Rechercher
Rechercher

Campus - ENTRETIEN

Le nouveau recteur de l’Université la Sagesse : vision et priorités pour l’avenir

À 46 ans, le professeur Georges Nehmé succède à la Dr Lara Karam Boustani qui a tenu les rênes de l’Université la Sagesse (ULS) à un moment crucial de l’histoire du pays. Avec cette nomination, l’université ouvre un nouveau chapitre de son histoire.

Le nouveau recteur de l’Université la Sagesse : vision et priorités pour l’avenir

Parmi les priorités de l’Université la Sagesse (ULS), selon le professeur Georges Nehmé, nouveau recteur de l’ULS, il y a l’investissement dans le domaine de la recherche scientifique. Photo ULS

La direction de l’Université la Sagesse (ULS) a un nouveau visage. Le professeur Georges Nehmé, vice-recteur aux affaires académiques et doyen de la faculté d’économie et de gestion de l’ULS depuis 2019, a été nommé recteur de l’université en juin dernier par Mgr Paul Abdel Sater, archevêque maronite de Beyrouth et grand chancelier de l’ULS. Le nouveau recteur est de ceux qui ont une carrière à la fois riche et singulière. Titulaire, entre autres, d’un doctorat en sciences économiques et éducation de l’Université de Bourgogne et de l’Université libanaise ainsi que d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en « Money, finance and banking » de l’Université Panthéon-Assas Paris II, cet universitaire arrive à son poste après une longue ascension au sein des universités.

Lire aussi

Euthanasie : des étudiantes de l’ULS explorent la loi, la pratique et la perspective religieuse

Doyen de la faculté de gestion à l’Université antonine (UA) de 2009 à 2019, il y a également occupé le poste de vice-recteur à la qualité et à l’accréditation de 2013 jusqu’à 2017. Chargé de piloter l’ULS pour une durée de six ans, le Pr Nehmé assume depuis le 1er août ses fonctions. Il s’apprête à laisser son empreinte à l’ULS, enrichissant par son approche humaine et académique particulière, mais aussi son regard et sa démarche d’économiste, l’histoire d’une institution centenaire. Si ses expériences l’ont rendu très connecté aux réalités du monde et de l’entreprise et par conséquent très à l’aise pour repérer immédiatement « atouts, faiblesses, opportunités et menaces » et déterminer les outils permettant de réaliser au mieux les choix d’une institution, le nouveau recteur entend s’inscrire dans la continuité des orientations stratégiques déjà engagées et développer également de nouveaux projets qui contribueront à faire rayonner l’ULS au service de l’étudiant, de l’enseignement et de la recherche. Au chapitre de ses priorités ? Tout d’abord la poursuite de l’implémentation du plan stratégique quinquennal initié en 2021 et exécuté jusque-là à 40 %. « Notre université a un devoir de bien planifier l’avenir afin d’assurer la continuité des services dispensés aux étudiants et au grand public », avance-t-il, exprimant à cette occasion une nette volonté d’améliorer la qualité de l’enseignement, de réviser l’offre, de renforcer l’adéquation entre la formation et le marché de l’emploi mais surtout d’investir dans la recherche et l’innovation, de développer l’ouverture à l’international et de nouer des partenariats.

Des axes et orientations majeurs qui figurent au cœur de l’action de l’ULS dans les années à venir. « Nous envisageons d’investir dans le domaine des formations académiques en révisant les programmes en collaboration avec les conseils consultatifs des facultés et les représentants de l’emploi », indique-t-il. « Nous comptons également assurer les meilleurs standards quant aux services dispensés aux étudiants, tant au niveau des activités que de l’insertion professionnelle ou des aides financières », a-t-il encore ajouté, réaffirmant à ce stade « l’engagement de l’ULS » vis-à-vis de ses étudiants. Cette année, l’ULS déploie un grand effort pour soutenir les étudiants dans le besoin et qui souffrent des conséquences de la crise économique, les aides financières qui seront allouées pouvant atteindre 20 % du budget annuel de l’université, un record par rapport aux années précédentes. Aux yeux du Pr Nehmé, mettre l’université sur la bonne voie passe forcément par la bonne gouvernance et la transparence. C’est pourquoi l’ULS se penche à l’heure actuelle sur son statut organique. Ce faisant, elle adopte une démarche plus participative quant à la prise de décision institutionnelle. Une nouvelle entité, le « Sénat de l’enseignant », verra bientôt le jour durant le premier semestre de l’année académique en cours, sachant que les représentants issus des élections estudiantines et de celles du corps enseignant siégeront eux aussi au conseil de l’université et ceux des facultés. « L’objectif est de créer un environnement universitaire où tout un chacun se sentira valorisé et aura un rôle actif dans la prise de décision, qu’il soit étudiant ou enseignant », a-t-il précisé. Parmi les axes privilégiés, selon le nouveau recteur, figure également l’investissement dans le domaine de la recherche scientifique. Un volet qui tient particulièrement à cœur de cet économiste qui n’a eu de cesse de souligner la nécessité de « transférer » et de « valoriser » les résultats des recherches dans les enseignements. L’ULS s’y attèlera prochainement en instaurant de nouvelles politiques comportant, entre autres, la mise à jour de son règlement de recherche scientifique et l’octroi d’une allocation budgétaire beaucoup plus importante. Par ailleurs, le Pr Georges Nehmé souhaite particulièrement, lors de son mandat, accroître la visibilité internationale de l’ULS et consolider les liens internationaux en tissant des relations avec des partenaires européens, américains ou encore asiatiques. Il portera également une attention toute particulière à l’accréditation institutionnelle ainsi qu’à celle des programmes. L’ULS a déjà achevé l’an dernier l’accréditation de sa faculté de tourisme et de gestion hôtelière à travers sa certification par l’École hôtelière de Lausanne, numéro un mondial dans ce domaine. Elle a aussi obtenu l’agrégation de sa faculté de droit canonique par l’Institut pontifical de droit canonique oriental à Rome. Elle s’emploie actuellement à finaliser d’ici à un an son accréditation institutionnelle ainsi que celle de plusieurs de ses huit facultés. Lancé en mars 2023, son centre de formation professionnelle proposera en outre dès cette rentrée une panoplie de programmes exécutifs à destination des étudiants et du grand public. L’ULS abordera également les problématiques liées à l’intelligence artificielle lors de deux colloques qui seront organisés cette année par sa faculté d’ingénierie, en présence d’experts et de chercheurs internationaux.

