Si la récolte des factures dans le secteur privé semble être sur la bonne voie, la situation au niveau du secteur public et des réfugiés est plus compliquée. Voilà le message qu’ont fait passer mercredi le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, et le directeur général d'Électricité du Liban (EDL), Kamal Hayek, à l’issue d’une réunion du comité ministériel formé le 18 janvier, et dont l’objectif est de s’assurer de la bonne mise en œuvre du plan d’urgence, destiné à augmenter les heures d’approvisionnement en électricité fournies par EDL.
À la suite de cette réunion, le ministre a ainsi précisé que le comité « a approuvé l’application des nouveaux tarifs d’EDL, initialement prévus pour juillet, à partir (des factures) du mois de mai », ce qui réduira les frais fixes supportés par les consommateurs, indique un communiqué. « La marge des 20 % (en plus du taux Sayrafa appliqué pour calculer ces factures, ndlr) sera annulée, alors que le nouveau taux adopté sera fixé quotidiennement par la Banque du Liban (BDL) », a-t-il ajouté. Cette parité doit ensuite servir à convertir les sommes récupérées par EDL en dollars, afin de pouvoir importer son carburant et « parvenir à augmenter l’approvisionnement de 10 à 14 heures par jour », conformément à la deuxième phase du plan d’urgence.
Le ministre a aussi souligné les progrès enregistrés au niveau de la collecte des factures, alors que le taux de collecte moyen sur tout le territoire dépasse les 80 % et est supérieur à 90 % dans plusieurs régions. Il était également optimiste quant aux pertes techniques et non-techniques du réseau d’EDL qui s’avèrent « inférieures à ce qui était prévu dans le plan d’urgence ». Celles-ci se situent entre 20 et 30 % dans certaines régions et atteignent 35 % dans d’autres, selon lui.
Factures non-payées
M. Hayek a évoqué, de son coté, la possibilité d'émettre des factures en dollars et en livres libanaises, ce qui « nécessite des discussions supplémentaires ». Il a aussi indiqué que « le montant qui doit être payé par les institutions et les établissements publics, entre le 1er novembre (2022) et le 30 juin (2023), s’élève à environ 70 millions de dollars » et que des discussions sont en cours pour évaluer la façon dont le ministère des Finances pourrait assurer les fonds pour les institutions qui ne sont pas en mesure de payer, et qui représentent près de « 9 millions de dollars par mois ».
En parallèle, le directeur général d’EDL a indiqué que le Haut-commissariat des réfugiés (HCR) a refusé de régler les factures des réfugiés syriens au Liban comme cela était convenu dans le plan. EDL va alors commencer à émettre des factures pour les foyers qui en bénéficient. « Nous espérons que nos frères syriens seront coopératifs », a souhaité M. Hayek, pour « leur appliquer ce que nous appliquons aux Libanais ».
S’agissant des camps palestiniens, il a relevé l’incapacité de l'office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) de payer les factures d’électricité. « Nous avons demandé l’aide des services de sécurité et de l’armée (pour la collecte des paiements). La collecte à l’intérieur des camps devra être approuvée par les forces politiques car elle pourrait être reliée à la question de la naturalisation » de ces réfugiés, a-t-il conclu.
Fin septembre, la direction d’EDL avait adressé un « dernier rappel » aux administrations et institutions publiques leur demandant de régler leurs factures de courant électrique et menaçant de le couper à celles qui n’auraient pas régularisé leur situation avant le 24 octobre, ce qui n’a finalement pas eu lieu.
commentaires (6)
En d’autres termes seul le malheureux citoyen doit payer l’ensemble des non payés
Bersuder Jean-Louis
14 h 17, le 02 novembre 2023