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Lifestyle - Archéologie

Une tombe de 7 000 ans et des gravures rupestres se dévoilent au sultanat d’Oman

Le pays qui avait servi de corridor naturel entre le continent africain, berceau de l’humanité, et l’Eurasie, révèle ses trésors.

Une tombe de 7 000 ans et des gravures rupestres se dévoilent au sultanat d’Oman

Le camp de l’équipe internationale d’archéologues dans le Rub al-Khali. Photo Roman Garba, Institut archéologique de l’Académie des sciences/project ARDUQ

Au terme de trois campagnes de fouilles, une équipe internationale d’archéologues, dirigée par des chercheurs de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Prague, a mis au jour une hâche à main en pierre qui pourrait dater entre 300 000 et 1,3 million d’années – coïncidant avec les premières migrations humaines hors d’Afrique – ainsi que des outils et des vestiges datant du néolithique, période où les hommes fondent les premiers villages et développent de nouvelles activités, comme l'élevage d'animaux et la culture du blé.

« Au sultanat d’Oman, pays peu fouillé au niveau archéologique, on se sent un peu comme Indiana Jones parce qu’il y a tant de choses à découvrir sur place », a déclaré à Radio Prague l’archéologue Roman Garba, qui pilote l’équipe tchèque.

Une tombe « unique »

Dans le centre du Sultanat, près de Nafun, dans la province d'Al-Wusta, les archéologues ont exhumé une tombe collective remontant au Néolithique (entre 5 000 à 4 600 avant J.-C). D’après Roman Garba, « c'est l'une des plus anciennes structures archéologiques jamais découvertes au sultanat d’Oman ». « Elle est tout à fait unique. On ne connaît pas de sépultures plus anciennes dans la région », affirme au site d’informations scientifiques Live Science Alžběta Danielisová, chargée des recherches à l'Institut d'archéologie de la République tchèque.

Le communiqué de l’Institut fait état de « deux chambres funéraires circulaires subdivisées renfermant les restes squelettiques de plusieurs dizaines d’individus ». L’analyse isotopique des os, des dents et des coquillages va permettre d’en savoir plus sur le régime alimentaire, l’environnement et les migrations de ces populations néolithiques.

Près de la tombe, les hommes ont laissé des œuvres d’art gravées sur les rochers, quelque 500 dessins représentant des chameaux, des chevaux, des ânes et des tortues. Et plus de 200 inscriptions rupestres, dont « certaines semblent correspondre à des images symboles, mais d’autres à des mots et des noms. Nous sommes encore dans le flou à ce sujet », souligne Alžběta Danielisová dans son communiqué.

Trois campagnes de fouilles ont révélé des trésors. Photo Alžběta Danielisová, Institut archéologique de l’Académie des sciences/project ARDUQ

Des Stonehenge miniatures 

Rub al-Khali, littéralement le Quart Vide, un des plus grands déserts au monde situé dans la partie la plus méridionale de la péninsule Arabique (1 000 kilomètres de longueur sur 500 kilomètres de largeur entre l’Arabie saoudite, le Yémen et Oman), a livré des bifaces, outils en pierre taillée caractéristiques du paléolithique ancien et moyen, et des fossiles de coquilles d’autruches sur plus de 300 mètres de dunes. Un ancien lit de rivière datant d’une période où l’Arabie avait un climat beaucoup plus humide a été également repéré.

Enfin, les images satellites ont permis de déceler plus d’un millier d’amas de pierre connu sous le nom de « trilithes », caractéristiques des sites rituels. « Les pierres mesurent entre 50 et 80 centimètres de haut et sont posées sur des plates-formes à proximité desquelles se trouvent des blocs de pierre carrés. Il y a ensuite une rangée parallèle de grands foyers », indique à Radio Prague le directeur de la mission tchèque, précisant que « ce sont des sortes de Stonehenge miniatures », s’étendant du Yemen jusqu’à toute la côte d’Oman. « Vieux de plus de 2 000 ans, on peut les trouver sur une bande de terre d’environ 1 800 kilomètres de long. » Garba signale que les chercheurs ne savent pas pour l’heure quels types de rituels pouvaient s’y dérouler.

Les recherches menées au sultanat Oman s’inscrivent dans le cadre d’un projet plus vaste mené par l’anthropologue Viktor Černý, de l’Institut d’archéologie. Les recherches portent sur les interactions bioculturelles des populations et leur adaptation au changement climatique. Cette expédition, nommée ARDUQ, rassemble des scientifiques de Tchéquie, des États-Unis, de Grande-Bretagne, d’Ukraine, d’Iran, d’Italie, de Slovaquie, d’Autriche, de France et d’Oman. Une nouvelle mission est prévue dès l’an prochain.

Au terme de trois campagnes de fouilles, une équipe internationale d’archéologues, dirigée par des chercheurs de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Prague, a mis au jour une hâche à main en pierre qui pourrait dater entre 300 000 et 1,3 million d’années – coïncidant avec les premières migrations humaines hors d’Afrique – ainsi que des outils et des...
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