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Campus - ENTRETIEN

Avec une nouvelle chaire, l’USJ établit un pont culturel entre le Liban et l’Amérique latine

Une chaire Amérique latine vient d’être inaugurée à l’Université Saint-Joseph, avec comme titulaire Georgine Mallat, l’ancienne ambassadrice de Colombie au Liban.

Passionnée par le continent latino-américain, Georgine Mallat, ancienne ambassadrice de Colombie au Liban et juriste de formation diplômée de l’Université Saint-Joseph (USJ), auteure de plusieurs ouvrages en français et en espagnol, a joué un rôle-clé dans la création de la chaire Amérique latine (CHAL). Le recteur de l’USJ, le professeur Salim Daccache, lui a rendu un vibrant hommage en la remerciant « pour avoir osé imaginer ce beau projet », ainsi qu’aux membres de son conseil « pour avoir accepté d’y siéger et de le soutenir ». Georgine Mallat explique pour L’Orient-Le Jour l’importance et les objectifs de cette chaire, inaugurée le 24 octobre en présence de personnalités politiques, diplomatiques et culturelles.

Pourquoi le lancement de cette chaire d’Amérique latine en cette période si tourmentée ?

En cette période difficile et dramatique de la vie nationale libanaise et proche-orientale, le recteur de l’USJ, le professeur Salim Daccache s.j., a jugé approprié d’ajouter à l’éminente contribution de l’université, avec ses facultés, ses écoles, ses publications et ses chaires, une chaire Amérique latine (CHAL). Cette initiative ouvre la voie à une rencontre et un dialogue entre les sociétés libanaises et proche-orientales, d’une part, et les sociétés des pays de l’Amérique latine, d’autre part. Elle illustre que le Liban saura toujours relever les défis par l’éducation et la culture, et qu’il continuera à être en phase avec le monde. Malgré la période actuelle tourmentée, des institutions éminentes comme l’USJ relèvent les défis avec courage, persévérance et détermination pour garantir un avenir meilleur.

Quels sont les objectifs de la CHAL ?

Cet hémisphère significatif et singulier (Amérique latine) partage une caractéristique commune entre ses États, à savoir l’accueil de la plus grande diaspora libanaise et moyen-orientale. L’Amérique latine a accueilli cette diaspora en lui laissant la liberté de s’installer et de travailler selon ses choix. Cela suscite un intérêt considérable pour ce continent, malgré la distance qui nous sépare.La CHAL a donc été instituée dans le but de faire connaître les réalités des pays qui ont ainsi accueilli les Libanais depuis le XIXe siècle, de promouvoir leur profonde connaissance dans leurs différents aspects, géographique, politique, social, humain, économique, culturel et artistique. Ainsi, elle contribue à établir l’USJ en tant que cadre de référence pour la compréhension des réalités de chacun des pays de cet hémisphère.De plus, la chaire vise à œuvrer pour une meilleure intégration de la diaspora dans le contexte libanais. Elle incite par le biais de conférences et de rencontres à reconnaître à la diaspora des avantages et des droits, étant donné la richesse qu’elle représente pour le Liban sur les plans socio-économique et moral.

Pouvez-vous nous donner un aperçu des modalités de coopération et de collaboration avec les universités d’Amérique latine ?

L’USJ offre la chance à ses étudiants, enseignants et chercheurs d’effectuer des échanges internationaux dans le cadre des conventions bilatérales signées avec de nombreux partenaires à travers le monde. Établir et approfondir une coopération et une collaboration avec les universités de l’Amérique latine de la Congrégation des pères jésuites constitue, comme l’a bien mentionné le recteur dans son discours d’ouverture lors du lancement de la chaire, un objectif et une mission de la CHAL sur les plans institutionnel et académique. D’ailleurs, un accord existe déjà entre l’USJ et le groupe Coimbra, qui regroupe des universités brésiliennes, en vue d’une coopération entre ces universités et l’USJ. Le but de la CHAL sera alors de réaffirmer et de concrétiser davantage cette collaboration.

Qu’en est-il des contacts avec la diaspora libanaise du continent latino-américain ?

Le potentiel humain et culturel de la diaspora mérite d’être évalué à sa juste valeur. Pour cela, la CHAL vise à organiser des rencontres avec des personnalités de la diaspora afin de sensibiliser encore davantage le public libanais à ce patrimoine dans les pays de l’Amérique latine. À cette fin, nous avons déjà initié des contacts avec les ambassades du Liban dans les pays de l’Amérique latine, ainsi qu’avec des associations regroupant des Libanais dans cette région du monde, afin d’identifier les possibilités de coopération entre la chaire et les principaux interlocuteurs dans ces pays d’Amérique latine. De plus, ma fonction précédente en tant qu’ambassadrice de Colombie pendant plusieurs années ainsi que la publication de mon ouvrage La Esmeralda era azul aux éditions Uninorte en Colombie en 2022, qui raconte l’histoire d’un émigré libanais et qui a été distribué dans de nombreuses universités de ces pays d’Amérique latine, facilitent certains de ces contacts que je souhaite fructueux.

Quels sont vos projets à court terme pour faire connaître la chaire auprès des universitaires et du grand public ?

Au nombre des projets de la CHAL, la rencontre avec les universitaires et le grand public représente un enjeu majeur. C’est pourquoi, à titre indicatif, nous pouvons déjà énumérer quelques projets, comme une exposition sur la littérature de l’émigration, mettant en avant sa créativité et les différentes étapes de son développement, qui sera organisée dans le cadre de l’USJ ; l’invitation de personnalités d’origine libanaise des pays d’Amérique latine pour donner des conférences et partager leurs témoignages ; l’établissement d’une coopération avec les ambassades des pays d’Amérique latine, en vue de l’organisation d’activités à l’USJ, et la création d’une collaboration entre l’Institut des hautes études de l’Amérique latine à Paris et la chaire.

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