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Nos Lecteurs ont la Parole

Le temps, un facteur intrigant

Nous considérons le temps comme notre ennemi. Ne voit-on pas en lui comme le plus cruel adversaire. ? N’est-ce pas le temps qui ternit l’éclat des yeux, qui ôte au corps sa grâce et sa souplesse ?

Ne préférerait-on pas être accusé d’un scandale plutôt que de s’entendre reprocher de vieillir ? Ne livre-t-on pas contre le temps un combat de tous les instants qui se termine infailliblement par sa défaite ?

Quelle folie ! Le temps n’est pas notre ennemi, mais notre ami. C’est le médecin qui sait apaiser nos souffrances, le sage dont la philosophie nous soutient, le magicien qui soulage nos épaules de leur fardeau écrasant et aplanit pour nous les pénibles aspérités du chemin.

Le temps est plus bienveillant qu’on ne le pense. Il se présente souvent comme un allié plutôt que comme un adversaire, à condition qu’on veuille bien l’envisager avec l’esprit qui convient. Si le temps ravit l’éphémère beauté de la jeunesse, il confère, à la place, un charme qui aura raison des années.

Le temps est un sculpteur qui adoucit et harmonise les traits. Il corrige les lignes. Ce qui était mollesse devient grâce et abondance. Ce qui était lourdeur se transforme en majesté.

Le temps a la faculté d’apporter une solution aux problèmes. Il nous manque d’avoir assez d’intelligence pour savoir nous reposer sur lui. N’avons-nous pas tous des difficultés que nous ne parvenons pas à résoudre ?

Nous passons des nuits blanches à nous faire du mauvais sang et à nous demander quel parti prendre si telle ou telle circonstance vient à se présenter. Mais que faire ? Savons-nous ce que cache le voile de l’avenir ? Combien d’inquiétudes, combien de nuits sans sommeil nous pourrions nous épargner si seulement nous acceptions de remettre au temps le soin de régler les questions qui nous angoissent ? Quand l’heure vient, nous constatons que le temps a tracé une voie : il n’y a qu’une décision à prendre et nous la prenons.

Le temps peut procurer de la force. Parfois, devant certaines situations, nous restons profondément malades de dégoût. Les tâches que nous avons à accomplir nous semblent tellement lourdes que nous ne pouvons pas les mener à bien. Notre courage s’épuise. Alors, le temps commence mystérieusement son œuvre. Il nous fait voir peu à peu sous une forme moins dure les réalités de notre existence et nous donne la force de supporter les fardeaux qui nous ont été imposés. Il nous insuffle un nouvel espoir et un nouveau courage qui nous per-mettent de poursuivre la lutte.

Le temps apporte un don précieux : « l’oubli ». Dans notre souvenir, nos plus cruelles épreuves se transforment en épisodes piquants, nos erreurs en bévues dont il vaut mieux rire que pleurer. Il peut dépouiller les vieilles inimitiés de toute haine, les vieilles haines de toute amertume. Il nous fait oublier ceux qui nous ont lésés, trahis, et contre lesquels s’était accumulée notre colère. Nous espérions bien être vengés un jour. Mais le temps nous apprend combien il est insensé d’aigrir sa vie avec des rancœurs, et ainsi, nos ennemis disparaissent peu à peu du tableau.

Puis, surtout, le temps nous apporte la consolation. Quand nous perdons un être cher, nous avons l’impression que, pour nous, le Soleil s’est couché à tout jamais et que la terre sera plongée dorénavant dans les ténèbres. Rien ne peut rien pour nous. Sauf lui, le temps. Car la miséricorde divine a voulu que notre plaie guérisse, que la douleur devienne moins vive si lentement et si insidieusement que nous ne nous en rendons même pas compte. Peu à peu, le temps nous fournit de nouveaux sujets d’intérêt, de nouvelles sources de joie, de nouveaux devoirs. Béni soit le temps qui guérit les blessures.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Nous considérons le temps comme notre ennemi. Ne voit-on pas en lui comme le plus cruel adversaire. ? N’est-ce pas le temps qui ternit l’éclat des yeux, qui ôte au corps sa grâce et sa souplesse ?Ne préférerait-on pas être accusé d’un scandale plutôt que de s’entendre reprocher de vieillir ? Ne livre-t-on pas contre le temps un combat de tous les instants qui se...

commentaires (1)

Votre temps s’expose comme un paysage qu’on observe dans le cadre d’une photo ou depuis un belvédère. Mais qu’on s’aventure dans ses méandres, et l’on ne découvre que les épines de ses chardons, ses araignées et parfois même, ses serpents. Si le temps pastellise l’image de l’individu qu’on est, sournois, il ne sème autour que le désastre d’un présent toujours plus sombre que le présent d’avant. Et ce qu'on récolte de cette semence n'est autre que la nostalgie - celle d’un passé où les portes des maisons étaient toujours ouvertes - et qu’on s‘accroche en vain à vouloir faire renaître.

Sary

21 h 24, le 08 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Votre temps s’expose comme un paysage qu’on observe dans le cadre d’une photo ou depuis un belvédère. Mais qu’on s’aventure dans ses méandres, et l’on ne découvre que les épines de ses chardons, ses araignées et parfois même, ses serpents. Si le temps pastellise l’image de l’individu qu’on est, sournois, il ne sème autour que le désastre d’un présent toujours plus sombre que le présent d’avant. Et ce qu'on récolte de cette semence n'est autre que la nostalgie - celle d’un passé où les portes des maisons étaient toujours ouvertes - et qu’on s‘accroche en vain à vouloir faire renaître.

    Sary

    21 h 24, le 08 novembre 2023

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