indiquant que M. Mikati "souhaite éviter que le Liban ne rentre dans des batailles sanglantes".
(Photo YouTube/@TRTArabi)
Le président américain Joe Biden annonce qu'une otage américaine âgée de 4 ans a été libérée par le Hamas, rapporte Reuters. "Elle est libre et se trouve maintenant en Israël", ajoute-t-il.
M. Biden affirme s'attendre à ce que d'autres Américains soient également libérés par le Hamas, et que son objectif est de maintenir la trêve au-delà de la journée de demain. Il confirme qu'il s'entretiendra prochainement avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
(Photo REUTERS/Tom Brenner)
"On continue jusqu'à la fin, jusqu'à la victoire. Rien ne nous arrêtera", a déclaré dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cité par l'AFP, alors qu'il a effectué une visite dans le territoire palestinien pour la première fois depuis le début du conflit.
"Nous avons trois buts dans cette guerre : éliminer le Hamas, faire revenir tous les nôtres enlevés et faire en sorte que Gaza ne devienne pas à nouveau une menace pour Israël", a-t-il lancé à des militaires israéliens, selon une vidéo postée par son cabinet.
(Photo AFP/ISRAELI PRIME MINISTER OFFICE)
En image : Une femme palestinienne assise devant son appartement détruit dans la banlieue de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 novembre 2023. Photo Mahmud HAMS / AFP
Témoignages d'habitants du Liban-Sud
Aïn Ebel a vu partir environ 70 % de ses 4 000 habitants, selon son maire, Imad Lallous.
Les rues y sont particulièrement calmes ce dimanche. Seuls le son des cloches et le bruit des voitures se rendant à la messe dominicale se font entendre. Ce village chrétien n’a pas été directement visé par les frappes israéliennes. Pour autant, huit roquettes sont tombées sur la ville, probablement le résultat d’un raté de tir du Hezbollah, explique le maire à L'OLJ. « Les dernières semaines ont été très difficiles. Nous avons vu des roquettes toucher deux maisons. Les drones au-dessus de nous ne s'arrêtent jamais », ajoute-t-il.
«Ce fut horrible. Presque tout le monde est parti et je crains que si la guerre continue, les gens ne reviennent pas. Ceux qui sont restés sont des familles de personnes âgées. Ils n’ont pas les moyens d’aller à Beyrouth. D'autres familles ont perdu leurs revenus. C'est la saison de la récolte des olives et nous en avons perdu les deux tiers. Les gens n’ont donc pas d’argent pour acheter de la nourriture. »
Imad Lallous affirme toutefois qu'un plan d'urgence a été mis en place si la guerre continue : « Nous espérons obtenir davantage d’aide. Nous n’avons pas d’abris, alors nous tentons d’élaborer un plan pour utiliser certains sous-sols. »
Photo Olivia Le Poidevin
Témoignages d'habitants au Liban-Sud
À Aïn Ebel, les habitants évaluent et réparent les dégâts dus à des tirs de roquettes du Hezbollah qui ont dévié de leur trajectoire.
il y a quelques semaines, Wadih Diab était sorti de chez lui dix minutes avant qu’une roquette ne s’abatte sur sa maison. “Grâce à Dieu, quand la roquette est tombée, il n'y avait personne, on y a échappé belle”, confie cet habitant à notre journaliste Lyana Alameddine.
Wadih explique que six roquettes sont tombées chez lui, parmi lesquelles trois n'ont pas explosé. Ce week-end, il a réparé un des murs endommagés.
“C'est le Hezbollah... Qui d'autre fait la guerre ? Ou alors les factions palestiniennes, ou le mouvement Amal... Qui d'autre ? Ces roquettes provenaient du Liban,” assure-t-il.
Photo Olivia Le Poidevin
L'impression de nos envoyés spéciaux au Liban-Sud
Il semble qu’il y ait beaucoup plus de vie à Aïta el-Chaab que dans les autres villages du Liban-Sud parcourus ce matin par nos journalistes sur place. Quelques cafés ouvrent et quelques villageois se promènent dans leurs maisons. Certains sont encore en train de nettoyer les débris d'obus tombés sur le village ces dernières semaines. Il n’est pas encore certain que les personnes qui reviennent resteront. Tout le monde se demande quelle tournure prendra cette trêve.
