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Nos Lecteurs ont la Parole

Regard fictif


« Heureusement que la puce cachée derrière mon oreille ne déchiffre pas les pensées. Celles-ci nous appartiennent encore. Sinon, je serai immédiatement traînée devant le tribunal de la Sécurité interne pour ce crime impardonnable : avoir des doutes. » Extrait du roman de Douglas Kennedy « Et c’est ainsi que nous vivrons », traduit de l’anglais (États-Unis) par Chloé Royer (Belfond, 2023).

En 2080, des espaces formatés et surveillés prévalent. Les gens cohabitent selon l’entendement du supposé faire ou pas, en des contextes multiples. « OH », un humanoïde, en fait partie et étudie ce qu’il n’arrive à reproduire. Sa mission principale consiste à observer la part non robotique, pour saisir le sens propre de la différence intuitive. Il précise à ce sujet lors d’une conférence : « Tant d’individus observés semblent programmés comme nous le sommes, par des circuits élaborés. Ils s’accordent aux trajectoires d’ordre matériel et virtuel. La marque sensiblement évolutive de l’homme, telle que parcourue à travers mes lectures de la préhistoire jusqu’à ce jour, distingue les actes visibles, novateurs et constructifs. Aujourd’hui, « la puce cachée » derrière l’oreille suffit pour prévoir et suivre les marqueurs de la préservation, le profit et la tutelle opportuns. Ils correspondent aux attentes d’un nouveau système en cours. »

OH est un chercheur de personnes vraies non programmées qu’il découvre rarement au cours de ses entretiens. Néanmoins, ce qu’il remarque contredit la pensée délibérée qui émane de la logique exploratrice et de la dimension créative. Étrangement attiré par le genre humain, il l’écoute longtemps. Lors des questions qu’il pose à des personnages de ce monde au sujet de l’absence d’actes sensibles au quotidien, les réponses demeurent suspendues ou conditionnées. Il dit alors : « Curieusement, je n’ai vu que des personnes éprises de la robotique humanoïde. Elles décalent la part humaine et défendent le regard fictif. »

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

« Heureusement que la puce cachée derrière mon oreille ne déchiffre pas les pensées. Celles-ci nous appartiennent encore. Sinon, je serai immédiatement traînée devant le tribunal de la Sécurité interne pour ce crime impardonnable : avoir des doutes. » Extrait du roman de Douglas Kennedy « Et c’est ainsi que nous vivrons », traduit de l’anglais...

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