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Moyen-Orient - Reportage

Les boulangeries manquent de pain et l'eau se fait rare à Gaza, sous les bombes israéliennes

Alors qu'Israël intensifiait ses bombardements sans relâche samedi, les boulangeries de Gaza manquaient de pain, l'eau potable se faisait rare et les coupures d'électricité laissaient les familles sans téléphones chargés pour savoir si des proches en fuite étaient en sécurité.

Des déplacés palestiniens se réfugient dans une école des Nations Unies, dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 14 octobre 2023, alors que les combats entre Israël et le mouvement Hamas se poursuivent pour le huitième jour consécutif. Photo Mohammed Abed /AFP

« Il y a une crise de l'électricité, une crise de la nourriture, une crise de l'eau, une crise de tout », se plaint Iyad Abou Moutlaq, 45 ans, à Khan Younés, dans le sud de la bande de Gaza, une région qui se remplit de milliers de personnes fuyant le nord par crainte d'une invasion israélienne. « Seul Dieu peut résoudre tout ça », dit-il après avoir visité quatre boulangeries pour y trouver de longues files d'attente ou pas de provisions du tout.

L'afflux de personnes arrivant dans le sud de Gaza après qu'Israël leur a demandé vendredi de quitter la zone du nord a tendu des ressources déjà à bout de souffle. Les Nations Unies ont exhorté Israël à « éviter une catastrophe humanitaire » à Gaza, un mince territoire habité par 2,3 millions de personnes coincé entre Israël, l'Égypte et la mer Méditerranée.

En réponse à l'assaut dévastateur du 7 octobre en provenance de Gaza par le groupe islamiste palestinien Hamas, Israël a imposé un « blocus total », interrompant les approvisionnements alimentaires et coupant l'électricité. Une semaine après le début de cette guerre, les magasins commencent à manquer de nombreux produits.


« Je cherchais de la nourriture de base, des œufs, du riz, des conserves, même du lait pour les enfants et je n'ai pas pu en trouver », affirme une résidente de Khan Younés, Oum Salem. « C'est ainsi qu'Israël nous combat, en affamant nos enfants. Ils tuent soit les enfants par des bombes, soit bientôt par la faim ».

Israël a annoncé avoir demandé aux habitants de quitter le nord pour leur sécurité et pour s'assurer qu'ils ne soient pas piégés dans le conflit, précisant qu'il garantirait la sécurité des Palestiniens fuyant la zone sur deux routes principales jusqu'à 16h00 (1300 GMT) vendredi. Les personnes qui sont parties disent que de nombreuses routes et rues sont souvent difficiles à utiliser, voire impraticables, en raison des dégâts.

Appel à mettre fin au siège

Selon les autorités de Gaza, 70 personnes ont été tuées et 200 blessées lorsqu'Israël a tiré sur des voitures et des camions transportant des personnes qui fuyaient le nord. L'agence Reuters n'a pas pu le vérifier de manière indépendante.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a fait plus de 1 300 morts en Israël. Les combattants ont également pris des dizaines d'otages, la pire violation des défenses d'Israël depuis sa création en 1948. Le bilan des morts palestiniens était de plus de 2 200 personnes samedi.

Sans la possibilité de traverser la frontière vers l'Égypte, une plus grande partie de la population de Gaza se masse dans le sud à la recherche d'un abri, alors qu'Israël renforce ses troupes et ses chars à la frontière.

« Nous devons transporter du carburant à Gaza. Le carburant est le seul moyen pour les gens d'avoir de l'eau potable en toute sécurité. Sinon, ils commenceront à mourir de déshydratation sévère, parmi eux des jeunes enfants, des personnes âgées et des femmes », selon Philippe Lazzarini, commissaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés, l'Unrwa. « L'eau est maintenant le dernier lien vital. J'appelle à la levée du siège sur l'aide humanitaire dès maintenant », a-t-il déclaré.

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Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi qu'il faisait de la résolution de la crise humanitaire à Gaza une priorité, en travaillant avec Israël, l'Égypte, la Jordanie, d'autres États arabes et l'ONU. Il a ajouté veiller à ce qu'Israël dispose de ce dont il a besoin pour répondre à l'attaque du 7 octobre.

Les autorités de Gaza ont signalé jusqu'à présent 10 000 personnes blessées dans les bombardements. Les hôpitaux peinent à faire face. Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Ashraf Al-Qidra, a indiqué que les hôpitaux manquaient de fournitures médicales et de carburant pour pouvoir fonctionner.

Plus de 1 695 bâtiments ont été détruits dans les frappes aériennes israéliennes, en plus de 7 000 unités de logement, a annoncé le bureau médiatique du gouvernement du Hamas.

Avec des coupures de courant et pas de carburant pour faire fonctionner les générateurs, le Gazaoui Adel Shaheen charge les téléphones avec ses panneaux solaires pendant les heures de clarté. « Nous ne voyons plus l'électricité et si nous voulons charger un téléphone portable, nous devons attendre le soleil, sinon nous n'avons plus du tout d'électricité », a-t-il dit. « Les gens veulent charger (leurs téléphones portables) pour pouvoir appeler et prendre des nouvelles de leur famille ». Mais la plupart des habitants de Gaza sont désormais « coupés du monde ».

« Il y a une crise de l'électricité, une crise de la nourriture, une crise de l'eau, une crise de tout », se plaint Iyad Abou Moutlaq, 45 ans, à Khan Younés, dans le sud de la bande de Gaza, une région qui se remplit de milliers de personnes fuyant le nord par crainte d'une invasion israélienne. « Seul Dieu peut résoudre tout ça », dit-il après avoir visité quatre...

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