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Moyen-Orient - FOCUS

Frustrée du manque d’avancées, la Ligue arabe suspend ses réunions avec Damas

Plusieurs mois après la réintégration de la Syrie dans l’organisation régionale, les pays membres s’impatientent face à l’absence de progrès dans les dossiers contentieux.

Frustrée du manque d’avancées, la Ligue arabe suspend ses réunions avec Damas

Le président syrien Bachar el-Assad à Damas, le 19 avril 2021. Photo d’archives AFP

C’est un signe de mécontentement. Face au manque de coopération de Damas, la Ligue arabe aurait gelé les réunions du Groupe de contact ministériel sur la Syrie avec le régime de Bachar el-Assad, a laissé entendre le média saoudien Acharq al-Awsat la semaine dernière. Établi en parallèle de la décision de réintégrer Damas dans l’organisation régionale début mai, le groupe a pour but de suivre l’implication des pays arabes dans la résolution de la crise syrienne. Il est composé de représentants de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Irak, du Liban, de la Syrie, ainsi que du secrétaire général de la Ligue arabe.

Sur la table, trois dossiers principaux devaient être discutés : la question du retour des réfugiés syriens, le trafic de Captagon et une résolution politique pour mettre fin au conflit en cours en Syrie. Quatre mois après le retour de Damas dans le giron arabe, acté par la présence du président Bachar el-Assad au sommet de la Ligue le 19 mai dernier à Djeddah, en Arabie saoudite, la frustration se fait néanmoins sentir parmi les pays membres de l’organisation. Car le gouvernement syrien n’a pas offert de solutions à ces problématiques.

Des sanctions prohibitoires

L’exécutif sortant libanais se plaint ainsi du nombre croissant de Syriens qui affluent à sa frontière ces dernières semaines, tandis que le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, s’énerve de l’augmentation du trafic de drogue en provenance de Syrie depuis la réintégration de Damas dans la Ligue arabe. Mardi, l’armée jordanienne a encore abattu deux drones transportant des produits illicites à la frontière avec son voisin, a rapporté le journal The Arab Weekly. La Syrie est notamment accusée de produire du Captagon, une amphétamine très addictive devenue l’une des drogues les plus consommées au Moyen-Orient, et d’organiser sa contrebande vers les pays du Golfe, où une pilule peut se vendre 25 dollars, en passant par la Jordanie et l’Irak comme principales voies de transit. Des allégations démenties par le gouvernement syrien, à qui cela rapporterait près de 10 milliards de dollars par an, selon certaines estimations.

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Pour le parrain russe de Damas, les raisons d’un refroidissement des relations arabo-syriennes résideraient pourtant ailleurs. L’agence de presse russe RIA Novosti a ainsi cité une source anonyme mettant la décision de la Ligue arabe de geler les réunions avec la Syrie sur le compte des mesures économiques prises par les États-Unis à l’encontre de Damas, qui contrecarreraient un soutien arabe au pays. Dans le viseur, les sanctions imposées par les Occidentaux depuis le début de la guerre civile, et surtout la loi César, qui vise toute personne ou entité soutenant notamment le régime syrien, les membres du Parlement et du parti Baas. Deux élus républicains ont présenté mercredi un texte de loi intitulé « Assad Regime Anti-Normalization Act » pour prolonger la loi César jusqu’en 2032, et pour interdire la reconnaissance et la normalisation avec tout gouvernement dirigé par Bachar el-Assad. Le projet inclut également une obligation d’informer le Congrès américain en cas de rencontres entre la Syrie et les pays arabes, parmi lesquels ils comptent la Turquie.

Si ces derniers, menés par l’Arabie saoudite, ont décidé d’offrir à Bachar el-Assad une victoire symbolique en le réintégrant dans la Ligue arabe par la grande porte, Washington a néanmoins fait pression pour qu’ils n’offrent pas une légitimation à Damas sans obtenir de concessions en retour. Une position qui semble porter ses fruits. Face à ces obstacles, la Syrie a récemment joué la carte de l’Est pour affirmer sa réhabilitation sur la scène internationale. Bachar el-Assad s’est ainsi rendu la semaine dernière à Pékin, où il a été reçu en grande pompe par le président Xi Jinping, avec lequel il a signé un « partenariat stratégique ».

C’est un signe de mécontentement. Face au manque de coopération de Damas, la Ligue arabe aurait gelé les réunions du Groupe de contact ministériel sur la Syrie avec le régime de Bachar el-Assad, a laissé entendre le média saoudien Acharq al-Awsat la semaine dernière. Établi en parallèle de la décision de réintégrer Damas dans l’organisation régionale début mai, le groupe a...

commentaires (3)

La ligue arabe n’a pas compris que le régime des Assad manie l’art du mensonge et de la tromperie avec dextérité. Plusieurs dirigeants occidentaux se sont fait avoir et maintenant c’est le tour des arabes de se faire berner par Assad. Il aurait fallu le bannir à vie de la ligue arabe pour avoir massacre sa population et avoir poussé à l’exode plus de 6 millions de syriens notamment sunnites

Lecteur excédé par la censure

11 h 20, le 29 septembre 2023

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Commentaires (3)

  • La ligue arabe n’a pas compris que le régime des Assad manie l’art du mensonge et de la tromperie avec dextérité. Plusieurs dirigeants occidentaux se sont fait avoir et maintenant c’est le tour des arabes de se faire berner par Assad. Il aurait fallu le bannir à vie de la ligue arabe pour avoir massacre sa population et avoir poussé à l’exode plus de 6 millions de syriens notamment sunnites

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 20, le 29 septembre 2023

  • Plus de 500'000 morts et 12 ans de guerre et il imagine qu’il peut être réhabilité sans concession aucune ? Le boucher rêve éveillé !

    TrucMuche

    11 h 17, le 29 septembre 2023

  • Tant qu'il y a des régimes totalitaires pour se sauver entre eux ... le boucher de Damas peut dormir sur ses deux oreilles.

    Zeidan

    22 h 31, le 28 septembre 2023

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