Photo Olivia Le Poidevin
Témoignages d'habitants du Liban-Sud
À Aïta el-Chaab, près d’une maison où fleurissent des drapeaux du Hezbollah, trône un portrait de Youssef Karam Jaouad, un des combattants du parti chiite tués avant la trêve. Les habitants du village se sont rassemblés pour rendre hommage à cet homme de 27 ans qui était basé dans cette localité.
La famille du combattant est revenue à Aïta el-Chaab suite à la trêve. Les habitants disent qu’ils sont fiers du jeune homme. Le père, lui, assure qu’il est prêt à sacrifier ses autres fils pour la « résistance » du Hezbollah.
« C’est le chemin qu’il avait choisi », lance la mère du combattant, tout en serrant son portrait contre son cœur. « Il était aimé de tout le village. À chaque fois, (les habitants) avaient peur pour lui. Lui me disait que ce qu’il faisait était religieux. C’était un homme croyant. Il ne quittait pas son Coran », poursuit la mère.
La famille ne sait toujours pas si elle restera sur place après la trêve. « Nous suivrons les directives », a-t-elle indiqué.
Photo Olivia Le Poidevin
Témoignages d'habitants du Liban-Sud
Wafika et Hassan Jawad sont arrivés ce matin à Aïta el-Chaab mais ils ne comptent pas rester : leur maison a été touchée par une frappe.
Photo Olivia Le Poidevin
Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, a déclaré dimanche que l'échange de prisonniers entre le Hamas et Israël n'aurait pas eu lieu sans la « fermeté de la résistance », lors de la commémoration de l'assassinat du fils du chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohamad Raad, mercredi dernier lors d'une frappe israélienne.
Naïm Kassem a également affirmé que prévalait aujourd'hui "le temps de la résistance et des victoires, (et que) pendant ce temps, nous ne permettrons pas aux pays arrogants et à Israël de dicter les frontières et le chemin de notre liberté".
Photo envoyée par notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah
Témoignages d'habitants du Liban-Sud
Rosa Hassan Srour, 67 ans, résidente de Aïta el-Chaab, n’est pas partie durant les affrontements. « Nous ne quitterons pas nos terres. Je dis aux gens qui n’ont pas d’enfants de rester pour résister, pour préserver nos terres et nos maisons », confie-t-elle à L’OLJ.
Pour Rosa, cette guerre « signera la fin des sionistes ». Durant les affrontements, des « garçons du quartier » l’ont aidée à se procurer de la nourriture et des médicaments. « Parfois je leur préparais à manger, je leur ai fait de la « mloukhiyeh » », raconte-t-elle, alors qu'il n’y a presque plus de courant électrique dans sa maison.
Rosa passe son temps à nettoyer les dégâts laissés par les frappes israéliennes. Elle a même une boîte de gâteaux remplie d’éclats d’obus.
Mohammad, un petit garçon de 10 ans, est lui aussi resté au village. « Samidoun (on résiste). Je n’ai pas peur », assura-t-il.
Sur la route d'Aïta el-Chaab, les restes de ce qui semble être une maison, détruite par un missile. Au sol se trouvent des boîtes de conserve de thon. Les chassis des fenêtres sont brisés, leurs vitres ont éclaté.
Photo Olivia Le Poidevin
Un convoi transportant des otages israéliens libérés par le Hamas depuis la bande de Gaza arrive au centre médical Sheba à Ramat Gan, la nuit dernière, au second jour de la trêve entre Israël et le Hamas.
Photo Fadel SENNA/AFP
Des prisonniers palestiniens (en pulls gris) applaudis à Ramallah, en Cisjordanie occupée, par leurs proches et soutiens après avoir été libérés des prisons israéliennes en échange d'otages libérés la nuit dernière par le Hamas, au deuxième jour de la trêve entre l'État hébreu et l'organisation palestinienne.
Photo de Jaafar ASHTIYEH/AFP