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Société - Ordres

Élections au barreau de Beyrouth : la course au bâtonnat est lancée

Sur les onze candidats, deux sont partisans, plusieurs sont des indépendants appuyés par des partis et aucun n’est issu du mouvement de contestation du 17 octobre.

Élections au barreau de Beyrouth : la course au bâtonnat est lancée

Une vue de la salle des pas perdus au Palais de justice de Beyrouth, le 20 novembre 2022. Photo d’archives C. Assaf

Le délai de dépôt de candidatures aux élections du conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth, prévues le 19 novembre prochain, a expiré lundi à 14 heures. Quinze avocats, dont onze sont également candidats à la succession du bâtonnier sortant, Nader Gaspard, se sont inscrits à la course aux six sièges vacants. Les onze postulants au bâtonnat sont par ordre alphabétique Tanios Eid, Iskandar Élias, Fadi Haddad, Youssef Khatib, Farid Khoury, Abdo Lahoud, Fadi Masri, Wajih Massaad, Ibrahim Moussallem, Alexandre Najjar et Adib Zakhour. Pour prétendre à ce poste, ils doivent d’abord passer le premier tour consacré à l’élection de six membres du conseil de l’ordre, et auquel se présentent également Chawki Chreim, Wissam Eid, Labib Harfouche et Élie Klimos.

Composé de 12 membres, le conseil se renouvelle annuellement par tiers, à travers l’élection de quatre avocats, pour un mandat de trois ans. Si le scrutin porte cette année sur six sièges, c’est que deux sièges supplémentaires sont vacants : deux membres du conseil actuel à qui il reste un an de mandat viennent en effet de démissionner pour prendre part au premier tour, afin de briguer ensuite le mandat de bâtonnier, qui est de deux ans. Ces deux démissionnaires, candidats au bâtonnat, sont : Wajih Massaad, indépendant ; élu membre du conseil à cinq reprises, il se présente pour la seconde fois au poste de bâtonnier. Et Alexandre Najjar, indépendant ; en 2021, il s’était retiré de la course au bâtonnat après avoir franchi le premier tour des élections, qui lui avait permis d’entrer pour la première fois au conseil. Il a notamment présidé la commission de la francophonie au sein de l’ordre.

Un autre membre du conseil actuel, Abdo Lahoud, qui convoite le bâtonnat, et dont le mandat expire également l’année prochaine, a également démissionné. Toutefois, son siège n’est pas vacant car il est d’ores et déjà remplacé par Maya Chéhab, élue membre suppléante lors des élections de 2021. Indépendant, M. Lahoud est appuyé par les Forces libanaises. Ayant brigué le siège de bâtonnier en 2021, il avait été battu par Nader Gaspard. Les deux sièges vacants de Mes Najjar et Massaad s’ajoutent donc à ceux des quatre membres sortants : Élie Bazerli, Imad Martinos, Marwan Jabre et Fadi Masri. Candidat des Kataëb dont il est membre, Fadi Masri entre à nouveau dans la course, visant le bâtonnat pour la première fois. Il était entré au conseil de l’ordre en 2021.

Outre MM. Massaad, Najjar, Lahoud et Masri, sept autres membres du barreau ambitionnent d’accéder à la tête de l’ordre : – Tanios Eid, indépendant. Il se présente pour la 4e fois aux postes de membre du conseil de l’ordre et de bâtonnier, deux fonctions auxquelles il n’a pas encore pu accéder. – Fadi Haddad, membre et candidat du Courant patriotique libre. Il a rempli deux mandats au sein du conseil de l’ordre et se présente pour la 1re fois au bâtonnat. – Iskandar Élias, indépendant, membre du conseil de 2015 à 2019. – Farid Khoury, indépendant, membre du conseil de 2008 à 2011. C’est la seconde fois qu’il tente de se hisser à la tête de l’ordre. – Adib Zakhour, indépendant. Il a tenté sans succès à trois reprises d’entrer au conseil de l’ordre et cherche pour la première fois à accéder au poste de bâtonnier. – Ibrahim Moussallem, indépendant. Élu au conseil en 2019, il en est sorti un an plus tard car il avait succédé à Aziz Torbey, démissionnaire un an avant l’expiration de son mandat en 2020. – Youssef Khatib, indépendant, de confession sunnite. Aucun texte ne l’empêche de convoiter le siège de bâtonnier, même s’il est de coutume que celui-ci soit occupé par un chrétien. Il se présente pour la 1re fois au poste de membre du conseil et de bâtonnier.

