Les factures d'EDL pourront être payées en cash en livres ou en dollars

Les factures d'Électricité du Liban (EDL) pourront être payées en cash, en dollars ou en livres libanaises, a annoncé mercredi le ministère de l'Énergie dans un communiqué.

Le ministère a indiqué avoir reçu une approbation du ministère de la Justice concernant cette mesure, qui devrait encore être validée par le Conseil d'administration du fournisseur public pour entrer en vigueur. EDL étudie actuellement cette démarche qui permettra de résoudre, selon lui, son manque de liquidités en dollars pour payer les commandes de carburants en devises fortes.

« Les citoyens pourront choisir la monnaie qui leur convient. Le taux de change adopté pour les factures est de 103.000LL/dollar (contre 89.000 LL/dollar sur le marché parallèle actuellement, ndlr), ce qui les poussera à payer en dollars pour économiser d'une part, et fournira à EDL les dollars dont il a besoin pour augmenter l'approvisionnement en courant », conclut le ministère.

Début septembre, un porte-parole d'EDL avait affirmé que le fournisseur public avait lancé une procédure pour demander la dollarisation de ses tarifs, une première pour le secteur public, parce que « la Banque du Liban n'acceptait pas de leur transférer leurs fonds en dollars ». « Nous avons besoin d'espèces pour pouvoir acheter du carburant et assurer la maintenance des infrastructures », avait-il expliqué.

Le gouverneur par intérim de la BDL, Wassim Manssouri, a déclaré, lors de sa prise de fonction à la tête de l'institution le 31 juillet, qu'il ne dépenserait plus de devises lui permettant de le faire, sans une loi adoptée par le Parlement.

Mardi, des manifestants ont protesté devant le siège d’EDL contre ce qu'ils jugent être des factures élevées pour un service public insuffisant. Actuellement, EDL ne parvient à fournir que quelques heures de courant par jour, alors que le Liban est englué dans une grave crise économique depuis 2019. Le fournisseur public fait face à des problèmes chroniques de production de courant depuis la fin de la guerre civile en 1990.