
Des drapeaux iranien et américain. Photo d'illustration AFP
Jeudi soir, l'Iran libérait quatre prisonniers américains de la tristement célèbre prison d'Evin de Téhéran, après avoir libéré quelques semaines plus tôt une cinquième ressortissante américaine. Ces ex-détenus sont désormais placés en résidence surveillée en attendant de pouvoir quitter le territoire. Une décision qui intervient dans le cadre d'un accord avec Washington, qui prévoit en contrepartie la libération de cinq Iraniens incarcérés aux États-Unis pour avoir contourné les sanctions américaines contre la République islamique et du dégel de près de 6 milliards de dollars appartenant à l'Etat iranien. Une étape décisive pour concrétiser l'échange de prisonniers.
Les fonds, jusqu’ici bloqués par le Trésor américain en Corée du Sud, devront être transférés au Qatar, dont les autorités ont vraisemblablement servi d’intermédiaire pour la réalisation de cet accord. Il reviendra à l’émirat du Golfe d'utiliser au nom de Téhéran cette somme issue des revenus pétroliers pour des dépenses humanitaires, de médicaments ou de nourriture notamment.
Ces développements interviennent dans un contexte de tensions accrues dans la région, liées notamment à la saisie de pétroliers et navires commerciaux par les autorités iraniennes, et au renforcement de la présence militaire américaine dans les eaux du Golfe.
Barbara Slavin, chargée de recherche au Stimson Center à Washington, fait le point pour L'Orient Today sur les enjeux de cet accord sur le programme nucléaire iranien et une potentielle désescalade régionale.
Pourquoi cet accord intervient-il maintenant ? Les relations entre les deux pays ont-elles récemment évolué de manière à faciliter de telles manœuvres ?
Les relations entre les États-Unis et l'Iran n'ont pas évolué. Cet accord était en cours de négociation depuis très longtemps. L'un des prisonniers américains est incarcéré en Iran depuis 2015. L'accord a pris autant de temps parce que l'Iran a d'autres détenus qui ont été découverts, et parce que la façon dont l'Iran pourra accéder aux fonds est compliquée. Les fonds seront transférés dans une banque au Qatar, et l'Iran ne pourra y accéder qu'à des fins humanitaires.
Dans quelle mesure cela a-t-il un rapport avec un accord [informel] sur le nucléaire iranien ?
Je pense que ce n'est pas vraiment lié, mais c'est utile car cette question devait d'abord être résolue pour que les États-Unis et l'Iran puissent discuter. Toutefois, la question du nucléaire iranien est un dossier distinct qui a également fait l'objet de longues négociations à Vienne (Autriche), sous la médiation du sultanat d'Oman. Il s'agit toutefois d'une voie distincte. Il semble qu'il soit entendu que l'Iran n'intensifiera pas son programme [nucléaire] et même qu'il le réduira un peu.
Cet accord est-il lié à une éventuelle désescalade régionale ?
Je pense que oui, d'une certaine manière. Je pense que tous les pays de la région, y compris l'Iran, veulent réduire les tensions. Moins de conflits dans la région signifie plus de commerce pour tous les pays concernés. Et si les relations entre l'Iran et les Etats-Unis sont moins tendues, cela signifiera une désescalade régionale.
Jeudi soir, l'Iran libérait quatre prisonniers américains de la tristement célèbre prison d'Evin de Téhéran, après avoir libéré quelques semaines plus tôt une cinquième ressortissante américaine. Ces ex-détenus sont désormais placés en résidence surveillée en attendant de pouvoir quitter le territoire. Une décision qui intervient dans le cadre d'un accord avec Washington, qui...
commentaires (2)
Plaise à DIEU.
Mohamed Melhem
23 h 17, le 12 août 2023