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Société - Rencontre

Un médecin libanais nommé ministre de la Santé en Lettonie

Le Dr Hosams Abu Meri (Houssam Abou Merhi) est un gastro-entérologue également spécialisé en endoscopie. Il célèbre cette semaine 30 ans de vie dans la petite République balte.

Un médecin libanais nommé ministre de la Santé en Lettonie

Le Libanais Houssam Abou Merhi est le nouveau ministre de la Santé de Lettonie. Photo chancellerie d’État de la République de Lettonie

Le nouveau ministre de la Santé de Lettonie est un médecin d’origine libanaise. Houssam Abou Merhi, né au Liban en 1974, a pris ses fonctions le 15 septembre au sein du cabinet présidé par Evika Silina, du parti libéral-conservateur Unité. Il devient le premier émigré du Moyen-Orient à entrer au gouvernement de la petite République balte membre de l’Union européenne (2014) et de l’OTAN (2004).

Médecin spécialisé en gastro-entérologie et endoscopie, diplômé de l’université de Lettonie, le praticien célèbre 30 ans de vie en Lettonie. Un pays qui l’a adopté et qu’il a adopté. Même si, au plus profond de lui-même, il reste à moitié libanais. « Ce sont mes racines libanaises qui m’ont permis de devenir ce que je suis », souligne à L’Orient-Le Jour, lors d’une interview virtuelle, celui qui se nomme à Riga Hosams Abu Meri. « La Lettonie, c’est aujourd’hui mon pays. Il n’y fait certes pas aussi beau qu’au Liban, mais j’en apprécie tellement la discipline. »

Le Liban dans le cœur

C’est au sortir de la guerre du Liban, en 1993, que ce jeune Beyrouthin issu de l’école privée et armé de son baccalauréat choisit la Lettonie pour y poursuivre des études de médecine, sur les conseils d’un proche de son père. « Au Liban, les grandes universités privées étaient inabordables et la file d’attente pour l’Université libanaise promettait d’être longue. » Inscrit à l’Académie de médecine de Lettonie, il obtient son diplôme en médecine générale en 1999. Pour sa spécialisation, impossible de retourner dans un Liban instable. L’Europe est de plus difficile d’accès. « Sur les conseils de mon père, je reste à l’université de Lettonie où je me spécialise en gastro-entérologie puis en endoscopie », souligne-t-il.

À plusieurs reprises, Hosams Abu Meri tente de retourner au Liban. Mais en 2005, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri est assassiné. Alors qu’il est en visite au Liban avec sa fille en 2006, les bombardements israéliens font rage. Rapatrié en Lettonie par l’ambassade de France, il jette l’éponge, ouvre son cabinet médical et s’installe pour de bon. Il n’abandonne pas sa patrie d’origine pour autant. « J’ai milité contre l’agression israélienne. J’ai fait connaître aux Lettons le Liban, sa culture, sa cuisine. Je leur ai aussi montré par mon engagement au sein du Centre culturel arabe, suite aux attaques de New York (septembre 2001), que les Arabes ne sont pas des terroristes. » Il est nommé consul honoraire du Liban à Riga, une nomination qui ne sera effective qu’en 2019.

Sollicité par les médias, le médecin devient une personnalité publique. En 2007, il reçoit avec honneur la nationalité lettone. « La binationalité n’est pas reconnue en Lettonie. Ayant été naturalisé sur proposition ministérielle, j’ai pu garder ma nationalité libanaise à laquelle je tiens tant », dit-il.

De Ketermaya au Parlement letton

C’est en 2010 que le Dr Abu Meri intègre officiellement la vie politique. Il rejoint le parti Unité et se présente pour la première fois aux législatives, sans succès. Un parcours « naturel » pour celui qui dit avoir « la politique dans le sang ». « À Ketermaya, mon village d’origine, la maison était pleine de monde au moment des scrutins. Pacifiste, ma famille était engagée dans la vie politique locale. La mixité confessionnelle y était la règle », précise-t-il. En 2014, il est élu au Parlement letton pour la première fois. Il est de nouveau élu en 2022, après avoir échoué en 2018. Mais à cette date, il continue de gravir les échelons du parti et en préside l’instance générale. Il devient au passage conseiller du Premier ministre pour les Affaires d’intégration, en 2019.

Depuis sa toute récente nomination à la tête du ministère de la Santé, Hosams Abu Meri a chargé son suppléant d’occuper momentanément sa fonction parlementaire. Car il a du pain sur la planche. S’il continue de pratiquer la médecine et d’enseigner à l’université, ses « trois grandes priorités consistent à améliorer de 10 % les salaires du personnel médical, diminuer les délais d’attente pour l’admission des patients à l’hôpital et baisser les prix des médicaments, tout en assurant de meilleurs traitements aux malades du cancer et du cœur, notamment ». Et comme les régions périphériques manquent cruellement de services et de médecins, la réforme de l’hôpital est pour lui tout aussi « urgente ».

Ce père de deux filles, divorcé et remarié, a pris le temps avec son épouse, une journaliste qui a démissionné dès sa nomination, de publier un recueil de 101 recettes libanaises. « C’était durant la période du Covid-19, précise-t-il. C’était ma façon à moi de faire connaître la culture culinaire libanaise et les merveilleux sites touristiques du Liban où je me rends régulièrement. »

Le nouveau ministre de la Santé de Lettonie est un médecin d’origine libanaise. Houssam Abou Merhi, né au Liban en 1974, a pris ses fonctions le 15 septembre au sein du cabinet présidé par Evika Silina, du parti libéral-conservateur Unité. Il devient le premier émigré du Moyen-Orient à entrer au gouvernement de la petite République balte membre de l’Union européenne (2014) et de...
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Alf Mabrouk.. un exemple à suivre ?

HODROGE Gassane

20 h 13, le 24 septembre 2023

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  • Alf Mabrouk.. un exemple à suivre ?

    HODROGE Gassane

    20 h 13, le 24 septembre 2023

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