De multiples défis

Le chantier est vaste et la tâche est ardue. Si le recteur admet que « face à l’ampleur de la crise, les défis sont multiples et énormes », il se déclare néanmoins confiant. Selon ses dires, la rentrée 2023-2024 s’annonce plutôt bien, les effectifs dépassant ceux de l’année écoulée. Cette attractivité est due en grande partie à la qualité de l’enseignement d’une part, et aux frais de scolarité relativement modérés d’autre part, ces derniers demeurant en dessous du seuil de 2019, soit à 50 % des scolarités payées avant la crise. Côté budget, l’ULS se porte également mieux que les trois dernières années, bien que cela demeure insuffisant au regard du nouveau recteur. « Notre capacité à investir est bien meilleure que les trois dernières années, sauf que cela est insuffisant. L’État et le secteur privé ont aussi un rôle à jouer. Le financement ne pourrait pas se résumer à un autofinancement. Le secteur (universitaire NDLR) a besoin de l’État et du secteur privé, mais aussi de nouvelles lois permettant à ce dernier de financer la recherche scientifique », précise-t-il. Et d’enchaîner : « Nous avons une vision claire de l’avenir pour que notre université devienne un espace ouvert de dialogue multiculturel où l’être humain puisse s’épanouir et où on puisse assurer un développement de carrière, que ce soit au niveau de la recherche fondamentale mais aussi au niveau de la recherche appliquée. Toutefois, nous devons rester vigilants, nous baser sur notre planification stratégique et gérer nos ressources de manière responsable. » Prônant des valeurs telles la diversité, l’éthique, la dignité humaine et l’intégrité, le professeur Nehmé rappelle que l’ULS, fondée en 1875, est une université catholique privée qui, à l’instar d’autres établissements d’enseignement supérieur libanais, assume pleinement sa mission nationale, humaine, sociétale et académique vis-à-vis des jeunes Libanais, dans le respect de la loi régissant le secteur de l’enseignement supérieur. « Nous faisons de notre mieux pour accomplir notre mission et préparer nos étudiants aux besoins évolutifs du marché », précise-t-il, avant d’inviter le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à jouer « un rôle plus avancé et innovant », à mettre un terme aux établissements qui exercent illégalement et à limiter la bureaucratie qui ralentit les procédures d’autorisation ou d’équivalence et altère le fonctionnement des universités. L’ULS, de son côté, a déjà tiré les leçons de la crise. Bientôt, un cours obligatoire sur la lutte contre la corruption et l’intégrité sera lancé en collaboration avec l’UNDP à l’adresse de tous les étudiants de l’université. « Les universités ont un rôle à jouer, mais elles ne peuvent pas tout faire », a-t-il conclu.


La direction de l’Université la Sagesse (ULS) a un nouveau visage. Le professeur Georges Nehmé, vice-recteur aux affaires académiques et doyen de la faculté d’économie et de gestion de l’ULS depuis 2019, a été nommé recteur de l’université en juin dernier par Mgr Paul Abdel Sater, archevêque maronite de Beyrouth et grand chancelier de l’ULS. Le nouveau recteur est de ceux qui...
commentaires (1)

Il faut je pense prendre beaucoup de recul et ne pas s’enflammer… il est entouré par une garde prétorienne d’Aounistes qui sont franchement nocifs… je ne vais pas lui donner le bon Dieu sans confession. Il va devoir prouver qu’il est respectable, factuel, honnête, et qu’il saura dire non à ses sbires téléguidés quand ceux-ci voudront faire du lavage de cerveaux dans l’enseignement supérieur! Soyons honnêtes et prudents…

Free Mind

10 h 57, le 21 septembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Il faut je pense prendre beaucoup de recul et ne pas s’enflammer… il est entouré par une garde prétorienne d’Aounistes qui sont franchement nocifs… je ne vais pas lui donner le bon Dieu sans confession. Il va devoir prouver qu’il est respectable, factuel, honnête, et qu’il saura dire non à ses sbires téléguidés quand ceux-ci voudront faire du lavage de cerveaux dans l’enseignement supérieur! Soyons honnêtes et prudents…

    Free Mind

    10 h 57, le 21 septembre 2023

Retour en haut