Les Libanais résidant au Gabon, où un coup d'Etat militaire contre le président Ali Bongo a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, sont en sécurité pour le moment, a affirmé à L'Orient-Le Jour le journaliste Ali Katour, rédacteur en chef du site d'information « Al-Jalia Online » (La Diaspora en ligne).
« La situation au Gabon demeure stable pour l'instant et les ressortissants libanais sur place ne sont pas en danger », a affirmé M. Katour par téléphone. Il a souligné qu'il était « en étroite communication avec le gouvernement libanais » afin d'anticiper une éventuelle détérioration de la situation et prendre les mesures nécessaires pour sécuriser la diaspora libanaise.
Des militaires putschistes ont annoncé mercredi mettre « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président sortant Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d'être annoncée dans la nuit, rapporte l'AFP. Jusqu'à ce coup d'Etat, condamné par la France, ce pays d'Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo.
En fin d'après-midi, le ministère libanais des Affaires étrangères a affirmé qu'il suivait la situation au Gabon « avec préoccupation ». Dans un communiqué publié sur X, le palais Bustros « appelle les Libanais résidant au Gabon à être extrêmement prudents et à rester chez eux, en attendant que la situation se calme ». Le ministère fournit également un numéro d'urgence lié à l'ambassade du Liban à Libreville : +241 66 40 13 52.
En sécurité "jusqu'à présent"
« Jusqu'à présent, je peux assurer que tous les Libanais sont en sécurité. Personne n'a été agressé ou n'a subi des actes de vandalisme », a affirmé le journaliste. « Les Libanais se trouvent tous dans des régions qui, pour le moment, demeurent stables », a-t-il précisé.
« L'armée gabonaise maintient la sécurité et la stabilité jusque-là », a affirmé M. Katour. « Toutefois, il y a un risque de tensions qui pourraient surgir à tout moment et en tout lieu ».
Rapatriement des Libanais
Interrogé sur une éventuelle décision du gouvernement libanais concernant le rapatriement de ses ressortissants, Ali Katour a déclaré qu' »il n'y a pas, à ce stade, de guerre ou d'actes de vandalisme qui pousseraient les autorités (libanaises) à ordonner un rapatriement ». « Si c'était le cas, un plan d'urgence serait sûrement mis en place », a-t-il estimé.
« Nous sommes en communication étroite avec les autorités libanaises, en particulier avec le secrétaire général du Haut Comité de Secours, Mohammad Kheir, au cas où la situation se tend davantage », a ajouté Ali Katour.
« Si la situation s'aggrave, un plan d'urgence serait sûrement élaboré pour évacuer les Libanais vers d'autres pays voisins du Gabon, voire directement vers le Liban », a-t-il encore indiqué.
Concernant le nombre de Libanais résidant actuellement au Gabon, M. Katour a indiqué ne pas disposer de chiffres exacts, mais estime qu'il pourrait s'agir de « 1 000 à 1 500 personnes. »
L'ambassade du Liban au Gabon était, elle, injoignable au moment de la publication de cet article.
De nombreux Libanais travaillent sur le continent africain et certains y sont établis depuis plusieurs générations.
Ce coup d'Etat est intervenu en plein couvre-feu et alors que l'internet était coupé dans tout le pays, deux mesures décrétées par le gouvernement gabonais samedi avant la fermeture des bureaux de vote afin de parer selon lui à d'éventuelles « violences ». L'internet a ensuite été rétabli.
Les militaires gabonais ont notamment estimé que l'organisation des élections n'avait « pas rempli les conditions d'un scrutin transparent » et ont dénoncé « une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos ». Ils ont annoncé la dissolution de toutes les institutions du pays et la fermeture des frontières du Gabon « jusqu'à nouvel ordre ».
Désolé d'apprendre que le Gabon est déstabilisé , c'est une pays magnifique àtous points de vue , et la population y est prospère et pacifique ! Il y faisait vraiment bon vivre !
20 h 25, le 30 août 2023