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Société - Liban

Tensions entre Aïn Ebel et Bint Jbeil ? Les présidents des municipalités minimisent

Le ministère de l'Intérieur dément toute suspension de l'enquête sur la mort d'Elias Hasrouni, ancien cadre des FL. 

Tensions entre Aïn Ebel et Bint Jbeil ? Les présidents des municipalités minimisent

La localité de Aïn Ebel, au Liban-Sud. Photo Juvenia Diab via la page Facebook de la municipalité

Les présidents des municipalités de Aïn Ebel et Bint Jbeil, deux localités voisines du Liban-Sud, ont minimisé mercredi des informations circulant sur les réseaux sociaux faisant état de tensions dans la région, après l'installation de soi-disant « barrages d'hommes cagoulés » empêchant les habitants du premier village de quitter les lieux. 

Aïn Ebel est un village majoritairement chrétien, dans une région à prédominance chiite, où a été tué il y a deux mois un ancien cadre des Forces libanaises, Elie Hasrouni. Les FL et les Kataëb avaient accusé le Hezbollah d'être à l'origine du meurtre. 

Alors que des informations en ligne faisaient état d'un barrage routier installé par des hommes masquées qui ont empêché des habitants de Aïn Ebel de quitter le village mercredi matin, le président du conseil municipal de la localité, Imad Allous, qui ne se revendique d'aucune affiliation politique, nuance ce qu'il s'est passé. « Deux personnes ont bloqué la route à deux voitures, leur demandant d'où elles venaient puis les empêchant de poursuivre leur chemin », a expliqué M. Allous à L'Orient-Le Jour. « Cette situation a duré au maximum 10 minutes. Ces personnes ont ensuite probablement été informées que nous avions contacté les forces de sécurité et elles ont quitté les lieux » a-t-il ajouté.

Informations « mensongères »
De son côté, le président du conseil municipal de Bint Jbeil, Afif Bazzi, a affirmé dans les médias locaux qu'il « n'y a pas de barrages routiers » entre Aïn Ebel et Bint Jbeil et que les rumeurs circulant en ligne sont « imprécises et mensongères ». « Nous vivons en paix avec nos proches à Aïn Ebel », a-t-il ajouté.

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Contactée, une source de sécurité nous a affirmé que les Forces de sécurité intérieure se sont penchées sur cet incident, qui est en passe d'être résolu. 

Ces informations avaient notamment été véhiculées par le site du parti Kataëb. 

Contactée par L'OLJ, une habitante de Aïn Ebel qui a requis l'anonymat a de son côté fait état d'un « groupe d'hommes cagoulés qui ont bloqué mercredi matin, pendant près d'une heure, la seule route permettant de quitter le village ». Elle a évoqué des « tensions » dans la région suite à des déclarations d'habitants de villages voisins et d'une campagne contre les résidents de Aïn Ebel lancée notamment par le journal al-Akhbar, pro-Hezbollah. D'après cette habitante, des convois de voiture ont récemment tourné autour du village la nuit et crié pour intimider les résidents.

L'enquête sur le meurtre d'Elias Hasrouni

Ces développements dans le Sud sont intervenus après que le chef des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, avait déclaré mardi à la presse avoir été informé « par les autorités de sécurité compétentes qu'elles ne pouvaient pas poursuivre l'enquête » concernant l'assassinat d'Élias Hasrouni. « Cela seul suffit à indiquer la partie coupable. De plus, toutes les preuves, les soupçons et les indices disponibles pointent vers le Hezbollah », a ajouté M. Geagea.

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Après le décès de M. Hasrouni, le président du conseil municipal de Aïn Ebel, Imad Allous, avait affirmé que l'homme « est mort dans un incident planifié, après avoir été kidnappé et emmené dans sa voiture sur une route déserte, où il a été ensuite retrouvé mort ».

Contacté par L'OLJ, Charbel Eid, chef de la division politique au sein des FL, a expliqué que le ministère de l'Intérieur avait informé le parti « qu'il était dans l'incapacité de poursuivre l'enquête ». Une information aussitôt démentie par le ministère concerné. Une source à l'Intérieur a ainsi assuré à notre publication qu'il « tient à poursuivre l'enquête sur le meurtre de Aïn Ebel, comme sur d'autres affaires ». « Il faut appliquer la loi pour protéger la paix civile », a ajouté cette source, qui a refusé de se prononcer sur l'avancement de l'enquête, se contentant d'affirmer que l'affaire est « très délicate ». 

En août, plusieurs jours après que la dépouille mortelle d'Elias Hasrouni avait été retrouvée, une enquête avait été ouverte par la police. Plus tard le même mois, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait reçu des proches de la victime et leur avait promis que « l'enquête arrivera à son terme » sur cette affaire. 

Les présidents des municipalités de Aïn Ebel et Bint Jbeil, deux localités voisines du Liban-Sud, ont minimisé mercredi des informations circulant sur les réseaux sociaux faisant état de tensions dans la région, après l'installation de soi-disant « barrages d'hommes cagoulés » empêchant les habitants du premier village de quitter les lieux. Aïn Ebel est un...

commentaires (1)

Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il "tient à poursuivre l'enquête sur le meurtre de Aïn Ebel". Cela peut sembler surprenant: existe-t-il un cas de crime impliquant le Hezbollah où l'enquête a été "poursuivie" (Cf. par ex. l'assassinat de Lokman Slim)? Mais le ministre précise: "comme sur d'autres affaires". Nous comprenons mieux alors! Les criminels peuvent être rassurés!

Yves Prevost

06 h 42, le 21 septembre 2023

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Commentaires (1)

  • Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il "tient à poursuivre l'enquête sur le meurtre de Aïn Ebel". Cela peut sembler surprenant: existe-t-il un cas de crime impliquant le Hezbollah où l'enquête a été "poursuivie" (Cf. par ex. l'assassinat de Lokman Slim)? Mais le ministre précise: "comme sur d'autres affaires". Nous comprenons mieux alors! Les criminels peuvent être rassurés!

    Yves Prevost

    06 h 42, le 21 septembre 2023

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