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Lifestyle - ÉCHAPPÉE BELLE

Visite intimiste de la chambre secrète de Michel-Ange

L’immense créateur de la chapelle Sixtine tient toujours la vedette à Florence où il s’impose également, aujourd’hui, comme le maître d’un art ouvragé dans l’ombre.

Visite intimiste de la chambre secrète de Michel-Ange

La chambre secrète de Michel-Ange et ses trésors cachés. Photo Francesco Fantani tirée du site officiel du musée Bargello

Une nouvelle muséale vient de faire sensation. Paola d’Agostino, à la tête de Bargello, un groupe d’importants musées de Florence, a en effet annoncé que « la chambre secrète de Michel-Ange serait ouverte au public ». Les visites débuteront le 15 novembre et se prolongeront jusqu’au mois de mars 2024.

Florence est la capitale des œuvres grandioses étalées au grand jour de cet immense artiste de la Renaissance italienne. Quid de ce lieu qui lui est associé et qui se trouve dans la sacristie d’une des chapelles des Médicis, devenues musées ? En fait, il s'agit là d’une découverte à la fois historique et esthétique datant d’une cinquantaine d’années et qui vient d’être révélée. Selon le site italien du groupe Bargello, en 1975, Paolo Dal Poggetto, alors directeur du musée des Chapelles Médicis de Florence, voulant créer une nouvelle sortie pour les visiteurs, a découvert une trappe. Cachée sous une armoire de vêtements, elle menait à une pièce oubliée autrefois utilisée pour stocker du charbon. En démolissant les murs en plâtre de la pièce, il tombe sur un spectacle époustouflant : les murs de cette pièce étaient couverts de dizaines de dessins au fusain et à la craie. M. Dal Poggetto était convaincu que Michel-Ange était l'artiste derrière ces œuvres. Après de longs débats avec des spécialistes, il s’est avéré que ces œuvres avaient effectivement été dessinées par le grand maître.

Détails des dessins retrouvés sur les murs de la chambre secrète de Michel-Ange. Photo Francesco Fantani tirée du site officiel du musée Bargello

Un refuge contre la colère des Médicis

La chambre de 10 m x 3 m était restée en état jusqu’à aujourd’hui, quand il a été décidé de l’ouvrir au grand public qui y sera accueilli par petits groupes. Uniquement quatre visiteurs à la fois pourront descendre l'escalier étroit menant à la pièce, éclairée par des LED, et y passer 15 courtes minutes, avec un plafond hebdomadaire de 100 visiteurs. Entre les visites, la pièce restera dans l'obscurité pour protéger les dessins de la lumière. « Dès que vous entrez dans ce lieu, vous êtes tout simplement sans voix », a déclaré Paola d'Agostino.

Reste à savoir ce que faisait là le créateur de la chapelle Sixtine ?  Il aurait vécu dans cette pièce un terrible épisode de son existence. À l'origine de la découverte de ce trésor, Paolo Dal Poggetto en avait conclu que l'artiste s'y était caché pendant environ deux mois en 1530, pour fuir la famille des Médicis. Car, lors d'une insurrection populaire qui avait contraint les souverains Médicis à s'exiler de Florence en 1527, Michel-Ange avait trahi la famille en se rangeant du côté des Florentins qui s'opposaient à leur règne. Bien que ses précédents travaux aient été le fruit de leur mécénat, au moment de leur retour au pouvoir, la vie de l'artiste, alors âgé de 55 ans, s'en est trouvée gravement menacée. « Naturellement, Michel-Ange avait peur, » précise Monica Bietti, actuelle directrice du musée des Chapelles Médicis. « Il a donc jugé plus prudent de rester dans cette chambre », ajoute-t-elle. Selon elle, le maître aurait passé ces semaines de captivité à faire l'inventaire de sa vie et de son art. Dans cette chambre, ses dessins illustrent des références aux œuvres qu'il avait l'intention de finir ainsi que des chefs-d'œuvre qu'il avait parachevés quelques années plus tôt, notamment un détail de la statue de David (achevée en 1504) et des personnages de la chapelle Sixtine (inaugurée en 1512). « C'était un génie, affirme-t-elle, animé par son intarissable créativité. Que pouvait-il faire là-bas à part dessiner ? »

Des murs remplis de ses croquis

Parmi les croquis que Michel-Ange avait tracés sur les murs, figurent des nus, des visages et des études de diverses parties du corps. Un nu près de l'entrée de la pièce montre un visage de profil regardant vers l'avant, ce qui, selon certains experts, évoque la Résurrection du Christ qu’il avait signée. Une autre esquisse de jambes semble ressembler à une sculpture de l'artiste placée sur un tombeau de la chapelle. Les experts ont également suggéré que d'autres dessins présentent des similitudes avec un personnage de ses créations, notamment, La Chute de Phaéton et même avec le bras de sa célèbre statue David.

Pour sa part, William Wallace, expert de l'œuvre de Michel-Ange à l'Université Washington de Saint-Louis, pense également que l'artiste était un homme bien trop important pour se retrouver uniquement cloîtré dans une chambre, située en sous-sol, sans pratiquer son art. « Quel qu’en soit son contexte, cette découverte est des plus importantes. Et se trouver dans cette pièce est fascinant. Vous vous sentez privilégié. On se sent davantage lié à la méthode de travail d'un maître. Michel-Ange est un artiste qui avait d'infinies capacités. Il a vécu jusqu'à 89 ans et s'est amélioré jusqu'à son dernier souffle », conclut Monica Bietti.

Une nouvelle muséale vient de faire sensation. Paola d’Agostino, à la tête de Bargello, un groupe d’importants musées de Florence, a en effet annoncé que « la chambre secrète de Michel-Ange serait ouverte au public ». Les visites débuteront le 15 novembre et se prolongeront jusqu’au mois de mars 2024. Florence est la capitale des œuvres grandioses étalées au grand jour...

commentaires (1)

Wow..... tous ces génies! Aujourd’hui ,on a des terroristes et des victimes.

Marie Claude

07 h 56, le 08 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Wow..... tous ces génies! Aujourd’hui ,on a des terroristes et des victimes.

    Marie Claude

    07 h 56, le 08 novembre 2023

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