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Politique - Présidentielle

Le Drian III : des idées en suspens... en attendant le quatrième acte

L’émissaire de l’Élysée reviendra à Beyrouth après la réunion du quintette sur le Liban à New York et le sommet entre Emmanuel Macron et le pape François à Marseille.

Le Drian III : des idées en suspens... en attendant le quatrième acte

L'émissaire français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, arricvant à Aïn el-Tiné pour un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le 15 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

Après Beyrouth, Marseille. La présidentielle libanaise, qui semble à nouveau être au centre d’une certaine dynamique internationale à l’heure actuelle, figurera au menu de l’entretien prévu le 23 septembre entre le président français, Emmanuel Macron, et le pape François, en marge de la messe que le souverain pontife donnera ce jour-là à Marseille. Certes, la nouvelle n’a rien de surprenant dans la forme, le Saint-Siège et Paris ayant toujours accordé une importance au dossier libanais. Mais il reste que l’entrevue est à analyser sous l’angle de son timing. Elle aura en effet lieu à peine quelques jours après une réunion à New York de représentants du quintette impliqué dans la question libanaise, et après la visite de l’émissaire spécial de l’Élysée pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, qui semble être parvenu à défricher le terrain devant l’élection d’une figure consensuelle à la tête de l’État. Une idée dont les contours pourraient se préciser lors du prochain retour à Beyrouth de l’émissaire français. 

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Coup de pouce saoudien à la nouvelle approche française

À en croire une source proche de l’Élysée, citée par notre correspondant à Paris Élie Masboungi, le dossier libanais est « en tête des titres » que M. Macron évoquera avec le pape François, dans la mesure où la présidentielle et le dossier des réfugiés syriens constituent « une source d’inquiétude » pour le Vatican et la France. De même source, on apprend que M. Macron discutera de la présidentielle lors de ses entretiens avec les représentants du quintette (France, États-Unis, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. La réunion du groupe des Cinq est  prévue en début de semaine. Jean-Yves Le Drian devrait y être présent pour informer les pays concernés des résultats de son troisième séjour à Beyrouth, clôturé vendredi. C’est également dans ce but qu’il se réunira avec M. Macron peu avant la rencontre de ce dernier avec le souverain pontife, rapporte la source proche de l’Élysée citée plus haut.

À Beyrouth, le bilan de la troisième visite de M. Le Drian a surtout débouché sur une nouvelle version de son initiative proposée en juillet dernier aux protagonistes locaux. Au lieu de plaider pour un dialogue élargi portant sur le nom et le profil du futur chef de l’État, l’émissaire français, et derrière lui l’Arabie saoudite et les autres membres du quintette, est désormais favorable à des « discussions » politiques ou un « débat » à même de paver la voie à la tenue de l’élection. Une proposition qui, théoriquement, devrait pousser le camp de l’opposition à lâcher du lest en vue de faciliter l’élection d’un président. Car les anti-Hezbollah ont rejeté une initiative lancée fin août par le président de la Chambre, Nabih Berry. Elle prévoyait la tenue d’un dialogue d’une semaine suivi de « séances électorales ouvertes et successives ».

La nouvelle approche française tente donc de concilier l’attitude de l’opposition et celle de Nabih Berry. L’émissaire français en a discuté avec le chef du législatif vendredi à Aïn el-Tiné, peu avant de quitter la capitale libanaise. « Lors de cet entretien, M. Le Drian a dressé le bilan de sa troisième visite au Liban et nous a informés de son prochain retour pour examiner les réponses écrites au questionnaire adressé en août dernier aux députés », confie à L’Orient-Le Jour un proche du président de la Chambre. Jean-Yves Le Drian s’est également entretenu par téléphone avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati. Selon le bureau de presse du Sérail, « les résultats positifs des contacts (de M. Le Drian) seraient (un indicateur) d’une prochaine élection d’un président de la République ».

Cet optimisme est-il réaliste ? Il serait peut-être prématuré de répondre à la question, en attendant les résultats des réunions de M. Le Drian avec les représentants du groupe des Cinq. C’est peut-être pour cette raison que l’envoyé spécial de l’Élysée, et contrairement à ses deux dernières visites, a quitté le Liban sans aucune déclaration ou communiqué officiel.

Pas de troisième candidat ?

