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Économie - Guerre Hamas-Israël

Pour l'IFI, l'économie libanaise est la plus exposée à la guerre qui fait rage à Gaza

L'organisation articule ses projections sur trois scénarios de base, selon que le conflit reste limité à Gaza, embrase la région ou débouche sur une certaine forme de paix. 

Pour l'IFI, l'économie libanaise est la plus exposée à la guerre qui fait rage à Gaza

De la fumée s'élève après des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, le 29 octobre 2023. Photo Menahem Kahana / AFP

L’Institut de la finance internationale (IFI ou IIF en anglais), une organisation regroupant plusieurs centaines de grandes banques dans le monde, a publié une étude mesurant l’impact de la guerre qui a éclaté entre le Hamas et Israël le 7 octobre sur la région, avec un focus sur le Liban, l’Égypte, la Jordanie, l’Iran et l’État hébreu.

Dirigé par l’économiste Garbis Iradian, le département qui a élaboré le rapport annonce d’entrée de jeu que ces « préoccupations économiques sont toutefois clairement secondaires » par rapport aux conséquences humanitaires du conflit et à l’imposant nombre de morts et de blessés qu’il a déjà provoqué. Ces projections, calculées avec une grille propre à l'IFI, sont évidemment susceptibles d'évoluer comme de ne pas se concrétiser. Elles se basent sur les données collectées jusqu’au 25 octobre.

L’IFI constate que :

• L’économie libanaise, déjà fragilisée par 4 ans de crise, implosera totalement en 2024 en cas de conflit étendu et prolongé avec un PIB qui pourrait s’effondrer de 30 % en 2024 ;

• Les pays du Golfe ne seront pas « significativement impactés » tant que les exportations d’hydrocarbures ne sont pas interrompues mais ils auront du mal à « faire plus de progrès » dans leur processus de rapprochement avec Israël (l'institut ne fournit pas de projections chiffrées) ;

• Les PIB israélien et iranien reculeront dans des proportions voisines en 2024 en cas de conflit étendu et prolongé.

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Le rapport publié propose trois scénarios de base. 

– Le premier part du postulat que les incursions terrestres de l’armée israélienne resteront limitées et se focaliseront sur des objectifs précis, comme récupérer des otages enlevés par le Hamas et cibler des commandants du mouvement palestinien. L’IFI anticipe des combats limités à la bande de Gaza mais qui pourraient durer et faire beaucoup de victimes.

– Le second table sur une offensive terrestre israélienne de grande échelle. L’IFI écarte la possibilité que l’armée israélienne, même épaulée, vienne rapidement à bout de combattants du Hamas déployés sur « 500 km de tunnels ». Elle souligne en outre le risque que le conflit dure alors au moins 6 mois et s’étende au Liban, ainsi que dans d’autres pays où l’influence de l’Iran est forte soit en Irak, en Syrie et au Yémen.

– Le troisième scénario est le plus optimiste et mise sur un cessez-le-feu et sur le déclenchement de négociations vers « une forme de paix ». L’IFI n’a pas publié de nouvelles projections pour ce troisième scénario, invitant donc le lecteur à se référer aux rapports élaborés avant le début de la guerre. Pour cette catégorie, l'institut se base sur les estimations retenues avant que la guerre n'éclate pour chaque pays.

Le Liban extrêmement exposé

L’IFI estime que les actions du Hezbollah exposent le Liban à une riposte israélienne, compte tenu de la « paralysie politique » qui règne au sein de la classe dirigeante, avec une vacance présidentielle qui dure depuis près d’un an, tandis que le gouvernement démissionnaire depuis mai 2022 est toujours en place. L’organisation anticipe cependant que l’économie libanaise ne s’en sortira pas indemne, même si le conflit reste limité à Gaza.

Avant que la guerre n'éclate, le PIB libanais devait afficher des hausses de respectivement 0,6 % en 2023 et 1,2 % en 2024. Les réserves de devises du pays, soit les dernières cartouches dont dispose la Banque du Liban pour mener sa politique monétaire, devaient terminer l’année 2023 et 2024 respectivement à 9 et 8 milliards de dollars.

Scénario 1 (conflit limité à Gaza) : le PIB libanais se contractera de 0,5 % en 2023 et de 4 % en 2024. Les réserves de devises tomberont à 8 milliards puis 6 milliards sur les mêmes périodes.

Scénario 2 (conflit élargi) : le PIB libanais reculera de 1 % à la fin de l’année et de 30 % en 2024. Il avait déjà reculé de plus de moitié depuis le début de la crise, pour osciller autour de 20 milliards de dollars. Les réserves atteindront 7 milliards de dollars en 2023, puis 3 milliards en 2024.

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Impact de diverses intensités sur les autres pays

A titre de comparaison, le PIB israélien devait croître de 3 % en 2023 et 2024. Il continuera d’augmenter à un niveau voisin en cas de conflit limité à Gaza (+2,3 % en 2023 et +2,8 % en 2024), mais décrochera nettement si le conflit se généralise (+1,5 % en 2023 et -5 %).

L’économie iranienne tiendra un peu moins le choc que celle de son ennemi juré. Le PIB iranien devait ainsi croître de respectivement 2,5 % et 3,1 % en 2023 et 2024. En cas de conflit limité à Gaza, il se maintiendrait en 2023 (+2,4 %), mais décrochera en 2024, tout en restant dans le vert (+1,3 %). En cas de conflit, il décrochera en 2023 (-4,2 %) et de façon encore plus nette en 2024 (-6 %).

L’impact du conflit pourrait être un peu moins prononcé sur les économies égyptiennes et jordaniennes.

Le PIB jordanien se contractera au pire de 1 % en 2024, en cas de conflit étendu et généralisé. Il affichait des taux de croissance de 2,8 % et de 2,5 % en 2023 et 2024 avant la guerre.

Le PIB égyptien continuera de croître en 2023 et 2024, même marginalement et peu importe les scénarios. Le taux de croissance le plus faible sera de 0,5 % en 2023, en cas de conflit généralisé, alors qu’avant le début de la guerre, l’IFI s’attendait à ce qu’il atteigne 3,3 % en 2023 et 4,1 % en 2024.

L’Institut de la finance internationale (IFI ou IIF en anglais), une organisation regroupant plusieurs centaines de grandes banques dans le monde, a publié une étude mesurant l’impact de la guerre qui a éclaté entre le Hamas et Israël le 7 octobre sur la région, avec un focus sur le Liban, l’Égypte, la Jordanie, l’Iran et l’État hébreu. Dirigé par l’économiste...

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Comme d habitude,on est target no1 des juifs et arabes.

Marie Claude

07 h 25, le 31 octobre 2023

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Commentaires (1)

  • Comme d habitude,on est target no1 des juifs et arabes.

    Marie Claude

    07 h 25, le 31 octobre 2023

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