Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont ouvert jeudi soir une enquête après que plusieurs personnes s'en sont pris à l'ambassade d'Azerbaïdjan au Liban lors d'un sit-in organisé devant la représentation diplomatique à Aïn Aar, dans le Metn, a indiqué vendredi une source de sécurité à L'Orient-Le Jour.
Dans la journée, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de personnes, certaines portant un drapeau arménien sur les épaules, en train de manifester devant l'ambassade. « Vous avez du sang sur les mains », pouvait-on lire sur une pancarte, tandis que les manifestants scandaient « l'Azerbaïdjan est un État terroriste ». Plusieurs d'entre eux ont lancé des projectiles et de la peinture en direction du bâtiment.
Pas de préméditation
Le sit-in a été organisé alors que, depuis plusieurs mois, Bakou bloque le couloir de Latchine, seul axe routier reliant l'Arménie à l'enclave controversée du Haut-Karabakh avec l'Azerbaïdjan, que se disputent les deux pays depuis la fin des années 1980. Ce territoire a été le théâtre de deux guerres, dont la dernière en 2020 a vu la défaite des forces arméniennes et des gains territoriaux importants pour l'Azerbaïdjan. Montagneux et majoritairement peuplé d'Arméniens, il est reconnu internationalement comme partie de l'Azerbaïdjan, qui a installé en avril un barrage à l'entrée de la route de Latchine pour « des raisons sécuritaires », mais ce blocus fait craindre une crise humanitaire.
Selon une source proche de la communauté arménienne au Liban contactée par L'Orient-Le Jour, et qui ne souhaite pas être identifiée, l'incident a eu lieu mardi et n'était « pas prémédité ». « Il s'agit de jeunes Libanais d'origine arménienne qui sont touchés par la situation dans le Haut-Karabakh », ajoute-t-on de même source.
L'ambassade d'Arménie à Beyrouth n'était pas immédiatement joignable pour un commentaire.
La communauté libano-arménienne compte quelque 140 000 personnes, dont la plupart sont des descendants des survivants des massacres perpétrés par l'Empire ottoman lors de la Première guerre mondiale, qui ont fait 1,5 million de morts. La plupart des Arméniens qui avaient alors trouvé refuge au Liban ont été naturalisés lorsque la nationalité libanaise a été instituée en 1925.
Sécurité renforcée
Sur son site internet, le ministère azéri des Affaires étrangères a rapporté jeudi qu'un « groupe d'environ 50 personnes d'origine arménienne avait attaqué le siège de l'ambassade azerbaïdjanaise ». Selon le texte, « des bouteilles contenant de la peinture et des explosifs ont été lancées sur le bâtiment ». « L'attaque n'a fait aucun blessé parmi le personnel de l'ambassade », mais les manifestants se sont dispersés lors de l'arrivée des forces de l'ordre. « Une note a été transmise au ministère libanais des Affaires étrangères pour demander d'identifier les auteurs de cette attaque contre l'ambassade et réclamer leur arrestation ». « La sécurité de l'ambassade a été renforcée et une enquête est en cours », selon le même texte.
Pour rappel, la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 stipule que l'ambassade d'un pays étranger dans un autre pays relève de la sécurité des autorités du pays hôte.
Réagissant à cet incident, une source diplomatique du ministère libanais des Affaires étrangères a assuré que « le Liban s'engage à protéger les missions diplomatiques étrangères en accord avec la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Dans le respect de ses engagements internationaux, le pays met en place toutes les mesures nécessaires », sans donner plus de détails.
Toute la sympathie des Libanais va aux Armeniens victimes d'un genocide et qui sont devenus nos compatriotes a part entiere. Cependant, 5 des 6 deputes Armeniens votent avec le Hezb. (Non seulement le Tachnag mais aussi l'ultra Libano / Sehnaouo / Jund al Rab Jean Talouzian). Et cela est loin d'attirer la sympathie des souverainiste. Seule Mme Paula Yacoubian sauve l'honneur et nous reconcilie avec leur juste cause.
20 h 48, le 01 septembre 2023