Nabih Berry semble, lui, plus que jamais conforté dans sa position et s’en tient au dialogue qu’il avait proposé. Dans une déclaration au quotidien saoudien acharq al-Awsat, M. Berry a souligné que « le dialogue n’est pas uniquement (sa) demande, mais aussi une demande arabe et internationale parce que c’est la seule voie de sortie de la crise ». « Nous sommes sur la même longueur d’onde avec Jean-Yves Le Drian », a-t-il ajouté. Il reste que le président de la Chambre a créé la surprise lorsqu’il a démenti que l’envoyé français ait avancé l’idée d’un troisième candidat (autre que Sleiman Frangié, appuyé par le tandem chiite Amal-Hezbollah, et Jihad Azour, soutenu par l’opposition et le Courant patriotique libre). Cette affirmation vient contredire les impressions qui s’étaient dégagées des réunions de M. Le Drian à Beyrouth. Plusieurs personnalités ayant rencontré l’émissaire de l’Élysée avaient confié qu’il s’était montré favorable à ce que les protagonistes locaux commencent à s’orienter vers une troisième voie. Une option à laquelle le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun est de plus en plus associé. Il semble en effet être le favori de plusieurs capitales, parmi lesquelles Doha, dont une délégation est attendue prochainement à Beyrouth. Nabih Berry a-t-il donc voulu rassurer son candidat Sleiman Frangié ? Pour le moment, les Marada optent pour un silence radio en attendant d’y voir plus clair. 


Bou Saab : Je voterai blanc si Joseph Aoun serait candidat
Le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab a déclaré jeudi soir qu’il voterait blanc si le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun se lançait dans la course pour la présidence de la République. « Je veux un chef de l’État dont les positions sont claires », a justifié le numéro deux de la Chambre dans une interview à la chaîne locale MTV. Le général Aoun est de plus en plus perçu comme une figure consensuelle par défaut qui pourrait être élue à la tête de l’État. « Le commandant de la troupe m’a dit qu’il n’est pas candidat à la présidence. Mais puisqu’il brigue désormais le poste, je me comporterai avec lui sur cette base », a dit cet ancien ministre de la Défense dont les rapports avec Joseph Aoun n’étaient pas au beau fixe durant son mandat à la tête de ce ministère.
Élias Bou Saab s’est également attardé sur le dialogue dont il est actuellement question pour débloquer la présidentielle. Une option avancée notamment par le président de la Chambre Nabih Berry et rejetée par l’opposition. « Je suis convaincu que le dialogue n’aura pas lieu prochainement. Mais s’il ne se tient pas en septembre, la situation deviendra plus compliquée », a averti le député du Metn.
Après Beyrouth, Marseille. La présidentielle libanaise, qui semble à nouveau être au centre d’une certaine dynamique internationale à l’heure actuelle, figurera au menu de l’entretien prévu le 23 septembre entre le président français, Emmanuel Macron, et le pape François, en marge de la messe que le souverain pontife donnera ce jour-là à Marseille. Certes, la nouvelle n’a...

commentaires (5)

M. Le Drain a l’air à bout de forces. Un conseil Monsieur, dites à M. Macron, votre patron, qu’au Liban et depuis des siècles , seule la volonté du peuple a eu raison de tous les pièges tendus par les pays qui mettent un doigt dans son engrenage sous prétexte de le sauver.

Sissi zayyat

11 h 04, le 18 septembre 2023

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Commentaires (5)

  • M. Le Drain a l’air à bout de forces. Un conseil Monsieur, dites à M. Macron, votre patron, qu’au Liban et depuis des siècles , seule la volonté du peuple a eu raison de tous les pièges tendus par les pays qui mettent un doigt dans son engrenage sous prétexte de le sauver.

    Sissi zayyat

    11 h 04, le 18 septembre 2023

  • Bou Saab se donne une importance en nous informant de ce qu’il ferait lors des élections du prochain président comme si son l’avis d’un opportuniste qui ne cesse de poignarder son pays, encore un, nous intéressait. Ce qu’il doit par contre savoir, c’est que son passage furtif en tant que ministre, démissionnaire de surcroît, ne saurait prendre fin. En attendant, il peut cumuler ses actes de sabotages, l’heure des comptes finira par arriver.

    Sissi zayyat

    10 h 59, le 18 septembre 2023

  • "… Bou Saab : Je voterai blanc si Joseph Aoun serait candidat …" - En quoi nous intéresserait l’avis d’un député qui a été élu avec 4000 voix alors que ses concurrents ne sont pas passés avec le double des voix, grâce à une loi électorale faite sur mesure pour favoriser les grands partis? Parti dont ce monsieur s’est d’ailleurs fait éjecter depuis…

    Gros Gnon

    08 h 59, le 16 septembre 2023

  • "… après la réunion du quintette sur le Liban à New York …" - LOL. Je la vois d’ici cette réunion. - "Bon, messieurs, ceci conclut notre séance du matin. Le déjeuner est servi dans la salle à côté. On se revoit ici dans une heure." - "Euh, on n’a pas encore discuté du Liban…" - Ah non, ne nous emmerdez encore pas avec ça, le déjeuner va refroidir. Macron, on en est où?" - "Euh, ben, on sait pas vraiment, ils ne se parlent toujours pas, euh…" - ‘Bon, ça suffit. Le Drian, tu y retournes la semaine prochaine. Et tu les fais dialoguer, OK? Bon, à table!"…

    Gros Gnon

    08 h 56, le 16 septembre 2023

  • yalla retourne chez toi

    Abdallah Barakat

    04 h 58, le 16 septembre 2023

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