Pour mémoire

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Pas de candidate

Quant aux quatre avocats qui convoitent uniquement les sièges de membres du Conseil de l’ordre, deux d’entre eux sont chiites : – Chawki Chreim, appuyé par le Hezbollah et le mouvement Amal. Lors des élections de 2021, seule la formation berryste avait soutenu M. Chreim, qui n’avait pas passé le cap. – Wissam Eid, indépendant. Il tente pour la première fois d’intégrer le conseil. Les deux autres candidats sont : – Labib Harfouche, indépendant, proche de la mouvance du 14 Mars. – Élie Klimos, indépendant (le plus jeune parmi les candidats, fils de l’ancien bâtonnier Antoine Klimos).

Si la plupart des candidats sont indépendants ou soutenus par des partis, le mouvement de contestation du 17 octobre n’a présenté aucune candidature. Celui-ci avait subi une lourde défaite lors des élections de 2021, après s’être présenté en rangs dispersés. Ses deux candidats n’avaient même pas franchi le cap du premier tour. Selon nos informations, l’ancien bâtonnier Melhem Khalaf, figure du soulèvement qui avait remporté une victoire fracassante en 2019, a été approché récemment par de nombreux avocats qui lui ont demandé de se porter candidat au bâtonnat. Actuellement député, M. Khalaf a refusé la proposition, bien qu’aucun texte n’interdise de cumuler les deux fonctions.

Autre constat : aucune femme ne s’est présentée à l’échéance électorale. Le conseil actuel inclut trois éléments féminins : Maya Zeghrini, Mayssam Younès Skaff et Maya Chéhab. Un record dans l’histoire du barreau de Beyrouth.

À l’heure où des partis soutiennent tel ou tel candidat et où d’autres ne se prononcent pas encore, les négociations vont bon train. L’appui des formations politiques est pourtant loin de constituer une garantie de victoire, les électeurs indépendants pesant beaucoup dans la balance des résultats. Pour nombre d’entre eux, le critère professionnel et les sympathies personnelles prévalent sur l’appartenance politique. Ayant d’excellentes relations au plan individuel avec plusieurs candidats au bâtonnat, beaucoup sont même tiraillés dans leur choix.

Autre signe de prévalence des liens personnels, souvent, un électeur s’abstient de voter pour un candidat d’une coloration politique déterminée, même s’il l’apprécie pour ses valeurs et compétences. Également, un avocat partisan pourrait ne pas élire un confrère qui est d’un même courant politique, s’il n’a pas de considération pour lui sur d’autres plans.

En tout état de cause, après de nombreux mois de préparation, les campagnes battent leur plein. Les cartes seront donc battues et rebattues jusqu’au 19 novembre, jour du scrutin.

Le délai de dépôt de candidatures aux élections du conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth, prévues le 19 novembre prochain, a expiré lundi à 14 heures. Quinze avocats, dont onze sont également candidats à la succession du bâtonnier sortant, Nader Gaspard, se sont inscrits à la course aux six sièges vacants. Les onze postulants au bâtonnat sont par ordre alphabétique Tanios...
commentaires (2)

ou sont les femmes a la tête du barreau?

Marie Claude

10 h 03, le 03 octobre 2023

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Commentaires (2)

  • ou sont les femmes a la tête du barreau?

    Marie Claude

    10 h 03, le 03 octobre 2023

  • Je suis étonnée par l’absence de candidates féminines au poste de bâtonnier!

    Khouzami Carol

    06 h 27, le 03 octobre 2023

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