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Lifestyle - Gastronomie

À Montréal, Mezzmiz met les mezzés libanais dans une boîte

Il fallait y penser et c’est à Montréal que le concept connaît un immense succès.

À Montréal, Mezzmiz met les mezzés libanais dans une boîte

Mezzmiz, un concept qui a séduit Montréal. Photo DR

Ses premiers pas gastronomiques, Nadim Hammoud les a faits au Liban, avec une série de concepts-restaurants forts créés avec le chef Hussein Hadid, « les premiers du genre », confie-t-il. De Brgr.co, Pzza.co, Deli.co, pour finir avec Ummi, toutes les cuisines ou presque étaient proposées. Né à Montréal en 1979, le voilà qui retourne à ce « deuxième » pays, après la double explosion au port de Beyrouth en août 2020, pour quelques jours qui vont jouer les prologations. En tout cas, « en attendant de pouvoir revenir, mon vœu le plus cher… ».

C’est de passage dans cette ville meurtrie qu’il aime autant qu’il la craint que l’entrepreneur raconte son histoire. Celle d’allers-retours, du Canada au Liban au Canada, où, comme un petit poucet, il a semé des cailloux, des restaurants, en somme, qui ont dessiné son parcours et son succès.


Nadim Hammoud posant devant son Mezzmiz canadien. Photo DR

« Je suis né à Montréal et j’y ai grandi jusqu’à l’âge de 12 ans. Ma famille maternelle y était installée, et mon père a entrepris ses études à McGill. » C’est au cours de ses nombreuses escapades au Liban qu’il en tombe complètement amoureux. « À l’époque de Rafic Hariri, quand le pays semblait renaître, nous sommes rentrés. C’est là que j’ai fini mes études scolaires, universitaires, que je me suis marié et que j’ai eu mes enfants. » Après des débuts dans l’immobilier, il se laisse aller à sa passion pour la gastronomie, héritée de sa mère Sabah, « une cuisinière exceptionnelle qui m’a communiqué la culture de la finesse à travers les plats qu’elle a développés. » « Je préparais des burgers aux amis de passage chez nous à Bhamdoun, c’était amusant, confie-t-il. Je n’avais aucun projet en tête. » Et pourtant… Avec le chef Hussein Hadid et quelques investisseurs-amis, qui montaient un business autour des burgers, Hammoud rejoint l’équipe de Brgr.co qui ouvrira à Sodeco, puis à Faqra Club et surtout à Solidere. Le succès est énorme et sera décliné en Pzza.co, Deli.co, puis Ummi, spécialisé dans les plats libanais « de nos mères ». Dory Masri devient « chef en chef » de toutes les marques. Toutes ces enseignes seront fièrement alignées sur un même trottoir dans le cœur prestigieux de la ville.

Parallèlement, Nadim Hammoud crée Tayste Catering, une plate-forme située au-dessus des restaurants chargée de préparer des plats à emporter, et qui a connu un grand succès durant la pandémie. Le bonheur et la satisfaction d’avoir construit un business qui marche est de courte durée puisqu’en quelques minutes, le travail de dix ans explose et part en fumée. « Le spectacle était désolant. » Désespéré, épuisé, il embarque sa famille pour Montréal, « je voulais épargner à mes enfants de 11 ans et 8 ans de vivre la même chose que nous et voir ce visage blessé de Beyrouth. Nous étions partis pour 10 à 15 jours… »

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Mezzmizons alors

Cette petite parenthèse ne s’est toujours pas refermée puisque trois ans plus tard, Hammoud est toujours à Montréal, et, plus encore, y a installé ses repères (gastronomiques) et déjà ses succès. Avec son ami Roni Zebara, propriétaire de Villa Chamoun, et son ami le chef Dory Masri, titillé par l’impatience de créer quelque chose dans le domaine gastronomique, il pense à un concept nouveau qui n’existait pas encore. « J’ai remarqué, lorsque je recevais des amis américains ou canadiens, qu’ils n’aimaient pas partager des plats, comme nous le faisons habituellement au Liban. Ils préféraient les portions individuelles et se plaignaient toujours d’avoir trop mangé. » Partant de ce constat, et pour ne pas refaire des concepts qui existent déjà, il lance Mezzmiz, déguster, grignoter, qui porte bien son nom. « En comprenant la mentalité des Américains du Nord qui aiment à présent goûter au lieu de manger, faire des repas légers avec de petites portions, surtout les midis, avant de reprendre le travail, j’ai pensé à une grande et belle boîte, dont le design rappelle un MacBook, et dans laquelle le client choisit quatre ou huit petits plats. »


Des bols, des sandwiches et le goût du Liban en mode dégustation. Photo DR

Formule végétarienne, poulet, viande, desserts, certaines boîtes sont déjà préparées, d’autres se font selon la demande du client. « L’expérience de Ummi nous permet de faire une cuisine à la libanaise, avec des recettes originales qui prennent leur temps. Nous cuisinons encore de manière artisanale, comme à la maison », précise l’entrepreneur. Pour sa première adresse, Mezzmiz ouvre ses portes dans un grand centre commercial, le Time Out Market, auprès d’enseignes et de saveurs internationales. Le succès est immédiat, les hommes en costume cravate prennent une pause en dégustant les spécialités, les étudiants et quelques Libanais aussi.

« Nos clients sont à moitié canadiens et libanais. Des banquiers, des hommes d’affaires, des employés d’entreprises. » Le restaurant sert aussi des petits déjeuners, des sandwiches baptisés mezzwishs, et ont bénéficié de parutions sur TV5, Forbes et La Presse. Le succès aidant, tant pour le concept que pour la qualité des saveurs, Mezzmiz vient d’ouvrir un deuxième restaurant à Crescent, une adresse iconique très prisée de Montréal. Dans les projets du trio Hammoud, Zibara et Masri, « le monde ! », et pour commencer « Dubaï, Londres, Boston, Montréal ou encore Lisbonne ». Et même si l’on n’y croit pas trop, la question s’impose : et le Liban ? « Trois ans après, j’adore le Liban. J’ai tout vendu après le 4 août mais je reviendrais un jour continuer ce que j’ai commencé. Je prendrais le risque… » Avec, pourquoi pas, un Mezzmiz à découvir, un jour peut-être, comme pour conjurer le sort et boucler la boucle des mauvais jours.

Ses premiers pas gastronomiques, Nadim Hammoud les a faits au Liban, avec une série de concepts-restaurants forts créés avec le chef Hussein Hadid, « les premiers du genre », confie-t-il. De Brgr.co, Pzza.co, Deli.co, pour finir avec Ummi, toutes les cuisines ou presque étaient proposées. Né à Montréal en 1979, le voilà qui retourne à ce « deuxième » pays,...

commentaires (2)

J’avour, leurs portions sont microscopiques.

Karim El-Dahdah

17 h 32, le 24 août 2023

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Commentaires (2)

  • J’avour, leurs portions sont microscopiques.

    Karim El-Dahdah

    17 h 32, le 24 août 2023

  • J’avoue. Très bon

    Abdallah Barakat

    00 h 59, le 24 août 2023

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