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Culture - CONCERT

« Nous avons tous pleuré à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris »

« Nous avons tous pleuré à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris »

Le concert de sœur Marana Saad et de l’ensemble Philokalia à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, en ouverture de la saison d’automne des Musicales du Liban. Photo DR

Oui, nous avons tous pleuré en entendant le concert de sœur Marana Saad et de l’ensemble Philokalia à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, en ouverture de la saison d’automne des Musicales du Liban. Pleuré d’émotion et de joie musicale. « Tant de beauté dans un monde si cruel, c’est inimaginable », dit une dame en sortant son mouchoir. « Je crois que je vais revenir à la foi », renchérit un monsieur tout ému. « Quelle finesse, quel professionnalisme, ça mérite le Carnegie Hall », écrit le compositeur Wassim Soubra dans un message envoyé aux organisateurs. Et il est vrai que ce moment hautement musical et spirituel était tout simplement exceptionnel.


Entièrement consacré à la musique libanaise, le concert s’ouvre avec une première partie de pièces sacrées. Un savoureux mélange d’œuvres traditionnelles de la liturgie maronite (dont un superbe arrangement de Slutek Aman en syriaque par le père Fady Tawk), et de compositeurs libanais contemporains, jeu de miroirs réussi entre le passé et le présent. L’église est pleine à craquer. Les organisateurs, qui en sont à la cinquième édition du festival, n’ont jamais vu une telle affluence ni un auditoire aussi concentré.

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Pour commencer, le Kyrie Eleison de Ziad Rahbani (on avait oublié que le trublion était aussi et peut-être même surtout un grand compositeur de musique sacrée). Sœur Marana tient à préciser qu’il s’agit là d’une prière pour lutter contre la violence qui sévit en ce moment. S’enchaînent alors la suite des œuvres : Iyad Kanaan (Ma Ahhaba, Ya Maryamu, Pourquoi je t’aime Marie, Mon seul bonheur, Sabah Imoryo), pièces bouleversantes d’un compositeur qui connaît à fond la voix humaine et qui sait si bien la faire sonner. Vient ensuite sœur Marana Saad compositrice, dont le Abo dqusto en syriaque touche les tréfonds de l'âme et dont les paroles constituent le dernier texte dit par saint Charbel avant sa mort. Puis la Salutation angélique de Georges Baz, harmonisée par Boghos Gelalian ou quand deux géants de la composition libanaise mettent leurs talents au service de la beauté. Enfin Rannimi du père Youssef el-Khoury, qui déchaîne un tonnerre d’applaudissements.

Les voix sont belles, pures, angéliques. Elles s’élèvent sous la voûte de la cathédrale dont l’acoustique est célèbre. Les choristes sont également solistes à tour de rôle. L’excellence technique est au rendez-vous et sœur Marana dirige le chœur avec fermeté et sensibilité, présente pour chacun, galvanisante et en même temps légère comme un elfe. Fadi Khalil à l’orgue est un remarquable accompagnateur, discret sans jamais être effacé, celui dont l’écoute et la précision sont un soutien précieux pour les chanteurs.

Un concert entièrement consacré à la musique libanaise. Photo DR

Pour la deuxième partie, le changement d’atmosphère est total. Nous voici dans la joyeuse nostalgie des frères Rahbani. De superbes arrangements, par Edward Torikian, des grands standards tels que Hkini aan baladi ou Aa esmak ghanneyt, entre autres, font frémir de joie l’assistance qui jusqu’ici avait retenu son souffle (y compris les enfants venus nombreux et dont le silence attentif était très touchant). Le chœur interprète également Tallou hbabna de Zaki Nassif (qui avait constitué avec les Frères Rahbani, Toufic el-Bacha et Philémon Wehbé le célèbre Groupe des cinq dans les années 1960) et le concert se termine en apothéose avec Beyrouth sitt el-dunia, de Gamal Salamah, magnifique pièce en forme d’hommage à la ville qui a tant souffert mais qui, toujours et inlassablement, se relève avec panache. Ici, ce n’est plus l’orgue qui est aux côtés des chanteurs, mais le piano, avec Georges Daccache dont les habitués du festival connaissent l’extraordinaire talent d’accompagnateur, mais aussi de chambriste et de concertiste.

Véritable déclaration d’amour au Liban et à son patrimoine musical si riche et si varié, ce concert inoubliable restera certainement gravé dans la mémoire de ce ceux qui eurent la chance d’y assister.

Oui, nous avons tous pleuré en entendant le concert de sœur Marana Saad et de l’ensemble Philokalia à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, en ouverture de la saison d’automne des Musicales du Liban. Pleuré d’émotion et de joie musicale. « Tant de beauté dans un monde si cruel, c’est inimaginable », dit une dame en sortant son mouchoir. « Je crois que je vais revenir à la...

commentaires (6)

les chansons de Fairouz ont ete interdites a l'Universite Libanaise- Hadath par les tenebristes.

EL KHALIL ABDALLAH

12 h 15, le 14 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • les chansons de Fairouz ont ete interdites a l'Universite Libanaise- Hadath par les tenebristes.

    EL KHALIL ABDALLAH

    12 h 15, le 14 novembre 2023

  • Est il possible de voir et d'entendre ce concert sur YouTube ou sur 1 CD ? Merci de répondre..

    Ralda Azar

    11 h 55, le 14 novembre 2023

  • Peut on voir ce concert en vidéo sur You tube ou un CD à acheter Merci de nous le faire parvenir Dr Boustani Samir Angers

    samir boustani

    11 h 06, le 14 novembre 2023

  • Est ce qu'il y a une vidéo, même partielle, du concert ?

    Kaikati Paul

    07 h 18, le 14 novembre 2023

  • Bravo !

    Tochon Marc

    00 h 31, le 14 novembre 2023

  • Une nation éduquée et cultivée ne meurt jamais…

    Robert Moumdjian

    00 h 15, le 14 novembre 2023

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