Rechercher
Rechercher

Économie - Politique monétaire

Hausse des taux d'intérêt dans presque tout le Golfe, dans le sillage de la Fed

Les places bancaires du CCG ne veulent pas risquer de voir les capitaux quitter leurs banques pour être placées aux États-Unis. 

Hausse des taux d'intérêt dans presque tout le Golfe, dans le sillage de la Fed

Une des rues piétonnes du quartier d'affaires de Dubaï. Photo P.H.B.

Les banques centrales de 5 pays sur six qui composent le Conseil de coopération du Golfe – Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït et Qatar – ont relevé mercredi soir tout ou partie de leurs principaux taux d’intérêts – c'est-à-dire le coût du crédit ou ecnore le loyer de l'argent. La banque centrale omanaise n’avait toujours pas modifié les siens jeudi en milieu de journée.

Ces hausse en tir groupé ont été actées après que la Réserve fédérale américaine (FED, banque centrale) a décidé d’augmenter ses propres taux directeurs d’un quart de point de pourcentage, après une pause d’un mois décrétée en juin pour notamment tenter d’apaiser les marchés financiers secoués par 10 hausses consécutives depuis 2022. Le principal taux directeur de la FED se situe désormais à un niveau qui n’avait plus été atteint depuis janvier 2001, dans la fourchette de 5,25 à 5,50 %, soit une hausse de 0,25 point

Suivre le rythme de la FED

Les banques centrales du Golfe qui ont modifié leurs taux l’ont toutes fait dans les mêmes proportions que la FED. La Banque centrale saoudienne a ainsi fixé le taux de refinancement (repo rate, soit celui auquel les banques peuvent emprunter de l’argent) à 6 %, contre 5,5 % pour le taux appliqué aux emprunts de la banque centrale auprès du secteur bancaire.

Aux Emirats arabes unis, le principal taux directeur est désormais fixé à 5,4 % ; à Bahreïn, il atteint désormais 6,25 %, contre 4,25 % pour le Koweït, et 6,25 % au Qatar. La banque centrale omanaise a pour l’instant maintenu son taux de refinancement à 5,75 %. Après plusieurs années de politiques de taux bas, la FED a recommencé à augmenter le loyer de l’argent pour lutter contre l’inflation aux États-Unis, entraînant de nombreuses banques centrales du monde dans son mouvement.

Les banques des pays du Golfe, dont les monnaies sont presque toutes indexées sur le dollar (à l’exception du dinar koweitien, qui est indexé sur un panier de devises comprenant le billet vert, ont également suivi. « Les banques du Golfe n’ont pas vraiment d’autre choix que de suivre le rythme initié par la FED », estime l’expert financier Michel Santi. « Les taux d’intérêt reflètent le coût de l’argent, et si les pays du Golfe ne maintiennent pas un certain écart avec les taux américains, ils s’exposent au risque d’assister à un exode de liquidités placées chez eux par des investisseurs vers les Etats-Unis », détaille-t-il.

Michel Santi met en avant le fait que le secteur bancaire américain reste plus facile d’accès et plus solide que ceux des pays du Golfe, notamment du fait de la capacité d’intervention de la Réserve fédérale qui s’est illustrée lors de la dernière crise bancaire qui s’est manifestée en mars avec la faillite de plusieurs banques de taille intermédiaire dans ce pays, dont la Silicon Valey Bank. Il souligne aussi le momentum créé par l’ambition des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon) de proposer des services bancaires, à même de s’imposer comme un concurrent sérieux aux banques du Golfe.

L’expert financier indique enfin que tous les pays du Golfe ne sont pas logés à la même enseigne et que certains d’entre eux, comme l’Arabie saoudite sont sous pression. Selon la dernière estimation du Fonds monétaire international publiée mercredi, le PIB du royaume devrait progresser de 1,8 % cette année, soit 1,2 point de moins que ce que l’organisation financière avait précédemment anticipé. Il avait bondi de 8,7 % en 2022.

P.H.B.

Les banques centrales de 5 pays sur six qui composent le Conseil de coopération du Golfe – Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït et Qatar – ont relevé mercredi soir tout ou partie de leurs principaux taux d’intérêts – c'est-à-dire le coût du crédit ou ecnore le loyer de l'argent. La banque centrale omanaise n’avait toujours pas modifié les siens jeudi en milieu...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut