Depuis que le porte-parole de Dieu a sorti sa binette à la télé pour expliquer aux Libanais suspendus à sa barbe qu’il se dégonflait, tout en frétillant de l’index avec force 8 sur l’échelle de Richter pour les besoins de l’équilibre, l’ensemble de la classe politique a interrompu sa sieste, émergeant brusquement de ses neurones assoupis. Plus un jour ne passe désormais sans qu’un vieux croûton à qui personne n’a rien demandé ne vienne nous livrer son analyse fine sur des sujets qui ne mangent pas de pain : c’est tantôt l’armada US venue sécuriser les ventes de gaz israélien à l’Europe, maintenant que l’État hébreu a sifflé en loucedé la part du Liban ; tantôt le mystère entourant le petit pique-nique au Liban d’Amos Hochstein (à vos souhaits !), dont on dit qu’il prépare un coup tordu avec les Iraniens et le Parti barbu ; ou encore la stratégie des houthis pour libérer la Palestine depuis les tréfonds du caillou yéménite.
L’appel du large, encore et toujours !
Maintenant que Benji a finalement opté pour la solution à 0 État en donnant du temps aux tanks à Gaza, les birbes déliquescents du pouvoir et leurs pendentifs s’emploient à ressusciter le serpentin milicien des années 70 du regretté roublard Arafat : lâcher des scories palestiniennes « incontrôlées » qui tirent dans tous les sens, se prendre une méchante dérouillée israélienne qui fauchera des civils, puis s’en aller chouiner pantalon baissé devant le Conseil de sécurité de l’ONU. La routine, quoi !
On n’oubliera pas bien sûr les réseaux asociaux, toujours prompts à s’enflammer et s’indigner pour n’importe quelle infox qui leur est jetée en pâture. Dieu qu’il est bon l’anonymat derrière un clavier, ça force le courage ! À partir de là, le panel des ahuris est large : il y a d’abord ceux qui n’ont rien à braire de la Palestine et des Palestiniens, et battent des mains en alignant les scores des morts et des blessés ; il y a aussi ceux qui font pareil, mais dans le sens contraire en tressant des lauriers aux assaillants des kibboutz, tout en passant la brosse à reluire sur le turban des mollahs iraniens ; enfin, entre les deux, l’interminable guirlande des fifty-fifty, moyens-moyeux, mi-pastèque, mi-melon. Ils ont les épaules larges et la veste ample. Ce qui, dans le premier cas, permet de changer de fusil et, dans le second, de retourner le tissu. Mais bon, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change de direction.
Dire qu’il y en avait qui glaglataient de trouille à la perspective de voir le Sayyed Barbu enfourcher son blanc destrier et monter à l’assaut de la Palestine. Depuis des dizaines d’années, les Hébreux ont dépensé des fortunes pour tailler des croupières dans nos infrastructures et concasser nos villes et villages. Maintenant que le génie de notre classe politique a fait son œuvre, il est pratiquement certain qu’ils ne bougeront pas le petit doigt alors que tout est déjà par terre. Alors autant laisser les Libanais achever le travail…
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (4)
- LE SARCASME FAIT BIEN RIRE. - LES ELEMENTS FONT PLEURER. - PLUS DE JOIE, PLUS DE SOURIRE. - LA BARBICHE FAIT CHIER. - LE LONG PERDIT SA MESURE. - ET L,IMBERBE EST SUR SOUDURE. - PAUVRES DE NOUS QUI SOUFFRONS, - TOUS CES NULS ET CES BOUFFONS.
LA LIBRE EXPRESSION. VERITES ! EQUITE !
19 h 53, le 10 novembre 2023